La langue française regorge de trésors : métaphores brillantes, images savoureuses, dictons pittoresques… et une panoplie d’expressions aussi fausses qu’un bill de trois piastres !

Vous verrez que certaines tournures toutes faites, qu’on répète sans réfléchir, sont en réalité des fabrications, des abus de langage, voire des mensonges éhontés !
« Tu vas attraper un coup de froid ! »

Ah, l’alerte classique des mamans, grands-mères et tantes inquiètes. Un classique hivernal, servi avec une écharpe et un regard accusateur. Sauf que… le froid, aussi mordant soit-il, n’est pas porteur de virus. Rhume, grippe, COVID-19 et compagnie sont transmis par des humains, ces êtres chaleureux et contagieux.

Avoir froid peut affaiblir temporairement le système immunitaire, certes, mais vous n’attraperez pas un virus dans le vent glacial, à moins qu’un enrhumé vous tousse dans la face en même temps.
« Faire l’autruche »

Selon la sagesse populaire, l’autruche effrayée plonge la tête dans le sable comme un comme un platiste devant la logique. Sauf que non. Quand elle sent le danger, l’autruche peut fuir à près de 70 km/h ou choisir de se battre comme un combattant de MMA.


La tête dans le sable ? Jamais. Cette absurdité zoologique reflète plutôt le comportement de l’humain en plein déni : ignorer un problème en espérant qu’il disparaisse tout seul !
« La foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit »

C’est mignon, cette idée d’un éclair capricieux qui veut découvrir le monde. Mais en réalité, la foudre adore les lieux élevés et conducteurs. La tour Eiffel, par exemple, se fait frapper environ quatre fois par an, ce qui vient contredire le mythe.
Cette tour en Chine a été frappée à six reprises en moins d’une heure !
La foudre est obstinée, pas romantique. Elle aime les endroits familiers et le chemin le plus rapide vers le sol.
« Y a pas de fumée sans feu »

Encore une perle de logique bancale. Quiconque a déjà brûlé ses toasts sait très bien que c’est faux ! Le pain n’a pas besoin de s’enflammer pour déclencher les avertisseurs de fumée et réveiller tout le monde lors d’une fringale nocturne !
« Suer comme un porc »

Les porcs, ces pauvres bêtes, sont victimes d’une véritable campagne de diffamation ! Ils n’ont presque pas de glandes sudoripares donc, ils ne suent à peu près pas ! Pour se rafraîchir, ils doivent se vautrer dans la boue jusqu’à avoir une croute de terre protectrice sur le dos.


Si vous suez à grosses gouttes, vous transpirez comme un humain. Contrairement à nous, le porc, ne sent jamais le swing, il sent la bouette !
« Avoir un appétit d’oiseau »


Petite bouchée, petit appétit ? Pas vraiment. Les oiseaux, surtout les petits, ont un métabolisme de Formule 1 : ils doivent manger constamment pour survivre.

Certains consomment jusqu’à la moitié de leur poids en nourriture chaque jour. Pourquoi ? Parce qu’à poids égal, voler nécessite beaucoup plus d’énergie que marcher !
« Un cimetière d’éléphants »

Ce mythe tenace suggère que les éléphants se rendent tous dans un coin secret de la savane pour y mourir ensemble, comme s’ils avaient souscrit à une retraite funéraire collective. Hélas (ou heureusement), les éléphants meurent là où la vie les abandonne, sans GPS ni cérémonie.

Les cimetières d’éléphants ne sont finalement qu’une légende bonne pour les dessins animés.
« Il faut combattre le feu par le feu »

Une expression guerrière, souvent lancée avec des yeux de conquérant. Sauf que dans la vraie vie, les pompiers utilisent de l’eau, pas des lances-flammes, pour éteindre les incendies. Certes, le feu contre le feu est une technique réelle (contre-feu contrôlé), mais elle est réservée aux experts en gestion des forêts, pas à la gestion de conflit avec vos collègues.


Évidemment, l’eau est contre-indiquée dans d’autres situations. Il ne faut pas jeter d’eau dans un feu d’huile ou un incendie électrique ! Mais bon, même dans ces cas, l’extincteur est toujours préférable au lance-flammes !
« Les oiseaux se cachent pour mourir »

Poétique, certes. Mais les oiseaux ne disparaissent pas dans un buisson pour s’éteindre en paix. La réalité est plus brute : ils tombent là où ils sont, souvent sans prévenir, parfois dans votre pare-brise. Merci la nature.


La raison pour laquelle on trouve relativement peu de carcasses d’oiseaux morts, c’est qu’ils sont rapidement récupérés par des charognards en quête de nourriture comme des vautours, des corbeaux ou des renards.
« Élémentaire, mon cher Watson »

Si vous avez lu Sherlock Holmes dans l’œuvre originale de Sir Arthur Conan Doyle, vous savez que cette réplique n’y apparaît jamais. Jamais. Elle vient des adaptations cinématographiques, mais a réussi à s’imposer dans la culture populaire comme si Holmes en faisait son slogan marketing.
« Luke, je suis ton père »


Ah, la phrase culte de Star Wars, répétée à l’infini. Sauf que ce n’est pas ce que dit Darth Vader dans le film. En réalité, il dit :
« Non, je suis ton père. »
Mais comme il faut bien contextualiser une imitation en soirée, le « Luke » a été ajouté pour la clarté. Et voilà comment naît une citation apocryphe !
Pour plus de citations apocryphes :
« Le fond de l’air est frais »

Mets ton manteau, le fond de l’air est frais ! Hein ? C’est quoi le fond de l’air ? Est-ce qu’il y a moyen de rester sur le dessus de l’air pour ne pas attraper un « coup de froid » ? La seule réponse qu’on recevait de notre mère à cette question était : « En Avril, ne te découvre pas d’un fil ! » Soupir…
Ça ne sonne pas mieux en chanson…
La langue est vivante, colorée, imagée, mais parfois, elle s’emballe un peu. Entre hyperboles, malentendus zoologiques et pseudoscience populaire, nous nous retrouvons à répéter des absurdités avec aplomb, persuadés de dire une vérité ancestrale !
En voulant paraître sage, on dit souvent n'importe quoi !Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!