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Trafic de drogue: Les valises rouges des soeurs Lévesque

🚨 Les valises rouges des sœurs Lévesque : au cœur d’un trafic de drogue international !

Le 7 janvier 1986, Micheline et Laurence Lévesque, deux femmes sans histoire originaires de Jonquière, au Québec, deviennent les figures centrales d’une affaire judiciaire retentissante. Alors qu’elles transitent par l’aéroport de Rome-Fiumicino au retour d’un voyage en Inde, les douaniers italiens découvrent 6,6 kg d’héroïne pure dissimulés dans le double fond de leurs valises rouges. 

La drogue saisie par les autorités italiennes

Cette arrestation inattendue crée une onde de choc au Québec, notamment à Jonquière, où Micheline, 53 ans, est enseignante à la polyvalente d’Arvida, et Laurence, 56 ans, est une ancienne directrice des services éducatifs. Ces deux figures respectées ne cadrent pas avec l’image typique de trafiquantes de drogue. 

Une arrestation surprenante

Le jour de leur arrestation, les sœurs Lévesque, calmes et sereines, ne montrent aucun signe d’émotion. « Elles sont restées tout à fait tranquilles, comme si elles ne se rendaient pas compte qu’elles risquent plusieurs années de prison », révèle un employé de l’aéroport. 

Rapidement accusées de possession, transport et importation illégale d’héroïne, Micheline et Laurence clament leur innocence.

Elles expliquent que leurs valises avaient été confiées à un agent de voyage, un certain Sylvain Roy, pendant leur séjour en Inde. Ce dernier, pourtant central à leur défense, ne sera jamais retrouvé, ajoutant une couche de mystère à l’affaire. 

Une bataille judiciaire en Italie 

En attendant leur procès, les deux sœurs passent plusieurs mois en détention dans la prison de Rebibbia, en Italie. Elles sont ensuite transférées sous surveillance dans une maison de religieux trinitaires à Rome, où elles bénéficient de conditions de détention plus humaines. 

Le missionnaire québécois, le Père Armand Gagné, les accueille dans cette résidence surveillée.

Pendant 14 mois, leur avocat martèle l’argument selon lequel ses clientes sont les victimes d’une « effroyable machination ». Selon lui, quelqu’un aurait profité de leur naïveté pour les transformer à leur insu en mules pour le trafic de drogue. 

Un verdict attendu

Le 12 février 1987, après une journée de procès marquée par des témoignages contradictoires et un manque flagrant de preuves directes, les juges italiens prononcent un verdict d’acquittement. L’insuffisance des éléments à charge joue en faveur des sœurs Lévesque, qui risquaient jusqu’à 15 ans de prison. 

Ce jour-là, Micheline et Laurence, plus soulagées qu’exubérantes, quittent le tribunal en femmes libres après 403 jours de détention. Le juge d’instruction Francesco Misiani commente: « Elles ont eu leur leçon et ne s’essaieront plus. » 

Retour au pays

Le 27 février 1987, les deux femmes sont accueillies en héroïnes à l’aéroport de Mirabel. Entourées de journalistes, de proches et de sympathisants, elles reçoivent une ovation qui témoigne de l’affection et de la confiance de leur communauté.

Leur innocence proclamée trouve un écho particulier auprès de leurs collègues et amis, convaincus depuis le début qu’elles étaient incapables d’un tel acte. 

Quelques mois plus tard, elles publient un livre intitulé « Les valises rouges », dans lequel elles racontent leur version des faits et les épreuves qu’elles ont traversées. 

Une ombre persistante 

Cependant, le cauchemar judiciaire ne s’arrête pas là pour la famille Lévesque. En 1991, Sylvie Roy, la fille de Micheline, est arrêtée à l’aéroport de Bruxelles, soupçonnée d’avoir orchestré l’importation des 6,6 kg d’héroïne. Selon les enquêteurs, elle aurait financé le voyage de sa mère et de sa tante avec l’aide de son fournisseur de cocaïne, André Ghanime, de qui elle aurait acheté les fameuses valises rouges. 

Ghanime, soupçonné d’être un acteur clé de l’affaire, disparaît le jour de l’arrestation des sœurs Lévesque, laissant derrière lui une foule de questions sans réponse. En 1992, Sylvie Roy est finalement acquittée, faute de preuves suffisantes, tout comme sa mère et sa tante avant elle. 

Un mystère non résolu

Micheline et Laurence Lévesque vivent le reste de leur vie marquées par cette expérience traumatisante. Comme le disait Micheline quelques années après leur acquittement : « Nous n’en voulons pas aux personnes qui continuent de nous croire coupables. Si cela leur fait plaisir, pourquoi les brimer ? » 



Le 7 janvier 1986, deux femmes originaires de Jonquière sont arrêtées dans un aéroport Italien en possession de plusieurs kilos d'héroïne.
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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