L’affaire Marie-Andrée Leclerc est l’un des dossiers judiciaires les plus complexes et controversés du Canada. Originaire de Saint-Charles-de-Bellechasse dans la région de Chaudière-Appalaches, Marie-Andrée Leclerc est impliquée dans une affaire criminelle internationale qui fascine et inquiète. Son histoire est liée à celle de Charles Sobhraj, un tueur en série surnommé « Le Serpent » en raison de sa ruse et de sa capacité à échapper à la justice.
Une rencontre fatale
Marie-Andrée Leclerc naît à Québec en 1945 et mène une vie tranquille jusqu’à sa rencontre avec Charles Sobhraj en 1975, alors qu’elle voyage en Inde. Ce dernier, charismatique et manipulateur, l’entraîne dans un monde de crime et de tromperie. Tombant sous son charme, elle devient sa complice présumée. Elle accompagne Sobhraj à travers l’Asie du Sud-Est dans une série de voyages marqués par des actes criminels.

Sobhraj est connu pour séduire des touristes occidentaux, souvent des routards hippies, avant de les voler, les droguer et, dans plusieurs cas, les tuer. Son modus operandi lui permet de collecter de l’argent et des biens pour financer son style de vie luxueux. Rapidement, Marie-Andrée se retrouve impliquée dans ces activités, bien qu’elle affirme plus tard avoir agi sous la contrainte et l’influence de Sobhraj.
Les crimes en Thaïlande et au Népal

Le couple attire l’attention des autorités à Bangkok, où plusieurs touristes sont retrouvés morts, empoisonnés ou étranglés. Parmi les victimes figurent des voyageurs de diverses nationalités, notamment des Américains, des Australiens et des Canadiens. Les preuves pointent vers Sobhraj, mais elles impliquent également Marie-Andrée, qui voyage souvent avec lui et qui, selon certains témoignages, participe à la manipulation des victimes.

En 1976, le duo se rend au Népal, où ils sont accusés du meurtre de Connie Jo Bronzich et de Laurent Carrière, deux touristes nord-américains. Ces meurtres choquent les autorités locales et internationales, qui redoublent d’effort pour arrêter les coupables.

Arrestation et Procès

La cavale de Sobhraj et Leclerc prend fin en Inde, où ils sont arrêtés après avoir tenté de droguer un groupe de touristes français. Leur plan échoue lorsque certaines des victimes réalisent qu’elles ont été empoisonnées et alertent les autorités. La police met enfin la main sur le dangereux duo et ils doivent faire face à la justice.
Marie-Andrée Leclerc est inculpée pour complicité de meurtre, falsification de documents et empoisonnement. Elle nie fermement toute implication directe dans les meurtres, affirmant qu’elle est une victime de la manipulation de Sobhraj.
Cependant, les preuves circonstancielles et les témoignages qui la situent à proximité de nombreuses scènes de crime, rendent sa défense difficile.

Son procès en Inde est suivi avec attention par la presse internationale. Les récits divergents sur son rôle dans les crimes alimentent un débat public intense. Pour certains, elle est une victime naïve, sous l’emprise d’un homme dangereux. Pour d’autres, elle est une complice consciente des horreurs perpétrées par Sobhraj qui est soupçonné d’avoir fait plus d’une trentaine de victimes. Au moins neufs meurtres seront ultimement prouvés.
La condamnation et la fin de sa vie

Marie-Andrée est condamnée à la prison en Inde pour son rôle dans les crimes, mais son état de santé se détériore rapidement. Elle souffre d’un cancer des ovaires avancé et obtient une libération conditionnelle pour raisons médicales. En 1983, elle retourne au Québec, où elle passe les dernières années de sa vie entourée de sa famille.
Elle meurt en 1984, à l’âge de 38 ans, emportant avec elle bien des secrets sur sa relation avec Sobhraj et son rôle exact dans les meurtres.
Controverse: complice ou victime ?
D’autres estiment qu’elle a sciemment participé à des actes horribles, motivée par une fascination morbide pour Sobhraj.
L’affaire Marie-Andrée Leclerc continue de diviser l’opinion publique. Certains chercheurs et journalistes la présentent comme une victime manipulée par un maître du crime, incapable de se soustraire à son influence.
En 2021, l’histoire de Charles Sobhraj et de Marie-Andrée Leclerc inspire la série télévisée « The Serpent », diffusée sur Netflix. Ce drame attire une nouvelle génération de spectateurs et ravive l’intérêt pour l’affaire, bien que certains critiques dénoncent les libertés prises avec les faits historiques.
Encore aujourd’hui, le mystère autour du rôle exact de Marie-Andrée Leclerc persiste, et son histoire reste un chapitre incontournable de l’histoire judiciaire québécoise, canadienne et internationale.
Marie-Andrée Leclerc a côtoyé l'un des pires tueurs en série des années 70. Était-elle son complice ou sa victime ?Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!