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Jackie Robinson : briser des tabous à coups de batte de baseball

Les exploits sportifs et sociaux de Jackie Robinson

Jackie Robinson est sans contredit, un grand joueur de baseball mais il est également un symbole puissant de la lutte contre le racisme aux États-Unis. Son parcours, marqué par le courage et l’excellence, ouvre la voie aux générations suivantes de joueurs issus de minorités ethniques.

Performer dans l’adversité

Jack Roosevelt Robinson naît le 31 janvier 1919 à Cairo, en Géorgie, dans une famille pauvre d’agriculteurs. Abandonnée par son mari, sa mère déménage avec ses enfants en Californie, où Jackie grandit dans un environnement où le racisme est omniprésent. Malgré les discriminations, il excelle dans le sport dès son plus jeune âge, se distinguant particulièrement au football, à l’athlétisme et au baseball.

Un athlète exceptionnel

Pendant ses études à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), il devient le premier étudiant à briller dans quatre disciplines sportives majeures : football, basketball, athlétisme et baseball. Cependant, des difficultés financières l’obligent à abandonner ses études avant l’obtention de son diplôme.

L’exclusion des joueurs noirs et la ségrégation dans le baseball

Au début du XXe siècle, les Afro-Américains sont exclus de la Major League Baseball (MLB). Une décision informelle, prise en 1896 par la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire « Plessy v. Ferguson », instaure la doctrine « séparés mais égaux ». Cette décision légitime la ségrégation dans tous les domaines de la société, y compris le sport, et empêche les Noirs de jouer dans la MLB. Ils sont donc contraints d’évoluer dans des ligues réservées, comme la Negro League, où le talent abonde mais la reconnaissance manque.

Une entrée historique dans la Major League

En 1945, Branch Rickey, dirigeant des Dodgers de Brooklyn, cherche à briser la barrière raciale dans le baseball. Il recrute Jackie Robinson, non seulement pour ses qualités athlétiques, mais aussi pour sa force de caractère. Rickey sait que Robinson devra faire face à un racisme intense et l’avertit des insultes et provocations qu’il subira.

En 1946, Robinson joue pour les Royals de Montréal, l’équipe affiliée aux Dodgers en ligue mineure. Son talent impressionne et il gagne rapidement l’admiration du public québécois.

Le 15 avril 1947, il fait ses débuts avec les Dodgers de Brooklyn, devenant le premier joueur noir à évoluer dans la MLB à l’ère moderne.

Un combat quotidien contre le racisme

Les débuts de Robinson sont éprouvants. Sur le terrain, il fait face aux insultes, aux menaces de mort et aux tentatives d’intimidation de joueurs adverses et même de certains coéquipiers. Des équipes refusent parfois de jouer contre les Dodgers, et certains hôtels et restaurants leur interdisent l’accès en raison de sa présence. Malgré ces obstacles, il suit le conseil de Rickey : ne pas répondre à la haine et laisser son jeu parler pour lui.

Le respect conquis par le talent

Jackie Robinson en train de voler un but

Robinson prouve rapidement qu’il est un joueur exceptionnel. Il est nommé recrue de l’année en 1947 après une saison impressionnante. En 1949, il remporte le titre de meilleur joueur de la ligue nationale (MVP) grâce à une moyenne au bâton de .342 et 37 bases volées. Il aide les Dodgers à remporter plusieurs championnats de la Ligue nationale et à atteindre la « Série mondiale* » à plusieurs reprises.

*La Série mondiale américaine (World Series) ne concerne qu’un seul pays : Les États-Unis ! 😉

Au fil des saisons, les critiques se transforment en respect. De nombreux coéquipiers, autrefois sceptiques, deviennent ses alliés. En 1955, il remporte enfin la Série mondiale avec les Dodgers, un moment fort de sa carrière.

Un héritage qui dépasse le sport

Au-delà du baseball, Robinson devient un défenseur des droits civiques. Il utilise sa notoriété pour dénoncer la ségrégation et milite aux côtés de leaders comme Martin Luther King Jr. Après sa retraite en 1956, il s’investit dans des causes sociales et économiques en faveur de la communauté noire, notamment en encourageant l’intégration dans les entreprises et les institutions financières.

En 1962, il est intronisé au Temple de la renommée du baseball, une reconnaissance méritée pour son impact sur le sport. Cependant, la lutte contre le racisme continue, et Robinson exprime régulièrement sa frustration face aux inégalités persistantes.

La fin de sa vie et les hommages posthumes

Jackie Robinson décède d’un infarctus le 24 octobre 1972, à seulement 53 ans. Sa mort prématurée est attribuée aux complications du diabète et au stress intense qu’il a enduré tout au long de sa vie.

En 1997, la MLB décide de retirer définitivement son numéro 42 de toutes les équipes, un honneur unique dans l’histoire du sport professionnel. Chaque année, le 15 avril, la « Journée Jackie Robinson » est célébrée, et tous les joueurs de la MLB portent son numéro en hommage à son héritage.

Jackie Robinson n’a pas seulement changé le baseball. Il a transformé la société nord-américaine. Par son courage, sa persévérance et son talent, il a ouvert la porte à des générations de joueurs issus de minorités et a prouvé que le sport peut être un vecteur de justice et de progrès social.



Alors que la ségrégation dominait la société nord-américaine, Jackie Robinson a prouvé qu'elle n'avait pas lieu d'être.
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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