La médecine néolithique : Avant 1000 av. J.-C.
À l’époque des premières civilisations, la médecine et la magie sont étroitement liées. Les maladies sont souvent attribuées à des esprits malveillants ou à des forces surnaturelles. Pour les traiter, on utilise des remèdes à base d’éléments naturels censés posséder des pouvoirs mystiques. Par exemple, pour traiter une blessure, on appliquait un mélange de charbon de bois et de salive sur les plaies. Évidemment, un peu de bois carbonisé additionné d’un bon crachat risque davantage de causer une infection que de guérir mais bon, ça ne coûte rien !
Avant que la science n’existe, les bases des traitements étaient purement mystiques.
La Trépanation : 3000 av. J.-C. à 1500 apr. J.-C.
La trépanation, une pratique étrange consistant à percer un trou dans le crâne, est utilisée dès l’Antiquité pour traiter des affections comme les maux de tête chroniques, l’épilepsie ou les troubles mentaux. Les archéologues ont retrouvé des crânes trépanés à travers le monde, de l’Amérique du Sud à l’Europe. L’idée derrière cette méthode est de libérer les « démons » ou les « humeurs mauvaises » du corps du malade. Évidemment, le tout se passait sans anesthésie… Pas l’idéal pour les « humeurs mauvaises » !
Dans la série télévisée Rome on voit un des personnage subir cette procédure barbare. Si vous avez le cœur sensible, ne regardez pas ce vidéo 😉!
Étonnamment, certaines personnes survivaient à cette torture, comme en témoignent les signes de cicatrisation sur les crânes retrouvés.
La Peste et les Amulettes : 1347 à 1351
Lors de la peste noire, qui décime un tiers de la population européenne, les gens cherchent désespérément des moyens de se protéger. Les médecins recommandent de porter des amulettes, des herbes aromatiques ou des bijoux en forme de croix, censés repousser la maladie. On pense alors que les mauvaises odeurs, associées à la corruption de l’air, sont la cause de la peste. D’où l’idée pour les médecins de porter des masques en forme de bec, remplis de thériaque qui est censé purifier l’air respiré. La thériaque, un contrepoison farfelu hérité de la Rome antique, est composé de plus de 55 herbes, de poudre de peau de vipère, de cannelle, de myrrhe et de miel. Pas très scientifique et même un peu dégoûtant !
Malheureusement, ces pratiques n’ont aucun effet sur la propagation du fléau, causé en réalité par les puces infectées présentes sur les rats. Les bonnes odeurs n’ont aucune propriété curative ou préventive.
Ironiquement, le manque d’hygiène des médecins qui passaient d’un patient à l’autre sans même se laver les mains a contribué à la propagation de cette épidémie.
Des remèdes créatifs à la goutte : Du Moyen Âge au XVIIe siècle
La goutte, causée par un excès d’acide urique, est connue sous le nom de « maladie des rois » car elle touche principalement les élites. Les traitements incluent le port de pierres précieuses comme la cornaline, censées absorber la douleur, ou la consommation de poudre de perle et de corne de cerf. Ces substances, considérées comme ayant des vertus médicinales, sont en réalité totalement inefficaces. On recommande également de boire des décoctions d’herbes, souvent mélangées à de l’alcool, pour « dissoudre » les dépôts cristallins responsables de la douleur. N’importe quoi !
Les maux de dents et la suie : de l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle
À partir de l’Antiquité, les poussées dentaires des nourrissons sont souvent traitées avec de la suie de cheminée, appliquée sur les gencives pour soulager la douleur. La suie est censée apaiser l’inflammation et rendre les dents plus fortes. Ce traitement bizarre et dégueulasse, bien que populaire, est non seulement inefficace, mais potentiellement dangereux en raison de la toxicité des résidus de combustion. Finalement, il valait mieux prendre son mal en patience que de manger de la shnoute ! D’autres remèdes incluent des décoctions d’herbes amères ou des talismans à mordre.
La syphilis et le mercure : Du XVe au XIXe siècle
La syphilis, apparue en Europe à la fin du XVe siècle, est l’une des grandes maladies vénériennes de l’époque. Les médecins prescrivent des bains de mercure ou des onguents à base de ce métal lourd, pensant qu’il peut éliminer la maladie. Cette méthode dangereuse et souvent mortelle, reste courante pendant plusieurs siècles. Les symptômes de l’empoisonnement au mercure, tels que la perte de dents, les ulcérations de la bouche et les tremblements, sont souvent confondus avec ceux de la syphilis, ce qui rend l’évaluation de son inefficacité encore plus difficile. Chose certaine, le traitement était pire que la maladie !
La tuberculose et le sang de tortue : XIXe siècle
La tuberculose, surnommée « phtisie » ou « consomption » au Québec, est l’une des grandes épidémies du XIXe siècle. Les médecins essaient de nombreux traitements, dont le sang de tortue, supposé renforcer les poumons. Encore du gros n’importe quoi !
Les sanatoriums, où les patients sont exposés à l’air pur et au soleil, deviennent la norme. Ce n’est qu’avec la découverte des antibiotiques au XXe siècle que des traitements efficaces apparaissent.
L’ignorance des microbes et l’abus de saignées : Jusqu’au XIXe siècle
Jusqu’au XIXe siècle, la théorie des « miasmes » domine. Cette dernière attribue les maladies à des émanations toxiques ou nauséabondes plutôt qu’à des agents infectieux. La vie microscopique, notamment les bactéries et les virus n’étant pas connus, les médecins devaient se contenter d’imaginer des causes aux maladies et des infections. À l’époque, la saignée est un traitement couramment utilisé. (Un peu trop couramment en fait !)
George Washington, premier président des États-Unis, meurt en 1799 après avoir été saigné à plusieurs reprises pour traiter une infection respiratoire. Les médecins n’ont réussi qu’à affaiblir leur patient en le vidant littéralement de son sang. On croyait que le nouveau sang remplacerait le sang malsain prélevé.
Heureusement, la théorie microbienne de Louis Pasteur et la pratique de l’asepsie de Joseph Lister révolutionnent la médecine à partir des années 1860, marquant le début de la fin de ces pratiques médiévales.
Si ces traitements paraissent absurdes aujourd’hui, c’est parce qu’ils le sont ! Mais ils constituent des étapes essentielles qui ont permis l’avènement de la médecine scientifique et de sortir de cette période d’expérimentation hasardeuse. De nos jours, on ne guérit pas tout, mais au moins, on ne fait pas n’importe quoi comme forer un trou dans un crâne, se soigner avec des aromates, prendre des bains de métaux lourds ou se laisser saigner à mort… Vive la science !
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À une certaine époque, lorsqu'on était malade, il valait mieux éviter les médecins !Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!