Ce n’est pas un secret pour personne, deux des principaux ténors du mouvement indépendandiste des années 1970 ne s’aimaient pas du tout. On peut le voir d’ailleurs sur le vidéo, à quel point René Lévesque est exaspéré par les propos du charismatique orateur.
Le but de cet article est d’analyser les divergences d’opinions entre les deux coqs et comment ces conflits ont influencé le résultat du référendum de 1980. Afin de bien comprendre leur division, nous devons comprendre qui sont les personnages ainsi que leur implication dans la branche politique du mouvement. Tout d’abord, nous analyserons les personnages. Puis, nous traiterons de leurs divergences d’opinions.
Tout d’abord, nous devons remonter dans les années 60 alors que le Québec était plongé dans la Révolution tranquille. Alors que René Lévesque militait au Parti libéral pour la social-démocratie et la nationalisation de l’hydro-électricité, Pierre Bourgault soulevait les foules comme chef du premier parti politique indépendantiste, le RIN. Lorsque les premières bombes furent posées par le FLQ en 1963, le RIN de Bourgault appuyait fermement la cause même s’il ne cautionnait pas les moyens. Lévesque quant à lui était farouchement dégoûté par ces gestes. À cette époque, le schisme profond entre les deux hommes apparaissait déjà évident. Pierre Bourgault était prêt à tous les moyens pour arriver à libérer le Québec tandis que René Lévesque croit que tout ce qui se rapproche du terrorisme nuit profondément à la cause.
Jusqu’à la fondation du Parti Québécois, Bourgault pratique alors son talent d’orateur. Sur les tribunes, il se révèle fougueux, éloquent, enlevant. Il fascine. Il soulève les foules, discours après discours. On estime qu’il a fait plus de 4000 discours. René Lévesque quant à lui claque la porte du Parti libéral et fonde le mouvement souveraineté-association. C’est alors que le destin des deux hommes se rejoint lorsque la fusion entre le RIN et le mouvement souveraineté-association devient le Parti Québécois. Ils décident de travailler ensemble pour la cause, mais il était clair pour tous les gens impliqués que la collaboration est difficile. Par exemple, lors du congrès du Parti Québécois en 1971, Pierre Bourgault prononce un discours célèbre intitulé : « sécurité, solidarité et respectabilité ». Pendant son discours, il fait l’éloge de la liberté aux dépens de l’électoralisme. Dans la vidéo, on peut observer René Lévesque dans un profond désarroi face au discours pourtant acclamé de Bourgault. Plus tard, Bourgault démissionna du Parti Québécois et déclara que de saborder le RIN était la pire erreur politique de toute sa vie. La vision de René Levesque est de former un partenariat formel entre le Québec et le Canada un peu comme la défunte CEE. Il se méfie des ultranationalistes comme Bourgault et croit que le nationalisme doit grandir au sein des institutions démocratiques fondées par le peuple et non pas en renversant celles-ci.
Bref, ces deux hommes forts du mouvement indépendantiste québécois ont une vision très différente de la façon de faire l’indépendance. Cette division entre ces deux ténors a contribué à la propagation d’une stratégie référendaire confuse de la part du Parti Québécois.
Bibliographie :
YouTube. Vidéo « Pierre Bourgault – Sécurité, solidarité et respectabilité (1971)», [En ligne], https://www.youtube.com/watch?v=ztO6LzHbvHI
D’Allemagne, André, Le RIN et les débuts du mouvement indépendantiste québécois, Montréal, Éditions de l’étincelle, 1974.
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