Accueil » Culture » Crimes » Gangster québécois : Monica la Mitraille

Gangster québécois : Monica la Mitraille

Monica la Mitraille, la reine du braquage

Monica Proietti, plus connue sous le surnom de « Monica la Mitraille » ou « Machine gun Molly », est une véritable légende du crime au Québec. Née le 25 février 1940 à Montréal, elle grandit dans le quartier malfamé du Red Light, un secteur où la pauvreté et la criminalité font partie du quotidien. Dès son plus jeune âge, elle est exposée aux activités illégales par sa famille, notamment sa grand-mère, une receleuse réputée. Dans ce monde où la loi du plus fort s’impose, Monica apprend rapidement que pour survivre, il faut savoir ruser.

Enfance difficile

Monica grandit dans une famille nombreuse d’origine italienne, au sein d’un quartier où règnent la prostitution, le jeu illégal et le trafic de toutes sortes. Sa grand-mère, qui joue un rôle majeur dans son éducation, est connue pour faire le recèle de biens volés et aurait même dirigé une véritable école du crime pour les jeunes du quartier. C’est ainsi que Monica développe très tôt un talent pour l’illégalité et l’art de la dissimulation.

À l’âge de 19 ans, un drame la marque profondément : un incendie ravage un immeuble du centre-ville de Montréal, emportant quatre de ses sept frères et sœurs. Ce tragique événement renforce sa volonté de fuir la misère et d’assurer un meilleur avenir à sa famille. Mais au lieu de suivre un chemin légal, elle choisit une autre voie, celle du crime organisé.

Mariée avec le crime

Monica à l’époque où elle fréquentait Viateur Tessier à Repentigny

À 17 ans, Monica épouse Anthony Smith, un gangster écossais de 33 ans. De cette union naissent deux enfants, mais leur mariage ne dure pas longtemps. En 1962, Smith est expulsé du Canada, laissant Monica seule avec ses enfants. Ne tardant pas à retrouver une relation avec un homme du même milieu, elle entame une liaison avec Viateur Tessier, un criminel notoire impliqué dans plusieurs braquages de banque. Cependant, en 1966, Tessier est arrêté et condamné à une lourde peine de prison pour vol à main armée.

Ces relations avec des criminels la confirment dans son choix de vie. Consciente du pouvoir que lui donne son charisme, elle prend les choses en main et décide de former son propre gang pour se lancer dans le braquage de banques.

Une carrière criminelle spectaculaire

Dans les années 1960, le Québec est le théâtre de nombreux braquages de banques. Monica s’impose rapidement comme une figure incontournable. Avec ses complices, dont Gérald et Robert Lelièvre, elle met au point une série de vols audacieux. Entre 1965 et 1967, elle et son gang réussissent plus de 20 braquages, amassant une somme colossale de plus de 100 000 $, une fortune pour l’époque.

Monica avec son fils Gilles

Son surnom, « Monica la Mitraille », lui vient de la presse et des policiers, fascinés par son audace et sa témérité. Contrairement à l’image traditionnelle des braqueurs, elle incarne une femme forte et redoutable, capable de tenir tête aux autorités. Ses méthodes sont rapides et efficaces. Elle entre dans les banques avec une assurance déconcertante, menace les employés et les clients, récupère l’argent et s’éclipse avant l’arrivée de la police.

Les armes utilisées par Monica et ses complices

Mais au fil du temps, son audace lui attire aussi de nombreux ennemis, et les forces de l’ordre se mettent à traquer celle qui est devenue l’ennemie publique numéro un.

Une fin tragique

La cible du dernier braquage de Monica la Mitraille

Le 19 septembre 1967, Monica prépare un dernier braquage censé financer une nouvelle vie en Floride. Mais cette fois, les choses ne se passent pas comme prévu. Après avoir dérobé une somme d’argent dans une banque, elle est rapidement prise en chasse par la police.

Le corps inerte de Monica criblé de balles à côté de sa voiture accidentée

La course-poursuite est effrénée. Monica fonce à toute vitesse dans les rues de Montréal, tentant d’échapper à ses poursuivants. Mais dans sa fuite, elle perd le contrôle de son véhicule et percute un autobus. À ce moment-là, un policier en civil, témoin de la scène, ne lui laisse aucune chance. Il ouvre le feu et Monica s’effondre sous les balles. Sa carrière criminelle prend fin brutalement à l’âge de 27 ans.

Un mythe qui perdure

Si Monica la Mitraille disparaît tragiquement en 1967, son histoire ne tombe pas dans l’oubli. Elle devient une légende du crime québécois, et son histoire inspire plusieurs œuvres culturelles.

En 1997, l’écrivain Georges-Hébert Germain publie Souvenirs de Monica, une biographie retraçant sa vie et son ascension criminelle. Ce livre sert de base au film Monica la Mitraille, réalisé en 2004 par Pierre Houle, avec Céline Bonnier dans le rôle principal. Le film illustre avec réalisme son parcours, mettant en avant sa détermination, ses relations tumultueuses et sa fin tragique.

De nos jours, Monica la Mitraille est devenue à la fois une légende de l’histoire criminelle québécoise mais aussi un véritable personnage folklorique auquel on fait régulièrement référence dans la culture populaire.



L'un des gangsters les plus prolifiques des années 60 était UNE gangster !
Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!
Moyenne de 5 sur 1 votes

Photo de profil de François Paquette

François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

On veut votre avis sur ce contenu québécois