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La soif de pouvoir de Vladimir Poutine

🏛️ Vladimir Poutine : jusqu’où ira sa soif de pouvoir ?

Des débuts dans l’ombre du KGB

Avant de devenir l’une des figures politiques les plus controversées du XXIe siècle, Vladimir Vladimirovitch Poutine naît à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) en 1952. Fasciné par les histoires d’espionnage, il rejoint le KGB en 1975, où il se spécialise dans le renseignement extérieur. Pendant les années 1980, il est affecté à Dresde, en Allemagne de l’Est, où il observe de près les rouages du communisme et les fragilités des régimes autoritaires.

Lorsque l’Union soviétique s’effondre en 1991, Poutine rentre en Russie. Désabusé par la perte de prestige de l’URSS, il conserve un esprit nationaliste marqué par un profond ressentiment envers l’Occident, perçu comme le fossoyeur de la puissance soviétique. Ces convictions deviendront un pilier de sa politique future.

Une ascension rapide dans l’ère post-soviétique

Après avoir quitté le KGB avec le grade de lieutenant-colonel, Poutine entame une carrière politique à Saint-Pétersbourg en tant qu’adjoint au maire Anatoli Sobtchak. Il gravit les échelons grâce à son habileté bureaucratique et son pragmatisme froid, attirant l’attention de Boris Eltsine, premier président de la Russie post-soviétique.

Poutine avec Boris Eltsine

En 1999, Eltsine nomme Poutine Premier ministre, voyant en lui un homme loyal capable de protéger les intérêts de son clan politique. Quelques mois plus tard, Eltsine démissionne soudainement, propulsant Poutine à la présidence par intérim. L’ascension fulgurante de Poutine est facilitée par une série de crises, notamment des attentats en Russie attribués à des séparatistes tchétchènes. Poutine utilise ces événements pour renforcer son image de leader ferme et résolu, bien que des accusations pointent une possible implication du FSB (successeur du KGB) dans ces attaques.

Une carrière forgée par le pouvoir et la manipulation

Élu président en 2000, Poutine consolide rapidement son emprise sur le pouvoir. Il centralise les institutions, limite l’indépendance des médias et musèle l’opposition. En 2008, lorsque la Constitution l’empêche de briguer un troisième mandat consécutif, il désigne Dmitri Medvedev comme successeur tout en occupant le poste de Premier ministre. Cette manœuvre lui permet de rester le véritable maître du Kremlin, Medvedev agissant comme une marionnette politique.

La marionnette Dmitri Medvedev et son manipulateur

En 2012, Poutine revient officiellement à la présidence, après avoir fait allonger la durée du mandat à six ans. Les élections sont entachées d’accusations de fraude massive, mais Poutine balaie les critiques, affirmant incarner la stabilité et la grandeur de la Russie.

Poutine dans une mise en scène grotesque pour illustrer sa « virilité »

Pour pérenniser son pouvoir, il modifie en 2020 la Constitution afin de pouvoir rester en poste jusqu’en 2036, confirmant sa détermination à gouverner à vie.

Une politique étrangère agressive et expansionniste

Poutine nourrit une grande obsession. Celle de restaurer l’influence de la Russie sur l’échiquier mondial et réparer l’effondrement de l’URSS, ce qu’il considère comme une « tragédie géopolitique ».

En 2008, il lance une offensive militaire contre la Géorgie, soutenant les régions séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. Mais c’est en 2014 que son expansionnisme prend une nouvelle dimension avec l’annexion de la Crimée, en violation flagrante du droit international. Cette action, accompagnée d’un soutien militaire aux séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine, déclenche une guerre qui se poursuit à ce jour.

En 2022, Poutine intensifie cette stratégie en lançant une invasion à grande échelle de l’Ukraine, justifiée par des prétextes fallacieux tels que la « dénazification » du pays et la protection des russophones. Ce conflit cause des milliers de morts, des déplacements massifs de populations et une dégradation des relations entre la Russie et l’Occident.

Un régime autoritaire et violent

À l’intérieur du pays, Poutine transforme la Russie en un État autoritaire où toute dissidence est réprimée. Les médias indépendants sont réduits au silence, les journalistes critiques sont souvent assassinés ou contraints à l’exil, et les opposants politiques sont emprisonnés.

Une manifestatnte diffuse un message de paix interdit dans un bulletin de nouvelles d’un média propagandiste contrôlé par l’État russe

Alexeï Navalny, l’un des critiques les plus virulents de Poutine, est empoisonné en 2020 avec un agent neurotoxique. Navalny survit après un coma et l’empoisonnement est démontré par divers laboratoires. Sans surprise, le gouvernement n’autorise pas l’ouverture d’une enquête, mais Navalny et tout le monde se doute bien que le responsable est fort probablement un certain dirigeant autoritaire qui ne tolère aucune opposition. Poutine le fait incarcérer dans une colonie pénitenciaire aux confins de l’Arctique puis assassiner en 2024.

La communauté LGBTQ+ subit également une répression systématique. Des lois interdisent la « propagande homosexuelle », et les militants sont régulièrement harcelés, maltraités et arrêtés de façon arbitraire. Cette politique discriminatoire reflète la volonté de Poutine de s’appuyer sur des valeurs conservatrices et nationalistes pour renforcer son autorité.

Une menace mondiale

Poutine avec son allié, le dictateur sanguinaire de la Corée-du-Nord, Kim Jong Un

Poutine ne se contente pas de dominer la Russie. Il cherche à remodeler l’ordre mondial. Ses actions militaires, son soutien aux régimes autoritaires et ses campagnes de désinformation visent à affaiblir les démocraties occidentales.

Donald Trump envie le pouvoir absolu de Poutine

Les cyberattaques orchestrées par la Russie, comme celles contre les élections américaines de 2016, montrent sa capacité à déstabiliser des nations à distance. De plus, son arsenal nucléaire, le plus grand au monde, est un outil de coercition qui inquiète les dirigeants mondiaux.

L’animateur américain d’extrême droite Tucker Carlson s’est rendu en Russie pour propulser la propagande de Poutine aux États-Unis

En cherchant à diviser l’Occident, Poutine espère affirmer la suprématie de la Russie sur les anciennes républiques soviétiques et imposer son modèle autoritaire comme une alternative aux démocraties libérales.

Poutine avec le président chinois Xi Jinping en mars 2023

Vladimir Poutine incarne une figure complexe, à la fois stratège redoutable et leader impitoyable. Sa carrière, depuis ses débuts au KGB jusqu’à sa présidence sans fin, est marquée par une obsession pour le pouvoir et le contrôle.

En transformant la Russie en une dictature moderne, il musèle les libertés, réprime les minorités et nourrit des conflits meurtriers. Mais au-delà de ses frontières, il représente une menace pour la stabilité mondiale, utilisant la guerre, la propagande et la peur comme instruments de domination.

Tant qu’il restera au pouvoir, Poutine continuera de façonner un monde où la loi du plus fort prime sur la coopération et où les droits des peuples sont sacrifiés sur l’autel de ses ambitions impériales.



L'histoire d'un agent du KGB qui a gravit les échelons du pouvoir à force de manigances, de menaces et de manipulation jusqu'à se rendre à la tête de la plus grande dictature moderne.
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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