La corruption policière aux États-Unis est une réalité troublante qui a entaché l’histoire du pays à travers plusieurs scandales retentissants. Ces affaires révèlent l’implication de policiers verreux dans des activités criminelles, de la protection de trafiquants de drogue à l’extorsion et aux homicides commandités.
Louis Eppolito et Stephen Caracappa : les « mafia cops »
Dans les années 1980 et 1990, les policiers new-yorkais Louis Eppolito et Stephen Caracappa travaillent secrètement pour la mafia italo-américaine, en particulier pour la famille Lucchese.
En échange de centaines de milliers de dollars, ils transmettent des informations sensibles aux criminels, facilitent des meurtres et organisent des assassinats en tant que policiers corrompus. Pendant des années, ils utilisent leur badge pour masquer leurs crimes. Arrêtés en 2005, ils sont condamnés à la prison à perpétuité.
Frank Serpico : le policier intègre face à la corruption
Dans les années 1970, Francesco Vincent Serpico dénonce la corruption systémique au sein du NYPD. Ses révélations conduisent à la Commission Knapp, qui met en lumière la culture de pots-de-vin et d’extorsion dans les rangs policiers.
Son histoire inspire le film « Serpico » en 1973 avec Al Pacino, un classique du cinéma policier. À cause de ses dénonciations, Serpico est ostracisé par ses collègues et est victime d’une tentative de meurtre. Serpico est décoré pour son héroïsme mais il démissionne de la police le 15 juin 1972 et finit par s’exiler en Europe pour fuir les représailles du NYPD.
John Burge : le bourreau du Chicago Police Department
John Burge, ancien officier de police de Chicago, est accusé d’avoir dirigé un système de torture systématique contre des suspects afro-américains entre les années 1970 et 1990. Il aurait fait au moins 118 victimes.
Il utilise des chocs électriques, des asphyxies et d’autres formes de violence pour extorquer des aveux forcés, menant à des condamnations injustes. Après des décennies d’enquêtes, Burge est finalement reconnu coupable de parjure et d’entrave en 2010 et est condamné à un maigre 4 1/2 de prison.
Joseph Miedzianowski : un policier et trafiquant de drogue
Dans les années 1990, Joseph Miedzianowski, officier du Chicago Police Department, profite de son poste pour diriger un vaste réseau de trafic de drogue, travaillant avec des criminels qu’il est censé arrêter.
Il véhicule des armes, vole de l’argent et protège certains gangs tout en réprimant d’autres pour asseoir son influence. Condamné en 2001, il purge une peine de prison à perpétuité.
Le scandale du 77th Precinct de New York
Dans les années 1980, la brigade du 77th Precinct de Brooklyn se transforme en un véritable cartel policier. Extorsions, vols et trafic d’armes et de drogue et abus de pouvoir sont monnaie courante. Ces policiers corrompus allaient même jusqu’à voler l’argent et les biens de valeurs aux cadavres sur les scènes de crime.
Une enquête révèle l’ampleur du problème et conduit à l’arrestation de plusieurs officiers. 12 policiers sont arrêtés et deux d’entre eux, Brian O’Regan et Henry Winter se suicident pour échapper à la justice.
Les « Dirty 30 » : la corruption au sein du 30th Precinct
En 1994, une vaste affaire de corruption secoue le 30th Precinct de Harlem. Une enquête interne révèle qu’une trentaine de policiers sont impliqués dans des vols de drogue, des perquisitions truquées et des arrestations montées de toutes pièces.
Ces agents pillent des dealers, revendent les stupéfiants et touchent des pots-de-vin pour fermer les yeux sur certaines activités criminelles. L’affaire devient un scandale national et aboutit à la dissolution de l’unité concernée et l’arrestation de 33 policiers.
Michael Dowd : un flic au service du crime
Dans les années 1980, Michael Dowd, officier à Long Island, devient l’un des policiers les plus corrompus de l’histoire du NYPD. Il collabore avec des trafiquants de drogue, accepte des pots-de-vin et avertit les criminels des descentes de police. Arrêté en 1992, il est condamné à 14 ans de prison.
Le scandale de la Gun Trace Task Force de Baltimore
En 2015, la Gun Trace Task Force de Baltimore, une unité censée lutter contre le trafic d’armes, dérape complètement. Ses membres volent de l’argent et des stupéfiants, fabriquent de fausses preuves et organisent des descentes illégales. Ils arrêtent des suspects sous des prétextes fallacieux, plantent de fausses preuves pour justifier leurs interventions et profitent de leur autorité pour voler des dealers ainsi que des citoyens ordinaires.
En 2017, l’enquête menée par le FBI révèle que cette unité fonctionnait comme un véritable gang organisé, compromettant de nombreuses affaires judiciaires.
Quelques officiers sont condamnés à des peines de prison mais plusieurs s’en sortent grâce à des arrangements hors-cour qui coûtent plus de 14 millions aux contribuables de Baltimore.
Une formation policière américaine insuffisante
Une des raisons qui expliquent l’incompétence et l’abus de pouvoir de certains policiers aux États-Unis est la faible exigence de formation comparée à d’autres pays comme le Canada. Aux États-Unis, la formation pour devenir policier dure en moyenne 21 semaines, soit environ cinq mois, alors qu’au Canada, elle peut s’étaler sur plusieurs années, incluant des cours universitaires et des stages rigoureux. Cette formation rudimentaire permet à presque n’importe qui d’endosser l’uniforme et de porter une arme à feu, augmentant ainsi les risques d’abus, de brutalité et de corruption.
Ces affaires illustrent la fragilité du système policier face à la corruption et la nécessité d’un contrôle rigoureux des forces de l’ordre. La transparence et la responsabilisation restent essentielles pour restaurer la confiance du public.
La criminalité est partout aux États-Unis... même dans la police !Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!
