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5 mythes sur les serpents qui vivent au Québec!

5 mythes sur les serpents québécois

Quoi? Des serpents au Québec? Mais non, on n’a que des couleuvres…

J’ai une mauvaise nouvelle pour vous: les couleuvres… sont des serpents! Que vous ayez une phobie tenace, ou que vous soyez du genre à les attraper (comme moi!) pour les admirer, cet article est pour vous! Sans plus attendre, voici les 5 mythes qui entourent les serpents de chez nous…

1. Les huit espèces et les dangers qu’elles représentent

DANGER ! Elles peuvent nous manger, nous empoisonner, nous hypnotiser, et nous tuer si on croise leur regard!

Non… en fait, rien de tout cela n’est vrai au Québec. Nos couleuvres sont toutes petites et se nourrissent majoritairement de petits rongeurs. Si vous êtes plus gros qu’un rat (et encore, pas un gros rat des villes!), vous ne rentrez pas dans sa bouche, et encore moins dans son ventre!

Elles n’ont pas de venin non plus: nos huit serpents sont dit «constricteurs».

Comme dans «boa constricteur»? Oui, exactement.

Donc, c’est dangereux! Non, pas du tout…

Constricteur signifie simplement que le serpent tue sa proie en l’étranglant; c’est l’opposé d’un serpent venimeux. Les plus gros serpents du monde sont également des constricteurs et s’attaquent à des proies plus grosses, mais dans le cas de nos couleuvres, elles ne sont pas suffisamment fortes pour nous étouffer. Ouf!

Et pour le reste… On n’est ni dans le livre de le jungle, ni dans Harry Potter, alors non, on ne sera ni hypnotisé, ni tués d’un simple regard. Tout ça pour en arriver à la conclusion de mon premier mythe: NON, nos couleuvres québécoises ne sont pas du tout dangereuses. Ni pour vous, ni pour vos enfants, ni pour vos animaux!

Maintenant que ce point est réglé, de vous présente en photo les 8 magnifiques couleuvres de notre belle province:

2. Elles ne servent à rien

Vraiment? Vous pensez qu’elles sont là juste pour nous surprendre quand on se promène en forêt? Eh bien non: nos couleuvres sont essentielles pour le contrôle des populations de micromammifères.

Les quoi? Souris, mulots, rats, etc. Toutes ces petites bestioles qu’on n’aime pas nécessairement plus que les serpents et qui se nourrissent dans nos champs. Sans serpents, nous serions envahis par ces petits mammifères, et beaucoup plus de pesticides devraient être utilisés pour parvenir à un rendement acceptable pour les cultivateurs.

Si jamais vous en croisez une, laissez la faire sa job de garde de sécurité.

3. Si elles ne sont pas dangereuses, on peut jouer avec!

Ouais!… Non, faites pas ça…

Pour plusieurs raisons, la première étant que ça mord. Même si elle n’a pas de venin, ce n’est pas agréable, et on ne sait jamais quels microbes peuvent profiter de ces trous dans notre peau pour s’installer.

Ayant beaucoup travaillé avec les animaux, j’ai déjà eu quelques morsures. Une fois, une couleuvre tachetée m’a mordu, il y a eu une enflure à l’endroit de la morsure qui a persisté une semaine. Et c’était un serpent vivant dans un vivarium, alors imaginez ceux qui vivent dehors et sont en contact avec plein d’autres animaux ! Si vous n’avez pas le choix de les manipuler, portez des gants.

La terrible morsure en question!

Une autre bonne raison de ne pas y toucher: vous allez la stresser. Tout simplement.

Encore une ? Il y a de la salmonelle dans ses excréments… et c’est un animal qui rampe. Si vous avez fait 1+1, vous avez compris que les serpents peuvent avoir de la salmonelle sur leur corps. Si 1h plus tard, sans y penser, vous mangez des framboises trouvées plus loin, vous pourriez vous empoisonner.

Ça fait quoi comme symptômes un empoisonnement à la salmonelle? C’est comme une gastro, puissance 1000, qui dure 10 jours. Je l’ai vécu, je ne le conseille pas! (Et je ne vous mets pas de photo de ça non plus!!!)

4. Si je ne bouge pas, elle ne me voit pas

Les serpents ont une mauvaise vue, en effet, même si ça n’a rien à voir avec les mouvements. En fait, leurs autres sens compensent largement: ils peuvent sentir la chaleur grâce aux petits trous autour de leur bouche, à la manière des lunettes infrarouge qu’on voit dans les films d’espion.

Flèches noires: narine pour respirer. Flèches rouges: senseurs de chaleur.

De plus, les serpents ont un odorat très développé, bien que différent du nôtre; ils sortent la langue pour attraper les odeurs dans l’air, puis la ramène dans leur palais où ils analysent ces molécules odorantes. Ce sens est si développé qu’ils savent si une odeur vient de droite ou de gauche. En fait, c’est la raison pour laquelle leur langue est bifide (à deux bouts). Retournez donc voir la couleuvre brune plus haut pour admirer sa belle grimace!

Finalement, le seul sens qui est dépendant de vos mouvements est peut-être leur habileté à sentir les vibrations du sol. Leurs oreilles ne captent pas du tout les sons; elles captent plutôt les vibrations. Si vous mettez le son de la radio très fort dans une voiture, vous aurez un aperçu de ce à quoi ressemblent nos pas sur le sol pour un serpent.

5. Ils ont le sang froid, ça veut dire qu’ils sont toujours froids et n’ont pas besoin de chaleur

En fait, avoir le sang froid signifie seulement qu’il ne peut pas produire de chaleur; pas qu’il n’en a pas besoin.

Plus un reptile absorbe de la chaleur, plus il est actif, capable de chasser, de digérer, et de se reproduire. C’est pourquoi ils se prélassent au soleil, près des murs sud ou sur des roches chauffés au soleil. L’hiver, nos couleuvres se regroupent et hibernent en mottons, avant de dégeler au printemps: frayeur assurée quand on passe près d’un trou où des dizaines de couleuvres se réveillent! Ça ressemble à une tête de gorgone!

J’espère que cet article vous aura éclairé (rassuré?) sur nos serpents du Québec. Si vous croisez une de nos couleuvres, admirez ses couleurs, sa fluidité, et laissez-la poursuivre son chemin: elle vous rend service au fond!



Que vous ayez une phobie tenace, ou que vous soyez du genre à les attraper (comme moi!) pour les admirer, cet article est pour vous! Sans plus attendre, voici les 5 mythes qui entourent les serpents de chez nous...🐍🐍🐍
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Photo de profil de Audrey Martel

Audrey Martel

Audrey Martel est une biologiste diplômée de l'Université de Montréal. Elle se passionne pour les plantes et champignons comestibles, le comportement animal, les liens entre les espèces dans les écosystèmes, et la sensibilisation à la protection de la nature.

5 réflexions au sujet de “5 mythes sur les serpents qui vivent au Québec!”

  1. Vraiment intéressant. La façon dont le sujet est abordé, la précision des informations données et les photos qui viennent en appui… Merci Audrey Martel.

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  2. Bien que son message soit bienveillant, cet article contient malheureusement de nombreuses faussetés et devrait faire l’objet d’une révision.

    Philippe Lamarre, M. Sc., biologiste, herpétologue

    Répondre
  3. Je ne veux en aucun cas dénigrer votre travail, mais en partant, la photo d’ouverture semble être, (désolé si je me trompe), un Thamnophis sirtalis parietalis, une sous espèce non présente au Québec. La seule espèce qui tue ses proies par constrictions dans la province est le serpent laitier de l’Est, ou couleuvre tacheté, (Lampropeltis triangulum triangulum). De plus, les deux seuls espèces de serpents au Québec à se nourrir de rongeurs sont la couleuvre tacheté et de façon aléatoire le serpent jarretière, (couleuvre rayée) consommant parfois mais rarement des rongeurs nouveau nés. Les six autres espèces consommant des vers, limaces, insectes, poissons, amphibiens… Pour la détection par les fossettes thermosensibles, aucuns serpents du Québec possèdent cette faculté, étant présente exclusivement chez les Boïdés, particulièrement chez les pythons et quelques boas et les crotalidés mais pas chez les colubridés. La couleuvre tachetée est un Lampropeltis, comme les serpents rois et laitiers, mais non comme les serpent des blés qui de base, est un Elaphe, Ou plus récemment un Pantherophis, donc un serpent ratier! J’ajouterais que la photo du serpent ruban est douteuse, mais je n’ai pas eu le temps de vérifier l’info sur l’espèce exacte de la photo partagé!!! Bref, je reconnais l’effort de votre travail, mais au niveau recherche, ça laisse à désiré! Sans rancune… Pierre

    Répondre
    • Merci pour votre commentaire,

      D’abord je souhaite vous dire que vous avez raison sur plusieurs points, toute fois, cet article se veut vulgarisé, et a pour but la sensibilisation aux serpents en général. C’est la raison des généralités par rapport au rôle écologique, ainsi qu’aux fossettes thermales qui se voulait un prélude au sens de l’odorat des serpents. Je suis désolée de vous avoir offensé en manquant de précision, même si je tiens à dire que j’ai utilisé un « Les serpents » général, plutôt que « les serpents du Québec » à ces endroits précis. (Après tout, cet article pourrait aussi rassurer une grand-mère à propos du python royal de son petit dernier)

      Vous avez totalement raison pour le serpent de lait, il s’agit d’un lapsus de ma part que je corrige à l’instant.

      Quant aux photos, le blogue du Québec est un site gratuit qui tente de prendre des images libres de droit (gratuites). Il est difficile de trouver LA photo parfaite, et comme cet article ne se veut pas un moyen d’identifier les espèces, mais plutôt d’avoir une idée générale, c’est suffisant.

      Au plaisir,
      Audrey Martel

    • Bonjour Audrey! Premièrement, merci de votre réponse! Je n’ai aucunement été offensé par votre chronique. Je désirais simplement apporter quelques correctifs sur quelques points qui, selon moi, portaient à confusion! Les écrits, surtout sur les réseaux sociaux, portent parfois à confusion sur les intentions de la personne qui commente. Je vous souhaite une excellente journée et si jamais vous décidez d’écrire une nouvelle chronique sur les reptiles, amphibiens ou trucs du genre, je vous offre mon aide avec plaisir! Bonne journée à vous!

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