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Connaissez-vous le Bullshido ?

Bullshido : quand les arts martiaux virent à la supercherie ! 🥋

Un nombre inquiétant de faux maîtres en arts martiaux prétendent posséder des pouvoirs surnaturels ou des techniques capables de vaincre un adversaire sans contact. En plus d’être une arnaque, leur imposture peut prendre une tournure troublante et même dangereuse. Ces individus se basent souvent sur des concepts pseudo-scientifiques comme le « chi », le ou le « Qi », des énergies vitales censées être manipulées pour infliger des coups à distance. En réalité, ces théories relèvent du charlatanisme.

Le bullshido

Le terme sarcatique « bullshido » consacré sur internet est un amalgame des mots « bushido » (le code de samuraïs) et « bullshit » (mensonge en anglais de rue). On utilise ce jeu de mots pour qualifier ou dénoncer les faux arts martiaux et les charlatans qui les promeuvent.

L’illusion des pouvoirs surnaturels

Ces soi-disant maîtres adoptent des approches qui peuvent sembler authentiques pour un œil non averti. Ils créent des démonstrations où leurs élèves, souvent complices ou aveuglés par l’endoctrinement, « réagissent » de manière exagérée à des gestes subtils, renforçant l’illusion que ces techniques fonctionnent.

C’est un jeu psychologique qui rappelle celui des gourous ou des guérisseurs de foi. La manipulation repose sur la croyance de l’élève en l’autorité du maître, et une sorte d’autosuggestion.

Cas emblématiques

Des figures comme George Dillman, célèbre pour ses « KO sans contact », ou encore Yanagi Ryuken, qui prétendait posséder des capacités psychiques, ont convaincu des groupes d’élèves de leur pouvoir. Pourtant, lorsqu’ils ont été confrontés à de véritables adversaires lors de combats, ces techniques se sont révélées totalement inefficaces.

Ici on voit Dillman utiliser sa « technique » pour mettre KO un colosse qui, consciemment ou non, joue le jeu :

Mais qu’arrive-t-il lorsque le cobaye est un sceptique qui doute des pouvoirs surnaturels de Dillman ? Voici ce que la magie du chi donne contre un scientifique incrédule :

On voit Dillman qui s’empresse de défendre sa technique exécutée par son élève en improvisant des explications qui, bien sûr, n’ont ni queue ni tête !

De son côté, Ryuken a cru bon de défier un combattant professionnel de MMA (Mixed Martial Arts). Malgré sa conviction d’être un maître il s’est fait démolir sans même offrir une opposition digne de ce nom. Dans cette vidéo, on voit Ryuken « affronter » ses élèves qui feignent le KO de façon grotesque. Par la suite, le « maître du chi » teste sa technique avec un vrai combattant de MMA… Qui lui sacre une volée mémorable !

Ce type de pratiques soulève des inquiétudes, non seulement en raison de la fraude, mais aussi pour la sécurité des pratiquants. En effet, des individus qui croient aveuglément à ces techniques peuvent se retrouver dans des situations dangereuses, pensant qu’ils sont vraiment capables de se défendre d’une aggression ou remporter des combats grâce à la magie du chi.

Le danger de la pseudo-science

Les concepts de « chi » ou « ki » proviennent d’idéologies anciennes enracinées dans la philosophie asiatique. Bien que ces notions puissent avoir une valeur spirituelle ou symbolique, les utiliser comme justification pour des techniques de combat sans fondement est dangereux.

Le charlatanisme dans les arts martiaux repose souvent sur l’idée que ces énergies invisibles peuvent être canalisées pour infliger des dommages, sans aucune validation scientifique. Des vidéos circulant sur des plateformes comme YouTube montrent des scènes surréalistes où ces soi-disant maîtres repoussent ou assomment des élèves avec un simple geste de la main, renforçant le mythe.

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Les adeptes du chi croient que l’on peut manipuler des adversaires à distance, ériger une barrière de protection ou projeter une boule d’énergie vers un adversaire :

Voici un exemple de barrière de chi. Au premier assaut, le maître joue le jeu et fait semblant d’être terrassé par la force magique. Vers la fin du vidéo, on voit une pauvre femme recevoir une dangereuse dose de réalité. Mal à l’aise, le « maître » offre ensuite une performance de « danse du bacon » dans le but de se dédouaner de la violente agression qu’il vient de commettre.

Similarités avec les sectes

Les faux maîtres en arts martiaux adoptent souvent des dynamiques similaires à celles des sectes. Ils promettent à leurs disciples une protection contre la violence et un sentiment de sécurité, exploitant ainsi leurs peurs pour leur soutirer de l’argent. D’autres le font en quête de renommée. Comme dans les sectes, les élèves développent une dépendance à leur maître, croyant fermement qu’il détient une connaissance cachée ou un pouvoir que les autres ignorent. Les critiques sont évitées, et les disciples sont encouragés à ne pas remettre en question les enseignements, créant un environnement où les doutes sont systématiquement rejetés.

Même ce maître de bullshido russe, nommé Chorik, a des adeptes et franchement, il fait n’importe quoi !

Cette dynamique se retrouve également dans les arts martiaux traditionnels où certains pratiquants sont réticents à remettre en question des techniques qui n’ont jamais été testées en situation réelle. Le poids de la tradition et l’autorité du maître peuvent perpétuer des idées fausses, éloignant ces pratiquants de la réalité du combat.

La psychologie derrière la croyance

La croyance en ces techniques repose souvent sur un besoin psychologique de sécurité et de contrôle. Pour certains, croire qu’ils peuvent vaincre un adversaire sans le toucher procure un sentiment de pouvoir et de maîtrise. Cela leur permet aussi de se sentir spéciaux, initiés à des secrets auxquels la majorité des gens n’ont pas accès. Toutefois, cette illusion peut s’effondrer rapidement lorsqu’ils se retrouvent dans des situations réelles de combat comme dans le cas de ce blondinet qui essaie sa magie contre l’homme en noir qui n’a pas du tout l’intention de jouer le jeu :

L’auto-illusion joue également un rôle crucial dans ces systèmes. Les élèves investissent souvent des années dans ces pratiques et peuvent hésiter à remettre en question l’efficacité de ce qu’ils ont appris, de peur de réaliser qu’ils ont perdu leur temps ou de reconnaître qu’ils ont été trompés. Ce biais cognitif renforce leur attachement aux faux maîtres, même lorsque les preuves de l’inefficacité de ces techniques s’accumulent. Le même phénomène s’observe dans les milieux religieux, sectaires, ésotériques et conspirationnistes.

En s’appuyant sur la psychologie humaine et la manipulation émotionnelle, les faux maîtres parviennent à obtenir la confiance de leurs élèves. Il est crucial pour les pratiquants d’arts martiaux de rester critiques et de rechercher des techniques basées sur la réalité et l’expérience pratique, plutôt que sur des théories non vérifiées. Les arts martiaux, lorsqu’ils sont enseignés avec rigueur et honnêteté, peuvent véritablement offrir des compétences de défense et de discipline. Cependant, se fier à des pouvoirs surnaturels ou des techniques de KO sans contact, ne fait que créer une fausse confiance et peut mener à des situations pour le moins dangereuses !

Les biais cognitifs peuvent avoir des conséquences fâcheuses… comme manger une volée !

En terminant, voici l’un des « maîtres » de bullshido le plus ridicules et comiques que mes recherches m’ont amené à trouver !



Le monde des arts martiaux n'est pas toujours aussi noble qu'on le pense. Découvrez le bullshido, ces pratiques qui dupent les adeptes.
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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