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Les pires tempêtes de l’histoire du Québec

Des tempêtes incroyables au Québec : Voyez les images d'archive! 📷🌪️

En raison de sa rigueur, l’hiver exerce une influence directe sur la vie des Québécois. Les froids extrêmes, les épisodes de verglas, les vents violents et surtout, les chutes de neiges abondantes sont capables de paralyser la société au complet. Écoles fermées, entreprises fermés, pannes d’électricité, commerces qui fonctionnent au ralenti, sans parler des accidents de la route.

Mais au Québec, on y est habitués et ce n’est pas « si pire que ça » la plupart du temps. Mais il y en a eu des tempêtes « si pires que ça » ! Avant le 19e siècle, il n’y avait pas de véritable presse pour rapporter et archiver les événements météorologiques. À partir des années 1800, les journaux ont commencé à rapporter les tempêtes hivernales. Ce sont les plus anciennes données auxquelles nous avons accès. Cependant, l’information comporte un élément de divertissement, surtout à l’époque, et peut être influencée par un certain sensationnalisme. Ce n’est qu’à partir de 1971 qu’on l’on commence à compiler des données scientifiquement fiables lors de la création du premier ministère de l’Environnement du Canada.

La tempête de six pieds de neige

Déneigement à la pelle de la rue Notre-Dame au 19e siècle

Les premières données plutôt fiables pour une tempête hors du commun remontent à 1827. Les médias de l’époque rapportent la chute de plus de 6 pieds (183 cm) de neige à Montréal du 17 au 18 janvier. En plus de la quantité phénoménale de neige qui s’est abattue en moins de 48h, la ville a enduré des vents violents et constants qui ont causé la formation de bancs de neiges qui s’élevaient jusqu’à 15 pieds de haut ! À l’époque, la voirie ne disposait pas de la machinerie actuelle pour gérer de tels obstacles ! La technologie la plus courante pour déneiger était sans doute la bonne vieille pelle à neige !

La tempête de 1903

La rue de l’Union au début des années 1900
Des bancs de neige ingérables à Montréal

Montréal est à nouveau la cible d’une chute spectaculaire de neige le 1er et le 2 février de l’hiver de 1903. 47,5 centimètres ensevelissent la métropole québécoise. Il ne s’agit pas d’un record mais c’est tout de même une grosse tempête. La situation s’est compliquée lorsqu’une seconde tempête s’est produite 4 jours plus tard. On n’avait pas fini de déblayer la tempête précédente lorsque 36,8 cm supplémentaires se sont ajoutés au bilan qui a atteint 84,3 cm pour ces deux journées de précipitation.

L’accumulation de 1939

Une chute abondante de neige peut survenir brusquement en seule journée ou s’étaler sur 3 ou 4 jours. En 1939, les précipitations de neige ont perduré pendant 10 jours consécutifs sur la ville de Québec et les environs. Du 14 au 24 février, environ 132 centimètres de neige se sont accumulés au sol. Ça fait beaucoup d’heures supplémentaires pour les déneigeurs !

La tempête du siècle

La rue St-Joseph à Québec lors de la tempête de l’hiver 1971

En mars 1971, le Québec ainsi qu’une part considérable des provinces de l’Atlantique ont essuyé une puissante tempête qui a laissé en moyenne 43 cm en moins de 24 heures. Dans la région des Laurentides la quantité s’est élevée jusqu’à 80 cm. La neige et la poudrerie causée par des rafales de 110 km/h ont rendu les routes impraticables.

Un taxi stoppé par une rue ensevelie lors de la tempête du siècle de 1971

L’accumulation subite a piégé des gens dans leurs véhicules et leurs résidences. Des motoneigistes ont même été appelé en renfort pour secourir des citoyens en difficulté. Plusieurs travailleurs ont dû dormir sur leur lieu de travail. Les seuls moyens de transport qui subsistaient à Montréal étaient le métro et la motoneige. La tempête du siècle a causé une trentaine de morts dont 17 à Montréal seulement.

La crise du verglas

Des températures clémentes en hiver ne sont pas nécessairement synonyme de beau temps. Au début de janvier 1998, il a plu durant un total de 80 heures. En gelant à mesure que le mercure oscillait autour du point de congélation, la pluie s’est accumulée sur les fils électriques. Le poids de cette glace sur les fils a entraîné l’effondrement de pylônes électriques qui assuraient la distribution du courant dans les villes. Des arbres chargés de verglas ou leurs branches tombaient sur les fils du réseau électrique qui n’avaient pas encore cédé sous le poids de la glace.

Des arbres croulant sous le poids de la glace
Des pylônes complètement effondrés

On surnommait la zone la plus touchée de « Triangle Noir ». Il s’agissait principalement de Montréal et de la région de la Montérégie. Plus de quatre millions de Québécois ont été privé d’électricité en plein hiver durant plusieurs jours, voire jusqu’à 4 semaines dans certains cas.

Bilan des dégâts :

1000 pylônes électriques effondrés.

30 000 poteaux électriques brisés.

120 000 km de lignes électriques et téléphoniques endommagés.

Coût du désastre : environ 3 milliards de dollars.

La nouvelle tempête du siècle

Le 15 mars 2017, une tempête que l’on compare à la célèbre tempête du siècle de 1971 balaie l’Est du pays. De l’Ontario aux Maritimes, de 40 à 80 centimètres de neige paralysent les villes et rendent les routes extrêmement dangereuses ou carrément impraticables. Les rafales de vent qui atteignent les 120 km/h, réduisent la visibilité à néant en transportant la neige incessante dans tous les sens. Un bouchon monstre sur l’autoroute 13 met en péril les occupants de plus de 300 véhicules durant la nuit à Montréal. Certains automobilistes à court d’essence sont menacés d’hypothermie lorsque le moteur de leur véhicule s’arrête de fonctionner. De nombreux carambolages ailleurs sur le réseau routier au Québec mobilisent les services de secours qui peinent à suffire à la tâche.

Même si le climat global se réchauffe, il ne faut pas s’imaginer qu’on en aura bientôt fini avec l’hiver. Bien au contraire ! Les changements climatiques occasionnent des phénomènes de plus en plus extrêmes. Préparez-vous aux tempêtes à venir parce qu’il va certainement y en avoir d’autres avec des conditions de plus en plus extrêmes !

Une bonne bordée de neige !

Un système d’énergie d’appoint, des réserves d’eau potable et de nourriture non périssable peuvent vous aider à traverser ces occurrences et limiter les dommages à votre domicile en cas de panne de courant prolongée. Parlez en à ceux qui ont tenté d’acheter du bois de chauffage ou des génératrices durant la tempête de verglas de 1998 !



De la crise du verglas à la tempête du siècle, découvrez quelles ont été les tempêtes les plus extrêmes de l'histoire récente du Québec.
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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