Certains plats ont des noms exotiques ou prestigieux, qui créent des attentes chez celui ou celle qui les expérimente pour la première fois. On est tout excité à l’idée de manger quelque chose d’authentique ou de nouveau et puis l’assiette arrive… Bang ! Steak haché !
Voici quelques exemples de plats qui nous mentent en pleine face dans le menu !
La pizza hawaïenne : made in Canada

Non, la pizza hawaïenne ne vient pas d’un petit four à bois sur une plage de Waikiki, préparée par un surfeur zen en chemise à fleurs. Cette pizza garnie de jambon et d’ananas naît en réalité à Chatham, en Ontario, au Canada, en 1962. L’auteur du délit sucré-salé ? Sam Panopoulos, un Grec immigré au Canada, qui décide un jour de tester des fruits en conserve sur ses pizzas.


Le nom « hawaïenne » vient tout simplement de la marque d’ananas en conserve utilisée. Rien à voir avec la cuisine traditionnelle hawaïenne (qui, entre nous, a ses propres délices).



Ironie du sort : cette pizza divise la planète en deux camps bien trempés. Certains l’aiment passionnément, d’autres la dénoncent comme une abomination culinaire. Mais personne ne peut nier que c’est un produit 100 % canadien.
Le pâté chinois : ni chinois, ni même vraiment un pâté !

Le pâté chinois, c’est le plat comfort food par excellence au Québec. Du steak haché, du blé d’Inde en crème pis des patates pilées. Simple, efficace, nourrissant. Mais alors pourquoi ce nom ? Parce qu’on cherche encore.

Aucune recette similaire ne vient de Chine. Plusieurs théories circulent pour expliquer le nom de la combinaison steak, blé d’Inde, patates ! La plus populaire renvoie aux travailleurs chinois du chemin de fer canadien au XIXe siècle, à qui l’on aurait servi ce mélange d’ingrédients bon marché. Mais en creusant un peu, on s’aperçoit que ces travailleurs mangeaient surtout du riz et du soja.


La théorie la plus plausible nous renvoie à un village du nom de « China » dans le Maine ou de nombreux Canadiens-Français se sont exilés en quête de travail. Les gens de China avaient créé une adaptation du shepherd’s pie britannique qu’ils nommèrent le China pie. Les Canadiens-Français ont ramené la recette en revenant au pays. Au Québec, china pie fut traduit par paté chinois !
Pour connaître l’origines des plats québécois les plus classiques, c’est ici !
Les oignons français : les Français n’étaient pas au courant

Ah, les « French onion rings » ! Ces beaux anneaux croustillants, frits jusqu’à l’âme, servis dans les restos américains, canadiens, irlandais, australiens, voire asiatiques… mais en France ? Pas vraiment. Pas pantoute même ! Le plat est pratiquement inconnu dans l’Hexagone, où les oignons se font plutôt caraméliser dans la soupe.

Les premières recettes d’oignons frits en rondelles remontent à des livres de cuisine anglais du XVIIIe siècle, notamment une publication britannique de 1802. Alors pourquoi « oignons français » ou « french onion rings » ?

Probablement pour les mêmes raisons que les « french fries » : parce que tout sonne plus chic et délicieux avec le mot « français » dans le nom !
Le California roll : un sushi nordique

Le California roll, ce maki inversé avec l’avocat, le crabe (souvent du surimi), et parfois du concombre, est le best-seller de nombreux restaurants japonais à l’étranger. Mais son origine ? Ni Tokyo ni Kyoto.

Ce sushi est inventé à… Vancouver, au Canada, dans les années 1970. Son créateur, le chef Hidekazu Tojo, voulait adapter la cuisine japonaise aux goûts occidentaux. Les clients étaient rebutés par le nori (algue), alors Tojo a eu l’idée géniale de mettre le riz à l’extérieur. Il créé ainsi le « CA Roll » pour crabe et avocat (crab and avocado).

Or, CA est aussi l’abréviation de l’état de la Californie. Le CA roll serait ainsi devenu le California roll.
La sauce hollandaise ou française ?

On la retrouve sur les œufs Bénédictine, les asperges, ou les poissons nobles : la sauce hollandaise, avec son velouté de beurre fondu, de jaune d’œuf et de citron, est une pure merveille. Et pourtant… elle est française.


Cette sauce apparait sous son nom actuel dans les livres de cuisine française du XVIIe siècle. Elle fut nommée ainsi en hommage à la victoire française de la Guerre de Hollande. Rien à voir avec les Pays-Bas, où la sauce est loin d’être un symbole national. C’est comme si les québécois avaient une sauce parisienne à base de cheez whiz !

Bon, ok. J’exagère, mais vous comprenez le principe !
Le sel de l’Himalaya : 250 km plus loin

Rose, finement cristallin, parfois vendu comme un produit mystique aux vertus supposées miraculeuses : le sel rose de l’Himalaya orne les étagères des magasins bio et les stories Instagram. Sauf que ce sel ne vient pas de l’Himalaya, mais du Pakistan, plus précisément de la mine de Khewra, dans la chaîne du Salt Range, à environ 250 km au sud de l’Himalaya.

Ce sel est certes très ancien et naturel, mais son nom est une pure trouvaille marketing. « Sel du Salt Range pakistanais » ça vend moins de beaux petits pots de sel en liège, n’est-ce pas ? Même s’il sucite un engouement, le sel rose n’est ni plus pur, ni plus bénéfique que les autres sels, et surtout : il ne guérit pas les chakras !
Pour tout savoir sur le sel… et le poivre tant qu’à y être !
Ne vous fiez pas au noms de ces plats et aliments pour en déterminer l'origine !Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!