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5 choses que vous devez absolument savoir sur le passé militaire du Québec

5 choses que vous devez absolument savoir sur l'histoire militaire du Québec!

1- Une bombe nucléaire a été larguée dans le fleuve St-Laurent en 1950

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Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, en 1950, le monde était en pleine Guerre froide et la tension était palpable entre les Russes et les Américains. Ceux-ci étaient prêts à agir. L’armée américaine a donc conclu une entente avec le premier ministre canadien, Louis Saint-Laurent, pour entreposer 11 bombes atomiques Fatman Mark IV  dans une base militaire du Labrador. En novembre 1950, les bombardiers rentraient à leur base de Tucson, en Arizona. Rendus au-dessus du fleuve, près de St-André de Kamouraska, ils ont eu un problème moteur et largué la cargaison dans le fleuve. Heureusement, les bombes étaient désactivées et la charge atomique très faible.

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Ce n’est qu’en 2000 que le ministre de la Défense canadienne a confirmé l’hypothèse de l’accident.

2- Les massacres de la Guerre de la Conquête

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De nos jours, on dépeint souvent La Guerre de la Conquète comme une défaite tragique, mais presque rigolote par la durée de la bataille des Plaines d’Abraham (une vingtaine de minutes). On se flagelle. Ouin, on n’était pas prêt les boys, hihihi hohoho, c’était aussi long qu’une période au hockey, hihihi hohoho. Ce que l’histoire raconte très peu ce sont les viols massifs, le pillage, les incendies, les massacres qu’ont perpétrés les Anglais sur les Canadiens français de l’époque. Toutes les guerres sont sales et celle-là était particulièrement dégueulasse.

Le Général Wolfe ayant une haine particulière pour les Français et les catholiques a écrit le 22 août 1759 : «J’ai l’intention de brûler toute la campagne depuis Kamouraska jusqu’à Pointe-Lévy.» L’entreprise de destruction (plus de 4000 fermes), qui dura tout le mois d’août et une partie du mois de septembre de 1759. Pendant plusieurs semaines, la fumée des fermes en feu obscurcit constamment le ciel du Saint-Laurent. Il mentionna également : « Je crains que la campagne ne se solde par la ruine totale de ce pays. Nous avons brûlé tous les champs de blé et toutes les maisons sur 30 milles de chaque côté du fleuve, ce qui veut dire toutes les terres habitées jusqu’à Québec. » En outre, le général obligea les soldats britanniques à des actes abominables, dont des viols, des tortures, des scalps, des massacres, etc., une boucherie incroyable contre des civils.

N’attendez pas le film, ce n’est pas Téléfilm Canada qui va le financer. Il n’y aura pas non plus de grande recherche historique là-dessus, les chaires de recherche savent très bien sur quoi ne pas chercher s’ils veulent obtenir des subventions.

3- Le combattant le plus « badass » de la 2e Guerre mondiale était un Québécois

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La Deuxième Guerre commence sur les plages de Normandie pour le rambo québécois. Tous ceux qui ont déjà joué à un jeu vidéo sur le débarquement savent que de courir sur une plage pendant que les machines guns Allemands vous tire dessus n’est pas exactement une partie de plaisir. Non seulement, il a survécu au débarquement, mais le soleil n’était même pas encore couché qu’il avait capturé à lui seul un camion blindé Hanomag (voir photo ci-dessous) qui contenait des transmetteurs sans fil et plusieurs livres contenant des codes secrets de communication. Dans une guerre qui a marqué l’arrivée du cryptage, c’était une découverte très significative.

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Puis, le 22 juin 1944, alors qu’il est assigné à une mission de reconnaissance, il perd son oeil gauche dans l’explosion d’une grenade. Lorsque le médecin lui annonce que la guerre est terminée pour lui, il déclare : « C’est impossible monsieur, je suis un tireur d’élite dans ma section, ils ne peuvent fonctionner sans moi; mon œil droit est parfait et c’est l’œil que j’utilise pour le tir de précision. Il trouvait qu’il ressemblait à un pirate. Il faut dire que ça allait plutôt bien avec le personnage.

C’est avec un seul oeil que Léo se rend en Hollande pour une mission de reconnaissance avec son ami Willy Arsenault, le bucheron. Dans la nuit du 30 au 31 octobre, lors de la bataille de l’Escaut, il capture 93 soldats allemands. Le fait était si exceptionnel que le Général Montgomery de l’armée anglaise lui offre de le décorer de la médaille de la bonne conduite. Toutefois, choqué de l’incompétence du général, qui aurait abandonné 17 000 soldats, il lui offre de s’insérer sa médaille là où le soleil ne brille jamais.

Le parcours héroïque de notre soldat était loin d’être terminé. En février 1945, alors qu’il aidait l’aumônier à récupérer des corps, ceux-ci roulent par accident sur une mine antichar. Alors que le chauffeur et l’aumônier sont morts sur le coup, Léo se fracture le dos en 3 endroits, en plus d’entorses aux deux chevilles et quatre côtes cassées. Pour la deuxième fois, on lui annonce que la guerre est terminée pour lui. Une semaine s’écoule et Major a l’occasion de fuir. Il réussit à obtenir d’un jeep qui passait par là qu’on le conduise à Nimègue, une ville où il avait précédemment rencontré une famille hollandaise, les Slepenbeck. Il séjourne chez la famille près d’un mois pour reprendre des forces avant de rejoindre son unité le 29 mars 1945.

C’est pas mal amoché qu’il se rend à Zwolle aux Pays-Bas, une ville à peu près grosse comme Trois-Rivières, qui servait de position stratégique aux Allemands. Avec son ami Willy, ils sont chargés d’une mission d’infiltration. Les deux amis ne le savaient pas encore, mais ça allait être leur dernière expédition ensemble. Vers 23h00, une rafale de mitraillette les ciblent et Willy tombe au combat. C’est à ce moment que Léo Major décide d’activer le god mode et se lance dans sa mission de libérer Zwolle à lui seul. Il tue plusieurs soldats et ses rafales de coup sont si insistantes que des centaines de soldats s’enfuient, car ils se croyaient envahi par une armée au complet. Toute la nuit, il se déplace en catimini dans la ville, tire sur toutes les patrouilles qu’il rencontre et fait exploser des grenades. Le lendemain matin, tous les soldats allemands étaient morts ou avaient pris la fuite. La ville avait été libérée par un seul homme.

Il fût finalement décoré de deux médailles et participa par la suite à la guerre de Corée.

C’est difficile à comprendre comment le programme d’éducation en histoire nationale ne fait mention à aucun endroit de Léo Major, un des soldats les plus décorés de la Deuxième Guerre mondiale et un véritable héros. C’est pas comme si les héros militaires du Québec sont légion et qu’il est facile d’accrocher les élèves à notre histoire… S’il avait été Américain, ils auraient renommé le pays, les Léos Majors d’Amérique.

L’homme qui valait une armée à lui tout seul, le pirate québécois.

Monsieur Major, je me souviens!

Lire aussi : La légende de Léo Major, le grand guerrier québécois

4- Des sous-marins nazis ont fait la pluie et le beau temps dans le St-Laurent

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Le fleuve St-Laurent n’est pas seulement beau, il est également d’une importance géopolitique considérable. Avec sa voie maritime, il donne un accès direct à l’intérieur du continent américain. Les Allemands l’avaient bien compris et ont même tenté en 1937 d’acheter l’île d’Anticosti. C’est Maurice Duplessis qui s’y était opposé.

En 1942, les sous-marins allemands largement supérieurs à ceux des alliées faisaient littéralement la pluie et le beau temps dans l’Atlantique et le Golfe en coulant de nombreux convois qui visaient à ravitailler les troupes en Europe, en U.R.S.S et en Afrique du Nord. 

En voir plus dans l’article de La Presse 

5- Le Canada avait des plans pour envahir le Québec, si le OUI gagnait en 1980 (Opération Neat Pitch)

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Au début des années 1970, le gouvernement canadien craint tellement que les tensions de la Crise d’Octobre et la création du Parti Québécois par René Lévesque mènent les Québécois vers l’indépendance qu’ils ont mis en place l’Opération Neat Pitch qui visait à envahir le Québec si ça se produisait. Ce plan militaire aurait apparemment été discuté les 18 et 19 avril 1972 lors d’une rencontre secrète ayant eu lieu à Montréal entre plusieurs hauts officiers des Forces canadiennes parmi lesquels se trouvait Jean-René-Marcel Sauvé. Ce dernier aurait ensuite divulgué des informations secrètes à un proche de Jacques Parizeau qui à son tour le fit auprès du chef du Parti Québécois, René Lévesque.

L’opération n’a jamais eu lieu, mais juste le fait que ça soit discuté en dit long sur l’apparence de système démocratique dans lequel nous survivons…

– Matt



Ne vous fiez pas à ce qu'on vous enseigne dans les cours d'histoire du Québec, notre passé militaire est riche en histoire savoureuse...
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Matt

Père, pédagogue, historien, programmeur, marketeur, tantôt de gauche, tantôt de droite, maladroit et baveux. En quête d’indépendance alimentaire, financière et politique. Mathieu est le fondateur du Blogue du Québec et il blogue également à propos de ses passions sur Le Chef Cuisto et Les Meilleurs Trucs

14 réflexions au sujet de “5 choses que vous devez absolument savoir sur le passé militaire du Québec”

  1. Ce n’est pas parce que la ligne officielle a ses préférence qu’il faut croire n’importe quoi non plus.
    Il y a beaucoup d’autres histoires d’ailleurs. Avant la conquête, c’était les français et les indiens qui allaient brûler et violer des villages américains dans la vallée de l’ohio. Que dire du premier équipage de Jacques Cartier à passer l’hiver ici et qui s’était amusé à démembrer des amérindiens pour voir s’ils survivraient sans bras ou jambes.
    Lors de la seconde guerre des SS revenu du front russe se sont amusés à mutiler les cadavres de 170 canadiens. Les canadiens surenchérirent à leur tour. Les SS et jeunesses hitlériennes fanatiques en avaient peur. Un commandant a même du menacer au fusil des canadiens français pour qu’ils arrêtent d’égorger des prisonniers ss… Quelqu’un de ma famille a du répondre de ses actes là bas et faire du temps. Les canadiens français là dessus ont été pire que les américains ou anglais. Des historiens ont fait la comparaison statistique du faible taux de SS parmi les prisonniers allemands capturé par les canadiens (il y a eu un nettoyage effectué par les canadiens). Serait-ce la raison pour laquelle on ne parle pas glorieusement de la guerre ici?

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  2. « Avant la conquête, c’était les français et les indiens qui allaient brûler et violer des villages américains dans la vallée de l’ohio » Faites-vous référence aux guerres iroquoises (https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_franco-iroquoises)? Il me semble qu’elles avaient pour but la protection du territoire de l’alliance Français-Algonquins.
    Pour ce qui est de Cartier, il faudrait étayer vos dires à l’aide d’un lien quelconque.

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  3. Il est très important de reconnaitre les actes héroïques accomplis par un homme comme Léo Major, une personne extraordinaire, comment il a vaincu les terribles circonstances adverses, comment a souffert et comment la persistance de ses actes, l´a amené à se distinguer comme l´un des meilleurs.

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  4. J’ai connu le personnage Leo Major en jouant a un jeu video en ligne il y a quelques années. Bien sûr j’ai vérifié si il était vrai, et je fut vraiment très surpris et très fier de ce que ce monsieur a fait. Et oui c’est malheureux qu’on ne rende pas plus gloire a nos héros de guerre, comme si on en avait honte. Il est plus connu en Hollande qu’au Québec, c’est fou. Ses exploits sont même enseigné dans les écoles là-bas. Tandis qu’ici dans nos cours d’histoire si endormants on en parle même pas un peu…

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  5. Bon dimanche Matt,

    Merci de partager toutes ces informations ultra intéressantes. J’ai voulu suivre le lien au sujet des sous-marins allemands dans le Golfe du St-Laurent mais il semble que la page n’existe plus. 🙁 Je vais tenter une recherche de mon côté car ma curiosité a été piquée.

    Bonne journée,

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