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La Bolduc : Pionnière de la chanson québécoise

🎶 Plongez dans l’univers de La Bolduc, pionnière de la chanson au Québec !

Mary Travers, le vrai nom de La Bolduc, est née le 4 juin 1894 à Newport, en Gaspésie. Elle devient une pionnière de la musique folklorique et populaire au Québec dans les années 1930, une période marquée par la Grande Dépression. Son style unique, qui mélange des airs traditionnels avec des paroles pleines d’humour et de réalisme, résonne profondément avec les Québécois de l’époque. La Bolduc est non seulement une musicienne talentueuse, mais aussi une voix qui exprime les préoccupations des classes populaires durant une époque difficile.

La Bolduc s’est fait remarquer aux Veillées de folklore canadien

Mary grandit dans une famille modeste d’origine irlandaise et francophone, un mélange culturel qui influence grandement sa musique. Dès son jeune âge, elle apprend à jouer de divers instruments comme l’harmonica et le violon, souvent en accompagnant les veillées familiales. En 1914, elle déménage à Montréal, où elle travaille comme domestique, avant de se marier avec Édouard Bolduc qui exerce le métier de plombier. Le couple mène une vie simple, mais comme beaucoup d’autres à l’époque, ils sont frappés par la crise économique. Édouard Bolduc perd son emploi et la situation s’envenime au point où la famille décide de tenter sa chance aux États-Unis dans l’État du Massachussetts. Après un court exil infructueux, ils reviennent à Montréal. La Bolduc se remet à la musique de façon plus sérieuse. Elle commence à ce produires lors de spectacles occasionnels, d’abord en tant que remplaçante puis en tant que vedette. Elle se démarque grâce à son style distinctif et son fameux « turlutage »!

Ses chansons humoristiques sur la vie quotidienne des Québécois la rendent rapidement populaire. Cependant, sa carrière professionnelle ne débute véritablement qu’en 1929, à l’âge de 34 ans, lorsqu’elle est découverte par le compositeur et producteur Roméo Beaudry qui lui propose d’enregistrer des chansons. C’est le début d’une carrière qui marquera la culture québécoise pour toujours.

Malgré le succès naissant, la vie de Mary Travers est loin d’être facile. En plus de devoir subvenir aux besoins de sa famille, elle traverse des périodes de grande pauvreté, particulièrement durant la Grande Dépression. Son mari Édouard peinant à trouver un emploi stable, Mary devient le principal soutien financier de la famille. Elle se tourne alors de plus en plus vers la musique pour survivre, enchaînant les concerts et les enregistrements pour subvenir à leurs besoins.

La Bolduc et sa fille Denise

Les chansons de La Bolduc racontent la vie quotidienne des gens ordinaires du Québec. Des chansons comme « La Cuisinière » et « Les Colons Canadiens » décrivent avec humour et réalisme les défis de la vie domestique et rurale, tout en offrant un espace de détente et de rire pour ses auditeurs.

Elle sait capter les angoisses et les aspirations des Québécois de l’époque, créant ainsi une connexion forte avec son public.

La musique de La Bolduc a un impact social considérable, particulièrement pour les classes populaires et les femmes. Dans une société où les voix féminines sont souvent reléguées au second plan, elle se fait une place de choix en tant que femme artiste.

Ses oeuvres sont porteuses de messages sur la résistance et la résilience face aux difficultés économiques, mais elle exprime aussi une forme d’émancipation féminine, en jouant un rôle central dans la subsistance de sa famille à une époque où peu de femmes pouvaient prétendre à une telle autonomie.

À travers ses chansons, La Bolduc devient une sorte de chroniqueuse sociale, une voix pour ceux qui ne sont pas souvent entendus. Sa capacité à faire rire, tout en abordant des thèmes difficiles, fait d’elle une artiste particulièrement précieuse durant la Grande Dépression, une époque de grands bouleversements sociaux et économiques.

Elle devient la « chanteuse du peuple », une artiste qui reflète et partage les réalités du quotidien de la population québécoise.

Un héritage culturel incalculable

La Bolduc décède prématurément le 20 février 1941, à l’âge de 46 ans des suites d’un cancer. Toutefois, ses chansons la font entrer dans le folklore et la légende. Son héritage se perpétue à travers les générations. Mary Travers a ouvert la voie à de nombreuses artistes québécoises en démontrant que la musique pouvait être un outil puissant pour aborder des réalités sociales difficiles tout en rendant la culture accessible à tous.

Oeuvre murale de Laurent Gascon en hommage à La Bolduc sur la rue Ontario-Est dans Hochelaga-Maisonneuve

La Bolduc, avec ses chansons, est l’une des premières femmes d’un club sélect qui fait partie de l’ADN musical du Québec. Ses chansons continuent d’être interprétées et reprises, et son histoire est souvent évoquée comme un modèle de persévérance et de courage. Mary Travers fut brièvement sur Terre, mais La Bolduc est immortelle.

En 2018, sa vie est adaptée au cinéma avec le film *La Bolduc*, qui retrace son parcours et souligne l’importance de son influence dans la culture québécoise. Cette œuvre cinématographique démontre que, même plusieurs décennies après sa mort, La Bolduc demeure un exemple qui incarne la capacité de surmonter les épreuves avec dignité, humour et musique.



La Bolduc n'a pas fait qu'influencer la culture québécoise, elle en a créé une grande partie !
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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