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Sortir ses plantes à l’extérieur l’été: tout un art!

Transférer vos plantes à l'extérieur l'été : connaissez-vous ces astuces pour éviter les erreurs courantes ?

J’ai un énorme jardin, et donc plein de semis. J’ai aussi près d’une centaine de plantes d’intérieur. À l’approche de l’été, je dois mettre tout ça dehors: les semis parce que… ben, je dois les planter au jardin éventuellement, et les plantes… parce que je suis paresseuse et que je ne veux pas les arroser en été!

Mais comment bien sortir nos plantes? C’est à la fois simple, et très important de bien le faire. Pourquoi? Laissez-moi vous raconter l’histoire de ma toute première plante…

Sabrina Rizzo

Feu mon aloès

À l’époque, je ne connaissais rien aux plantes. Je faisais de mon mieux. Il faut dire qu’une plante, ça devrait être simple, non? De l’eau et du soleil et c’est tout! Mais pourquoi mon aloès était-elle si misérable? J’ai tout essayé: plus d’eau, moins d’eau, la rempoter… rien à faire.

Me décidant finalement à lire sur le sujet après quelques années de mauvais traitements, j’ai lu qu’elle avait besoin de beaucoup de soleil. Pas de problème: je l’ai «sacré dehors» en plein soleil printanier, certaine de mon coup!

Le lendemain, mon aloès était d’une belle teinte doré absolument magnifique pour un beau bronzage, mais vraiment pas recommandé pour les plantes. Brulée au 8e degré, elle était cette fois, bel et bien morte.

J’ai tiré deux leçons de cette histoire: 1. Il faut acclimater ses plantes progressivement. 2. Les aloès, c’est pas pour moi! Même aujourd’hui, avec toutes mes connaissances, je suis incapable de garder en vie ces foutues plantes grasses si populaires… Tant pi pour elles!

Kent Pilcher

Pourquoi acclimater ses plantes?

Parce que, au même titre que vous, que vos chiens ou vos poissons, les plantes sont vivantes. Elles peuvent s’adapter à bien des situations, mais elles ont besoin d’un peu de temps.

Pensez à votre dernier voyage dans le sud: vous sortez de l’avion et OUF! Un nuage de chaleur et d’humidité semble vous heurter comme un mur! Vous allez sur la plage, avec votre tendre peau couleur de lait, et vous attrapez le coup de soleil de votre vie! Puis, vous revenez au Québec et il paraît faire plus froid qu’à votre départ…

Eh bien votre plante est dans un environnement à 21°C, 35% d’humidité, avec quelques heures de faible soleil tout l’hiver. C’est stable, confortable…

Et soudainement: entre 8 et 15°C, 60% d’humidité, plein soleil, du vent… BOUM! Quel choc! Et cette pauvre plante n’a pas de lunettes de soleil, de crème solaire, de petite laine, etc. pour aider son adaptation, non: DÉBROUILLE-TOI LA PLANTE!

C’est tellement violent pour cette pauvre petite plante…

Alors pensez à elle: acclimatez-la! Laissez-lui le temps de graduellement développer un système racinaire plus solide, une tige plus épaisse, une cuticule offrant une meilleure protection sur les feuilles, etc.

Comment faire?

Étape 1 : Ombre

  • Placez la plante à l’abri du vent et à l’ombre
  • Durée : 2 à 3 jours

Étape 2 : Mi-ombre

  • Trouvez un emplacement en mi-ombre
  • La plante doit bénéficier de quelques heures de soleil direct le matin
  • Protégez-la du soleil brûlant de l’après-midi
  • Durée : 2 à 3 jours

Étape 3 : Soleil direct

  • Si la plante a besoin soleil direct durant, placez-la au soleil
  • Durée : 2 à 3 jours
  • Idéalement, ne la rentrez pas la nuit pour l’habituer à cette exposition

C’est tout! En quelques jours, vous avez acclimaté votre plante (ou vos semis) et évité les désastres!

Je vous recommande tout de même de connaître les besoins de chacune de vos plantes: une tropicale, par exemple, pourrait trouver les nuits à 10 trop fraîches. Quant à vos semis, si un bon vent aidera les racines à se développer, il pourrait aussi coucher les jeunes pousses fragiles, ou assécher la terre très vite.

Soyez alerte durant la dizaine de jours que dure l’acclimatation de vos plantes, elles vous parleront d’elles-mêmes si vous les écoutez. Il n’y a malheureusement jamais rien de simple avec le vivant!


J'ai un énorme jardin, et donc plein de semis. J'ai aussi près d'une centaine de plantes d'intérieur. À l'approche de l'été, je dois mettre tout ça dehors: les semis parce que... ben, je dois les planter au jardin éventuellement, et les plantes... parce que je suis paresseuse et que je ne veux pas les arroser en été!
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Audrey Martel

Audrey Martel est une biologiste diplômée de l'Université de Montréal. Elle se passionne pour les plantes et champignons comestibles, le comportement animal, les liens entre les espèces dans les écosystèmes, et la sensibilisation à la protection de la nature.

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