Comme elle soigne nos maux la plupart du temps et allonge notre espérance de vie, on a tendance à faire confiance aveuglément à la médecine, mais malheureusement, ce domaine n’est pas exempt de scandales, comme le prouvent ces dix événements ayant terni la réputation de cette noble profession.
L’empoisonnement de masse à l’Élixir sulfanilamide
En 1937, le fabricant pharmaceutique S. E. Massengill Company crée une préparation orale de sulfanilamide en utilisant du diéthylène glycol (DEG), un produit toxique pour les humains. La société commence à vendre son « Élixir Sulfanilamide » sans l’avoir testé au préalable, comme c’était monnaie courante à l’époque, et une centaine de personnes meurent après l’avoir consommé. Le seul point positif est que cet incident donnera naissance à la FDA aux États-Unis, qui obligera les entreprises à effectuer des tests de sécurité animale sur leurs nouveaux médicaments avant d’être autorisées à les commercialiser.
Les implants mammaires PIP
Mieux connu sous le nom de PIP, le fabricant Poly Implant Prothèse occupait le troisième rang mondial des producteurs d’implants mammaires, produisant 100 000 unités par année qu’elle exportait dans plus de 80 pays à travers la planète. Au début des années 2000, pour diminuer ses coûts de fabrication et augmenter ses profits, la compagnie remplace le silicone à usage médical par du silicone industriel. Ces implants ont tendance à fuir, entraînant la libération du gel et de ses composants dans le corps avec des conséquences pouvant aller de la simple inflammation au cancer. Les nombreuses poursuites ont causé la faillite de l’entreprise en 2009.
Des injections de cancer
Certains médecins ne reculent devant rien pour faire « avancer la science », et c’est le cas de Chester Milton Southam, immunologiste et oncologue. Du milieu des années 1950 jusqu’au milieu des années 1960, il mène de nombreuses expériences impliquant l’injection de cellules cancéreuses vivantes à plus de 22 patients dont il avait la garde et à des prisonniers et ce, sans leur consentement ou sans les informer de ce qu’il leur injectait. Le scandale éclate lorsque trois de ses collègues le dénoncent, mais, ironie du sort, il quitte alors ses fonctions pour devenir en 1971 président de l’Association américaine pour la recherche sur le cancer.
L’affaire des hormones de croissance
Entre 1983 et 1985, 1698 enfants en insuffisance hormonale reçoivent un traitement destiné à favoriser leur croissance. Dans les années suivantes, 800 d’entre eux développent la maladie de Creutzfeldt-Jakob sans qu’on ne puisse identifier la cause, et 119 en meurent. Après enquête, on découvre que les hormones de croissance utilisées par France Hypophyse en collaboration avec l’Institut Pasteur ont été prélevées sur des cadavres contaminés par des prions, les protéines responsables de la maladie neurologique. Il s’agit du plus grand scandale médical de la France, et malgré de nombreux procès, personne ne sera jamais trouvé coupable.
Le trafic de reins de Gurgaon
Le trafic d’organes est malheureusement bien réel. En 2008, la police découvre dans un quartier résidentiel de Gurgaon, une ville de la grande banlieue de New Delhi, une maison cossue transformée en mini-hôpital clandestin, avec une salle d’opération dernier cri. L’établissement avait pour spécialité les greffes de reins, effectuées avec des organes prélevés de gré ou de force sur des migrants issus des régions les plus déshéritées du pays, puis transplantés sur de riches patients, le plus souvent venu de l’étranger. Durant neuf ans, le groupe de médecins aurait procédé à près de 500 greffes avant que la police ne mette fin à leurs opérations.
Le scandale du Vioxx
Vendu comme un produit miracle et prescrit abondamment entre 2000 et 2004 pour soulager les douleurs de l’arthrose et des rhumatismes, le Vioxx possédait un effet secondaire beaucoup plus grave que la maladie qu’il était censé traiter : il augmentait de cinq fois le risque de crises cardiaques et d’attaques cérébrales! Seulement aux États-Unis, le Vioxx aurait tué pas moins de 80 000 personnes. Le médicament fût l’objet d’un des plus gros rappels de produits de l’histoire. Une enquête a révélé que Merck connaissait les dangers avant même de le lancer sur le marché, mais avait dissimulé les résultats de ses études
L’étude de Tuskegee sur la syphilis
Pendant quarante ans, entre 1932 et 1972, des médecins de Tuskegee en Alabama mènent une étude clinique pour mieux connaître l’évolution de la syphilis lorsqu’elle n’est pas traitée. Le hic, c’est qu’elle est effectuée sur quelques 600 sujets Afro-Américains qui n’ont jamais été informés qu’ils étaient des cobayes, ou même qu’ils avaient la syphilis. Afin de comprendre les ravages de la maladie, ces hommes n’ont reçu absolument aucun soin, et ont succombés un par un à ses effets, devenant aveugles, sombrant dans la folie ou développant diverses maladies mortelles. Au final, 128 personnes sont décédées.
Le scandale du sang contaminé
Dans les années 1980, plusieurs pays dont la France, l’Allemagne, le Japon, les États-Unis et le Canada sont touchés par ce qu’on a appelé « le scandale du sang contaminé ». Comme la Croix-Rouge n’effectuait pas de test de dépistage auprès de ses donneurs, des milliers de transfusés canadiens contractent le virus de l’hépatite C ou pire, du sida, après avoir reçu du sang ou des produits sanguins. Après quatre ans d’enquête, le juge Horace Krever blâme la Croix-Rouge, et le gouvernement fédéral annonce un programme de compensation de 1,1 milliard de dollars pour les victimes. C’est dans la foulée de ce scandale qu’Héma-Québec verra le jour.
La stérilisation forcée des femmes autochtones
Entre 1980 et aussi récemment que 2019, plus de 55 femmes issues des Premières Nations ont subi des stérilisations forcées seulement au Québec. La majorité de ces femmes ont reçu ces interventions à l’hôpital, souvent après avoir donné naissance à un enfant, et sans jamais donner leur consentement à des médecins qui ne voulaient pas qu’elles se reproduisent. En 2018, le gouvernement fédéral a lancé des travaux pour examiner la situation de la stérilisation forcée à travers le pays. Le Québec est la seule province à avoir refusé d’y participer, mais non, il n’y a pas de racisme systémique chez nous…
Le thalidomide
Le thalidomide est un médicament utilisé dans les années 1950 et 1960 comme sédatif et anti-nauséeux auprès des femmes enceintes. On découvrira plus tard qu’il cause de graves malformations congénitales chez les poupons, qui naissent avec des mains ou des pieds prenant directement racine sur l’épaule ou la hanche, ou qui viennent au monde sans bras ou jambes. Certaines mères accouchent d’enfants sourds et sans oreilles, présentant une paralysie faciale ou une anomalie génitale. Le médicament aurait fait entre 10 000 et 20 000 victimes avant d’être finalement retiré du marché en 1961.
La médecine n’est pas exempt de scandales, comme le prouvent ces dix événements ayant terni la réputation de cette noble profession.Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!