Effectuer des fouilles et étudier les vestiges matériels laissés par des individus ou des sociétés disparues permet la plupart du temps de mieux comprendre le passé, mais il arrive que certains artéfacts retrouvés par les archéologues soulèvent encore plus de questions, et c’est le cas des découvertes suivantes.
Le manuscrit de Voynich

Constitué de 234 pages de 15 cm de large et 23 cm de haut, ce livre enrichi de plusieurs illustrations aurait été écrit au 15ème siècle. On ne connaît ni son auteur ni son contenu, puisqu’il est rédigé dans une langue complètement inconnue, ce qui est assez rare. Le manuscrit doit son nom à Wilfrid M. Voynich, qui l’a découvert en 1912 à Frascati, près de Rome, dans la bibliothèque d’une communauté de jésuites. S’agit-il d’un herbier, d’un traité d’alchimie, d’une œuvre ésotérique? Malgré les nombreuses tentatives des cryptographes pour le déchiffrer, la nature de cet ouvrage demeure une énigme, et il est, à ce jour, le document le plus célèbre de toute l’histoire de la cryptographie.
Les sphères mégalithiques du Costa Rica

Dans les années 1930, plus de 300 sphères, mesurant entre 0,7 et 2,57 mètres de diamètre et pesant jusqu’à 16 tonnes, ont été exhumées dans le Delta du Diquís, dans le sud-ouest du Costa Rica. Bien que leur âge exact soit difficile à déterminer, on estime qu’elles ont été sculptées à l’ère précolombienne, entre les années 300 et 1500. Si on ignore toujours à quoi elles pouvaient bien servir, ce qui fascine le plus, c’est leur parfaite rotondité. D’après plusieurs experts, si nous voulions reproduire à l’identique des formes aussi parfaitement rondes avec les moyens actuels, nous devrions utiliser des lasers! Ces sphères mégalithiques ont été inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2014.
La lentille de Nimrud

Mis au jour par Sir John Layard en 1850 dans le palais assyrien de Nimrud, dans l’Irak actuel, la lentille de Nimrud est faite de cristal de roche naturel et a une forme légèrement ovale. Sa fabrication remonterait entre 750 et 710 avant Jésus-Christ. Certains pensent qu’elle servait de loupe ou de verre à brûler pour allumer des feux en concentrant la lumière du soleil, mais selon le scientifique italien Giovanni Pettinato, de l’université de Rome, la lentille aurait été utilisée par les anciens Assyriens comme élément d’un télescope, ce qui bouleverserait les notions établies puisque cet appareil d’astronomie ne sera inventé par le lunetier néerlandais Hans Lippershey qu’en 1608, soit deux millénaires plus tard.
Le dodécaèdre romain

Plusieurs centaines d’exemplaires de cet objet creux, dont les faces sont percées d’un trou circulaire central et les angles enrichis de petites sphères, ont été retrouvés principalement en Gaule et en Rhénanie, mais également en Bretagne, en Italie et en Hongrie. Ces dodécaèdres auraient été fabriqués au deuxième et troisième siècle de notre ère. Faits de bronze, on ignore toujours l’usage de ces objets, et comme aucun document de l’époque n’en fait mention, maintes hypothèses circulent. Serait-ce une relique religieuse? Un outil pour réaliser des plans d’architecture? Un instrument astronomique? Plus de trois siècles après leur découverte, le mystère demeure entier.
Le Codex Gigas

Le Codex Gigas aurait été écrit au 13ème siècle par un moine bénédictin du monastère de Podlažice en Bohême. Ce qui est inexplicable, c’est que l’écriture est la même tout au long du manuscrit, ne montrant aucun signe de vieillissement ou de changement d’humeur de la part du scribe, ce qui laisse penser que le codex fût écrit en un très court laps de temps malgré ses 310 pages de 92 cm de haut par 50 cm de large. La légende veut que le moine aurait décidé d’écrire en une seule nuit un livre couvrant toutes les connaissances humaines mais que, devant l’impossibilité de la tâche, il adressa une prière à Lucifer pour l’aider, ce qui a valu à l’ouvrage d’être qualifié de « Bible du Diable ».
Le disque céleste de Nebra

Retrouvé lors de fouilles non-autorisées en juillet 1999 à Nebra-sur-Unstrut en Allemagne, ce disque de bronze portant des motifs en or, pèse 2 kg et mesure 32 cm de diamètre. Il daterait d’environ 1600 avant Jésus-Christ, ce qui en fait la plus ancienne représentation connue de la voûte céleste. Le disque serait une sorte d’encyclopédie astronomique. L’objet est si spectaculaire que certains archéologues ont supposés qu’il aurait été fabriqué par un faussaire. Or, une étude microscopique de sa patine révèle qu’il est incontestablement extrêmement ancien, et son existence prouve que les astronomes de cette époque possédaient des connaissances beaucoup plus avancées que ce que l’on croyait jusqu’ici.
L’oiseau de Saqqarah

L’oiseau de Saqqarah fût découvert par des archéologues français en 1898 lors de l’excavation de la tombe de Pa-di-imen à Saqqarah en Égypte. Datant de 200 avant Jésus-Christ, l’objet pèse 39,12 grammes et a une envergure de 14,2 centimètres, avec des ailes de 18 centimètres de long. La statuette fût étudiée en 1969 par le docteur Khalil Messiha, un professeur d’astronomie et membre de plusieurs clubs aéronautiques. Il remarque alors que les ailes de l’oiseau sont réglées sur un angle dièdre, un principe largement utilisé en aéronautique qui ne sera pourtant découvert qu’en 1783. Le docteur Messiha a d’ailleurs construit une réplique 6 fois plus grande de la statuette, lui a ajouté un aileron horizontal, et a maintenu que son aéroplane volait.
La pile électrique de Bagdad

En 1800, le physicien italien Alessandro Volta inventa ce qui est considéré comme la toute première pile électrique quand il empila plusieurs disques de cuivre et de zinc séparés par un tissu imbibé d’eau salée. Pourtant, la découverte de certains artéfacts archéologiques donne à penser que la mise au point de la pile serait antérieure de près d’un millénaire. En 1936, les fouilles archéologiques d’une nécropole au sud-est de Bagdad mettent au jour un vase en terre cuite à l’intérieur duquel se trouvait un cylindre en cuivre et une tige de fer. Selon l’archéologue autrichien Wilhelm Koenig, alors directeur du musée de Bagdad, il suffirait de verser une solution saline ou acide dans le tube de cuivre pour générer de l’électricité.
La machine d’Anticythère

Retrouvée en 1901 dans une épave romaine à proximité de l’île grecque portant le même nom, la machine d’Anticythère, un étrange assemblage d’engrenages et d’anneaux, est considéré par les scientifiques comme le plus ancien ordinateur mécanique jamais découvert. Fabriqué au deuxième ou troisième siècle avant Jésus-Christ, il s’agit du plus vieux mécanisme à engrenages connu. Selon toute vraisemblance, l’artéfact servait à calculer les positions astronomiques, et sur la base des connaissances scientifiques de l’époque, cet appareil ne devrait même pas exister. Il faudra en effet attendre un bon millénaire avant que des mécanismes d’une complexité comparables ne voient le jour.
Effectuer des fouilles et étudier les vestiges matériels laissés par des individus ou des sociétés disparues permet la plupart du temps de mieux comprendre le passé, mais il arrive que certains artéfacts retrouvés par les archéologues soulèvent encore plus de questions, et c’est le cas des découvertes suivantes.Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!