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Des papes « pas catholiques » : Partie 2

Les papes les plus rebelles de l'histoire de l'Église catholique - Partie 2

Voici la suite de cette liste qui rassemble quelques-uns des pires papes de l’histoire.

Benoît IX –  le persévérant

Caricature de Benoît IX

Benoît IX se démarque par sa persévérance (ou son entêtement), puisqu’il a été pape trois fois dans sa vie, entre les années 1032 et 1048 . À sa première expérience, il n’avait que 12 ans. En plus de son incompétence, certains de ses comportements l’ont poussé à fuir sa position pour se cacher dans la ville, alors que ses opposants politiques avaient projeté de l’assassiner.

Durant son exil, il s’est mis à voler, à assassiner et à commettre d’autres actes inqualifiables. Cela ne l’a tout de même pas empêché de récupérer sa job de pape en 1045, pour une période de deux mois seulement. Au lieu de l’assassiner, ses opposants se sont résolus à le payer pour le convaincre de quitter ses fonctions, ce que Benoit IX a fait.

Deux ans plus tard, nostalgique du pouvoir et peut-être sans le sou, il brigue un troisième mandat. Mais après huit mois, on décide qu’on en a assez de lui et on le chasse du pouvoir de façon définitive.

Il aurait tenté de revenir sur le trône une ou deux fois quelques années plus tard, mais sans succès.

Serge III – le pornocrate

Serge III

Serge III ne s’est pas illustré, en termes de longévité, en tant que capitaine du navire catholique dont il prit le commandement en l’an 904.

Mais il a tout de même marqué l’histoire… à sa façon !

En seulement trois ans de règne, il a trouvé le temps de faire assassiner un autre pape et faire un enfant à sa maîtresse, en dehors des liens sacrés du mariage ! Il voulait sans doute honorer son vœu de célibat. Pour la chasteté, on repassera ! Son fils illégitime s’en est tout de même bien tiré dans la vie et il a réalisé le désir de bien des pères, soit celui de voir sa progéniture marcher dans ses traces. En effet, le fils du pape Serge III devint aussi pape, sous le nom de Jean XI.

Serge III a fait sa marque en instaurant ce que les historiens ont appelé plus tard une pornocratie pontificale. Autrement dit, un pontificat influencé par des courtisanes aux mœurs légères dont, notamment, Theodora la Jeune et Marozie, que Serge mit enceinte du futur pape Jean XI, alors qu’elle n’avait que 13 ans.

Pie II – Le pornographe

Illustration du roman érotique « Histoire de deux amants » du Pape Pie II

Avant de devenir pape en 1458, Pie II exerçait un tout autre métier : celui de pornographe !

Évidemment, à cette époque il ne suffisait pas de se démarrer un compte « Onlyfans » ! La pornographie s’exprimait plutôt par le dessin, la peinture et la littérature. Pie II, quant à lui, se spécialisait en tant qu’auteur d’élégies pornos et récits érotiques.

Ce qui explique le fait qu’il attendit jusqu’à l’âge de 42 ans avant de se faire ordonner prêtre. Pour un pornographe, faire vœux de chasteté représente un sacrifice considérable !

Il profita de ses années hors de l’ordre pour faire au moins deux enfants illégitimes, l’un à Strasbourg et l’autre, en Écosse.

Un fait intéressant à propos de Pie II, c’est qu’on peut le relier… aux vampires ! En effet, le pape Pie II entretenait une attitude favorable envers le prince de Valachie, Vlad III Basarab, aussi connu sous le nom de Vlad l’Empaleur. Celui-là même qui a inspiré Bram Stoker à créer le célèbre personnage du comte Dracula.

Dracula

À l’époque des croisades, il était pratique pour Rome que Vlad III mène campagne contre l’empire Ottoman, qui fera plus de 30 000 morts chez les Turcs, et un nombre incalculable de prisonniers torturés… mais ça, c’est une autre histoire !

Tout compte fait, Pie II n’est pas un des pires papes de l’histoire et son œuvre en tant qu’écrivain ne se résume pas qu’à de la simple pornographie. Mais il est certainement l’un des plus intéressants !

Urbain VII – Le pape éphémère

Urbain VII

Il y a peu à dire sur le règne de ce pape, et pour cause !

Son pontificat fut le plus bref de l’histoire de l’Église. Urbain VII fut élu pape le 15 septembre 1590. Le 27 septembre, soit seulement 12 jours plus tard, il a été emporté par la malaria… Comme si Dieu avait décidé qu’il n’approuvait pas son représentant et que l’Esprit-Saint avait mal conseillé les cardinaux qui l’ont élu !

Évidemment, un mandat de 12 jours ne donne que très peu de temps à un pape pour s’illustrer. Urbain VII a tout de même eu le temps d’inscrire une primeur. Il serait à l’origine de la première interdiction de fumer officielle de l’histoire en menaçant d’excommunication quiconque ferait l’usage du tabac dans un bâtiment religieux !

Urbain VI – Le paranoïaque

À droite le pape Urbain VI et, à gauche, le pape Clément VII, qui est lui-même à côté du roi de France, Charles V.

Urbain VI devient le 202e pape de l’Église en 1378. Il est le premier pape élu depuis le retour du Saint-Siège à Rome, puisqu’il avait été installé à Avignon durant une certaine période.

On dit d’Urbain VI qu’il était excessivement autoritaire. Il menait l’Église d’une main de fer et ses cardinaux faisaient souvent les frais de son insatisfaction, surtout lorsque ces derniers l’accusent d’avoir été élu sous la pression de la population romaine en insurrection. Les cardinaux, majoritairement français, en eurent assez d’Urbain VI et se réunirent en conclave au Royaume de Naples pour élire l’un des leurs à titre de nouveau pape. Le cardinal Robert de Genève devient alors le 203e pape, sous le nom de Clément VII. D’ailleurs, le roi Charles V de France appuie cette nomination, lui qui espère voir le pouvoir religieux réinstallé à Avignon.

Qu’est-ce que ça fait deux papes en même temps dans la religion catholique ? Ça se bat l’un contre l’autre. C’est cette division qui initie le Grand Schisme d’occident de l’Église catholique.

L’armée de Clément VII, combinée à celles de ses alliés, ne parviennent toutefois pas à renverser Urbain VI, lequel sombre dans une paranoïa meurtrière. Clément VII est déclaré antipape par l’Église catholique et son nom figure toujours sur cette liste de nos jours.

Au fil du temps et des trahisons, Urbain VI devient un tyran paranoïaque et fait brutalement torturer et tuer la quasi-totalité de ses cardinaux. Pour remplacer ces derniers, il nomme une nouvelle cohorte, dont les membres finissent aussi torturés et tués, après avoir été accusés de complot.

Urbain VI meurt en 1389, probablement empoisonné.

Sixte IV – Le sodomite

Sixte IV

Ce pape est connu pour avoir pratiqué le népotisme, c’est-à-dire le fait de placer des membres de sa famille à de hautes fonctions au sein du clergé. Il nomme deux de ses neveux à des postes d’importance, dont Raphaël Riario. En effet, ayant fait de lui son amant et voulant le garder près de lui et le remercier pour ses faveurs, Sixte IV nomme Raphaël cardinal, alors que ce dernier n’est âgé que 16 ans.

Il favorisa ainsi de nombreux jeunes gens, qui n’avaient comme qualification que celle d’être beaux et qui étaient disposés à satisfaire les envies du pape.

Dans le but de se dégager de toute faute, Sixte IV dépénalisa les relations sodomites durant les mois d’été, en prétextant l’ardeur brûlante de cette saison, disait-il.

Quand il fait chaud… il est chaud !

Sixte V – Le sanguinaire

Sixte V

Grand amateur d’architecture, ce pape élu en 1585 s’est inscrit dans l’Histoire pour avoir bâti de nombreux et grandioses édifices religieux à Rome qui firent envie de toute l’Europe.

Mais ça, c’est avant que Sixte V ne perde la raison et devienne un des tyrans les plus sanguinaires que l’Église ait eu à sa tête. Son passé d’inquisiteur lui ayant sans doute laissé une propension au jugement sommaire et à la barbarie, Sixte V fit démonstration de son caractère impitoyable en appliquant la peine de mort de façon quasi-systématique. Du simple vol de pain au meurtre, en passant par l’adultère, tous les crimes étaient susceptibles d’être punis par la sentence ultime.

Peu importe le crime, un seul châtiment : la mort.

On découvrit qu’en dehors de l’architecture, Sixte V savait apprécier une autre forme d’art. Il avait orné les routes menant à son domaine de nombreuses piques acérées, sur lesquelles étaient fichées les têtes des malheureux exécutés sous son autorité.

Même à l’Halloween, c’est un peu « too much », n’est-ce pas ?

Conclusion

Évidemment, cette chronique en deux parties ne fait qu’effleurer le sujet des papes étranges, immoraux et tyranniques. Mais elle nous rappelle qu’il peut être dangereux de remettre trop de pouvoir entre les mains d’une seule personne, surtout celle que l’on qualifie d’infaillible ! Et encore davantage si cette personne a des gros problèmes entre les deux oreilles, fusse-t-elle représentante de Dieu.

AMEN !

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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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