Accueil » Art de vivre » Argent » Power Corporation, l’empire de Paul Desmarais

Power Corporation, l’empire de Paul Desmarais

Comment le milliardaire Paul Desmarais a-t-il bâti son empire ?

Paul Desmarais (père) est une figure emblématique du monde des affaires au Québec et l’architecte d’un empire financier qui rayonne bien au-delà des frontières du Canada.

Né le 4 janvier 1927 à Sudbury, en Ontario, il grandit dans une famille d’origine francophone. Son père est avocat et dirige une petite entreprise d’autobus, tandis que sa mère veille sur le foyer. C’est dans ce contexte que Paul développe un esprit d’initiative et une éthique de travail qui marquent toute sa carrière.

Après des études en droit à l’Université d’Ottawa, Desmarais se tourne rapidement vers le monde des affaires. En 1951, à seulement 24 ans, il prend la tête de la compagnie d’autobus familiale en difficulté. Sa vision et son sens des affaires transforment rapidement l’entreprise, qui passe de la quasi-faillite à la prospérité. Cette première expérience réussie lui permet de poser les bases d’une carrière exceptionnelle.

En 1968, Paul Desmarais fait un pas décisif en prenant le contrôle de Power Corporation du Canada, une entreprise alors en déclin. Cette acquisition marque un tournant non seulement pour lui, mais également pour l’économie canadienne. Il adopte une stratégie de diversification et de réorganisation qui transforme Power Corporation en une holding diversifiée avec des intérêts dans des secteurs variés, allant des médias à la finance, en passant par l’énergie et l’industrie.

La stratégie de Desmarais repose sur un sens aigu des opportunités et une vision à long terme. Sous sa direction, Power Corporation investit dans des compagnies étrangères et établit des partenariats stratégiques, notamment en Europe et en Asie. Parmi les acquisitions marquantes figure la participation dans le Groupe Bruxelles Lambert (GBL), une société belge influente dans le domaine des investissements. Cette ouverture sur le marché européen fait de Power Corporation un acteur global, avec des investissements touchant des entreprises emblématiques comme Lafarge et Total.

Toutefois, le réseau d’influence de Power Corporation suscite aussi des controverses. L’entreprise est souvent critiquée pour son influence politique, notamment à travers ses relations avec des partis politiques comme le Parti libéral du Québec et le Parti conservateur du Canada. Paul Desmarais entretient des liens étroits avec plusieurs personnalités politiques, y compris des premiers ministres comme Jean Charest, Jean Chrétien et Brian Mulroney, Stephen Harper et même le président français Nicolas Sarkozy.

Dans son luxueux domaine de Sagard dans le comté de Charlevoix-Est, le milliardaire a reçu des personnalités parmi les plus puissantes du monde. Les ex-présidents Bill Clinton et George Bush père, le roi d’Espagne Juan Carlos, le cheikh Yamani, ex-ministre saoudien du pétrole, les richissimes industriels français Serge Dassault et Bernard Arnault, Même des artistes comme Luc Plamondon ou Robert Charlebois ont tous été reçu à propriété de Sagard.

À quel prix Paul Desmarais a-t-il acquis ce domaine de plus de 85 km2 ?

1 seul dollar !

Un journaliste de la Malbaie (resté anonyme pour « préserver son emploi ») a dressé la chronologie des transactions liées au domaine de Sagard.

Ces relations avec des gens de pouvoir alimentent des soupçons concernant l’utilisation des ressources de Power Corporation, y compris ses médias comme La Presse, pour influencer l’opinion publique et promouvoir des intérêts politiques ou économiques précis.

La Presse, un journal phare sous le contrôle de Power Corporation, joue un rôle crucial dans le paysage médiatique québécois. Certains critiques affirment que l’orientation éditoriale du journal reflète souvent les intérêts de la famille Desmarais et de leurs alliés politiques. Bien que ces accusations soient difficilement vérifiables, elles contribuent à alimenter un débat sur l’équilibre entre le pouvoir médiatique et l’intérêt public.

Avec la révolution médiatique entamée au début des années 2000, les journaux en papier ne sont plus un modèle d’affaire viable. Power Corp se départit de son quotidien La Presse qui adopte un statut sans but lucratif.

Malgré ces controverses, Paul Desmarais demeure une figure respectée pour son sens des affaires et son engagement philanthropique. Il soutient des institutions culturelles, éducatives et sociales, au Québec et ailleurs.

La fin de sa vie est marquée par une reconnaissance unanime de son apport au monde des affaires. Il reçoit de nombreux honneurs, dont des doctorats honorifiques et des distinctions prestigieuses, témoignant de l’ampleur de son héritage. Paul Desmarais s’éteint le 8 octobre 2013, à l’âge de 86 ans, laissant derrière lui un empire financier prospère et une famille dévouée à perpétuer son œuvre.

Après son décès, ses fils, Paul Jr. et André Desmarais, prennent les rênes de Power Corporation. Fidèles à la vision de leur père, ils poursuivent la diversification et l’expansion de l’entreprise tout en adaptant sa stratégie aux réalités économiques modernes. Sous leur leadership, Power Corporation maintient son statut de pilier de l’économie canadienne et renforce sa présence à l’échelle internationale.

Aujourd’hui, Power Corporation est impliquée dans des secteurs variés, allant de la gestion d’actifs à l’assurance, en passant par les énergies renouvelables. L’entreprise continue de jouer un rôle majeur dans l’économie mondiale tout en affrontant les défis d’une époque marquée par des transformations rapides.



Le talent et le travail acharné de Paul Desmarais l'ont propulsé au sommet du monde des affaires.
Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!
Moyenne de 5 sur 5 votes

Photo de profil de François Paquette

François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

2 réflexions au sujet de “Power Corporation, l’empire de Paul Desmarais”

  1. Brillant article sur cet homme d’affaire québécois qu’était Paul Desmarais. Comme beaucoup de monde j’en ai entendu parler toute ma vie mais sans connaitre son parcours dans le monde des affaires et politique. Merci.

    Répondre

On veut votre avis sur ce contenu québécois