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Cinq femmes qui ont fait évoluer la société

💪 Ces 5 femmes ont brisé les barrières pour faire évoluer la société

L’histoire du féminisme est pavée de luttes et de victoires obtenues grâce à la détermination de femmes visionnaires. Ces pionnières ont joué un rôle crucial dans l’évolution du statut des femmes au sein de la société. Leur lutte acharnée et courageuse a pavé la voie pour les générations de militantes et de militants qui ont suivi.

Marie Lacoste-Gérin-Lajoie : pionnière du Droit des femmes au Québec

Marie Lacoste-Gérin-Lajoie naît en 1867 au Québec, à une époque où les droits des femmes sont quasi inexistants. Issue d’une famille aisée et éduquée, elle réalise très tôt les inégalités auxquelles les femmes sont confrontées. Elle s’engage dans la défense de leurs droits à travers un travail intellectuel et militant. En tant qu’auteure, elle rédige des textes juridiques qui visent à sensibiliser les femmes à leurs droits dans des domaines cruciaux comme le mariage et la propriété.

*À cette époque, les femmes n’ont pas le contrôle de leurs biens et leurs revenus. Le mari peut à sa guise, disposer du revenu familial.

À travers la Ligue des droits de la femme, qu’elle cofonde en 1922, Marie Lacoste Gérin-Lajoie s’emploie à faire évoluer les lois en faveur des femmes. Elle milite pour l’égalité juridique et la reconnaissance des femmes en tant que personnes à part entière dans le code civil québécois.

La Ligue des droits de la femme en 1935

Elle est également l’une des premières à revendiquer l’accès des femmes aux études supérieures, posant ainsi les bases d’un mouvement qui mènera, des décennies plus tard, à l’inclusion des femmes aux plus hauts niveaux d’éducation.

En 1922, appuyée d’un groupe de 400 « suffragettes », Marie Lacoste Gérin-Lajoie réclame le droit de vote pour les femmes au premier ministre Louis-Alexandre Taschereau. Ce dernier s’entête faisant du Québec le dernier de classe au Canada. La Belle Province sera la dernière du pays à accorder le droit de vote aux femmes en 1940.

Son ouvrage « La Femme et le code civil », publié en 1929, est un texte fondateur pour le mouvement féministe au Québec. Elle y expose des analyses critiques des lois qui limitent la liberté des femmes mariées et propose des pistes de réforme.

Simone de Beauvoir : philosophe et théoricienne du féminisme moderne

Simone de Beauvoir en 1945

Simone de Beauvoir, née à Paris en 1908, révolutionne la pensée féministe à travers ses écrits. Sa carrière intellectuelle débute dans un contexte où les femmes sont encore largement exclues des sphères académiques et politiques. Cependant, elle parvient à s’imposer en tant que philosophe, femme de lettres et figure majeure du féminisme.

En 1949, elle publie « Le Deuxième Sexe », un ouvrage qui marque un tournant décisif dans l’histoire de la pensée féministe. Dans ce texte, de Beauvoir analyse les mécanismes de l’oppression des femmes et expose l’idée révolutionnaire que « on ne naît pas femme, on le devient ». Elle y décortique les constructions sociales et culturelles qui assignent aux femmes des rôles de subordination.

Par ses réflexions sur l’indépendance et la liberté, Simone de Beauvoir incite les femmes à se libérer des attentes de la société patriarcale. Elle n’hésite pas à s’engager publiquement dans des causes sociales et féministes, notamment le droit à l’avortement et l’égalité des sexes.

Son œuvre inspire le féminisme radical et pave la voie à des mouvements de libération féminine qui émergent partout dans le monde dans les décennies suivantes. À ce jour, on se souvient de Simone de Beauvoir comme une figure de proue du féminisme existentialiste et de la lutte pour la liberté individuelle des femmes.

Marie Gérin-Lajoie : militante et éducatrice pour l’autonomie des Femmes

Marie Gérin-Lajoie, fille de Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, naît en 1890 au Québec et poursuit l’œuvre de sa mère avec une intensité toute particulière. Elle se distingue d’abord en devenant, en 1911, la première Québécoise à obtenir un baccalauréat ès arts de l’Université de Montréal. Déterminée à rendre l’éducation accessible aux femmes, elle fonde l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil en 1923, une organisation qui vise à former les jeunes femmes dans des domaines variés, leur permettant ainsi d’acquérir une autonomie financière et intellectuelle.

En s’engageant dans des projets éducatifs et sociaux, Marie Gérin-Lajoie cherche à promouvoir l’indépendance des femmes. Elle milite également pour une réforme de la législation en faveur de meilleures conditions de travail pour les femmes, tout en réclamant des réformes pour améliorer la condition des familles et des enfants au Québec. Ses initiatives contribuent directement à l’émancipation des femmes et au développement de la société québécoise, en ouvrant la voie à l’indépendance professionnelle des femmes et à une conception plus égalitaire de la famille.

Thérèse Casgrain : figure politique et militante du droit de vote des femmes

Thérèse Casgrain est une autre grande figure du féminisme québécois et canadien. Née en 1896 dans une famille influente, elle se lance dans la vie politique et devient une ardente défenseure des droits des femmes. Dans les années 1920 et 1930, elle milite activement pour obtenir le droit de vote des femmes au Québec, un droit qui ne sera finalement accordé qu’en 1940. Sa ténacité et son leadership à la tête du Comité provincial pour le suffrage féminin marquent une étape importante dans l’histoire du féminisme au Québec.

En plus de ses luttes pour le droit de vote, Casgrain est une figure centrale de la Fédération des femmes du Québec et contribue aux combats pour la justice sociale et les droits civils. Elle s’attaque aux inégalités économiques et sociales qui affectent les femmes, en soutenant notamment les initiatives pour un salaire équitable et la protection des droits des travailleuses. Son engagement politique inspire de nombreuses Québécoises et elle devient la première femme à diriger un parti politique au Québec, le Parti social démocratique, en 1951. Le parcours de Thérèse Casgrain incarne la force du féminisme politique et illustre l’impact durable de la militance pour les droits des femmes.

Pour en savoir plus sur Thérèse Casgrain : https://quebecblogue.com/therese-casgrain-heroine-de-la-politique-quebecoise/

Simonne Monet-Chartrand : syndicaliste et pacifiste engagée

Simonne Monet-Chartrand, née en 1919, s’illustre dans plusieurs luttes pour la justice sociale, les droits des femmes et la paix. Autrice, journaliste et syndicaliste, elle consacre sa vie à l’amélioration des conditions de travail des femmes, notamment à travers son engagement dans le mouvement syndical. Elle milite pour une meilleure reconnaissance des droits des travailleuses et pour des lois qui favorisent leur sécurité économique.

Simonne avec son mari Michel

Elle est également une ardente pacifiste, s’opposant à la guerre du Vietnam et s’impliquant dans des organisations qui prônent la non-violence. À travers ses écrits et ses discours, Monet-Chartrand s’attaque aux structures patriarcales et capitalistes qu’elle considère comme responsables de l’oppression des femmes et de l’exploitation des travailleurs. Elle est l’une des fondatrices du Comité pour l’avancement de la femme et participe activement à la mise sur pied de la Fédération des femmes du Québec, un espace de solidarité pour les femmes de toutes origines et classes sociales. Par son engagement et son militantisme, elle incarne la résistance et inspire des générations de féministes et de syndicalistes.

Les parcours de Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, Simone de Beauvoir, Marie Gérin-Lajoie, Thérèse Casgrain et Simonne Monet-Chartrand ont initié le combat pour l’égalité que mène toujours le féminisme. Elles se sont levée à une époque où il n’était pas permis de se lever. Elles se sont battues contre toute une société patriarcale appuyé des gouvernements et de la religion catholique.

Le rapport de force était disproportionné. Mais elles se sont courageusement tenues debout et elles ont triomphé dans presque tous les domaines. Chacune de ces victoires continue d’inspirer les militantes et les militants d’aujourd’hui, montrant que la lutte pour l’égalité, la justice et la dignité des femmes est une quête universelle et indispensable pour le progrès social.



Il n'y a pas si longtemps, les femmes n'avaient pratiquement aucun droit aux yeux de la loi et dans la société en général. Il a fallu que des héroïnes se battent pour acquérir la dignité et le respect qui revient aux femmes. voici cinq d'entre elles.
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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