Le printemps est enfin là, et avec lui, la nature qui s’éveille doucement. Pour beaucoup, c’est le retour des balades en forêt, des pique-niques au bord du lac et de cette envie de replonger les mains dans la terre. Et si on profitait de ces moments dehors pour redécouvrir ce qui pousse tout autour de nous ? Car les herbes sauvages ne sont pas que décoratives : certaines se mangent, se boivent… et se révèlent même étonnamment utiles. Cueillir ses propres herbes, c’est une belle façon de renouer avec le territoire… Je vous propose donc un guide-éclair pour faire vos premiers pas dans l’univers des plantes sauvages comestibles au Québec.
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Pourquoi s’y intéresser ?
Le Québec regorge de plantes comestibles qu’on apprend vite à reconnaître quand on sait où (et comment) regarder. Ces herbes peuvent se glisser dans vos salades, vos infusions ou encore se glisser dans un petit pesto maison. Et ce n’est pas tout : plusieurs possèdent aussi des vertus médicinales insoupçonnées. C’est gratuit, local, souvent méconnu — et franchement satisfaisant. Une fois qu’on commence à observer, on réalise à quel point la nature québécoise regorge de petites merveilles. Et soudain, chaque sentier devient un terrain d’exploration. Voici quatre plantes faciles à identifier, à cueillir et à apprivoiser… parfaites pour débuter sans se compliquer la vie.
1. Pissenlit (Taraxacum officinale)
- Propriétés : diurétique léger, digestive, riche en vitamines A et C (et autres micronutriments)
- Où le trouver : pratiquement partout — pelouses, bords de routes, champs
- Reconnaissance : fleurs jaune vif, feuilles dentelées en rosette au sol
- Cueillette : les pissenlits se récoltent facilement à la main. Pensez à choisir des zones éloignées des routes ou des endroits traités, et lavez-les soigneusement avant de les consommer.
- Utilisation :
- Jeunes feuilles (avant la floraison) : parfaites en salade, par exemple dans une salade au lard façon ardennaise.
- Racines : se mangent crues, cuites ou séchées pour en faire une infusion au goût légèrement amer.
- Boutons floraux : peuvent être conservés dans du vinaigre et utilisés comme des câpres maison.
- Fleurs : idéales pour préparer des sirops… ou même du vin de pissenlit, pour les plus curieux !

2. Ortie (Urtica dioica)
- Propriétés : diurétiques, anti-inflammatoires, toniques ; Riche en fer et calcium
- Où la trouver : sols riches, endroits humides, bords de sentier
- Reconnaissance : feuilles vert foncé dentelées, plante piquante au toucher
- Cueillette : avec des gants ! C’est une plante urticante comme l’herbe à poux. Elle a des poils qui libèrent des substances irritantes pour la peau.
- Utilisation : en soupe, pesto, infusion ou poêlée. Une fois cuite ou séchée, elle n’est plus du tout irritante !

3. Capucine (Tropaeolum majus)
- Propriétés : antiseptiques, cicatrisantes et expectorante ; riche en vitamine C
- Où la trouver : cultivée dans les jardins, parfois naturalisée en milieu urbain
- Reconnaissance : fleurs vives (orange, rouge, jaune), feuilles rondes en forme de bouclier
- Cueillette : fleurs et feuilles entières, quand elles sont bien fraîches. Idéalement loin des zones urbaines (surtout des grandes routes et/ou des zones polluées).
- Utilisation : les feuilles ont un goût poivré, parfait pour relever une salade ; les fleurs décorent joliment les plats et ajoutent une touche piquante

4. Achillée millefeuille (Achillea millefolium)
- Propriétés : anti-inflammatoires, digestives et pour soulager les crampes menstruelles
- Où la trouver : prairies, terrains vagues, bords de chemins
- Reconnaissance : feuilles très fines, très découpées (comme des cils) ; fleurs blanches ou rosées en ombelles
- Cueillette : on récolte les fleurs et les feuilles pendant la floraison (juin à août)
- Utilisation : en tisane pour soulager les maux digestifs ou menstruels, ou en cataplasme pour aider à la cicatrisation.

Quelques règles de base avant de cueillir
Avant de vous lancer, quelques précautions s’imposent :
- Ne cueillez que ce que vous êtes certain·e d’avoir bien identifié. Certaines plantes se ressemblent beaucoup, et certaines sont toxiques.
- Préférez les zones éloignées des routes ou des endroits traités chimiquement.
- Ne récoltez jamais plus du tiers d’une plante ou d’un petit groupe. Laissez-en pour les autres… mais surtout pour la nature !
- Respectez l’environnement : pas de cueillette dans les parcs nationaux ou sur des terrains sans autorisation.
- Pensez aux pollinisateurs ! Les fleurs ne sont pas là que pour décorer nos assiettes — elles sont une source essentielle de nourriture pour les abeilles et autres insectes. On évite donc de tout ramasser, surtout en pleine floraison.
Mieux vaut cueillir moins, mais cueillir bien 🌿
Pour aller plus loin
Quelques ressources utiles pour apprendre à reconnaître et utiliser les plantes sauvages au Québec :
- Plantes sauvages comestibles et médicinales du Québec : cueillette et conservation par Roger Larivière – Un incontournable pour toute personne qui débute, avec des infos claires sur l’identification, la conservation et l’utilisation.
- L’Atelier de cueillette – Offre une formation en ligne complète, « Cueillette sauvage au rythme des saisons ». Ils proposent aussi des ateliers en forêt pour mettre en pratique les apprentissages sur le terrain.
- L’appli “Pl@ntNet” – Pour vous aider à identifier les plantes à partir d’une photo (à utiliser avec prudence et toujours valider avec d’autres sources !
Envie de découvrir ce que la nature québécoise a à offrir ? Voici un guide pour reconnaître et cueillir vos premières herbes sauvages en toute simplicité. 🌱Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!