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Entrevue avec un candidat Solidaire (2007)

Bien le bonjour a vous tous; chers citoyens en dilemme. Vous qui n’êtes pas encore vraiment décidé entre le p’tit monsieur Charest, Super Mario et notre pauvre M. Boisclair, sachez qu’il y a du neuf, un nouveau mouvement qui se débat pour percer l’oligopole politique que constituent le PQ, le PLQ, et Air Dumont ; il s’agit de Québec Solidaire.

C’est sous cette étiquette que Jean Proulx a choisi de tenter sa chance dans son comté natal ; Nicolet-Yamaska. Jean est détenteur d’une maîtrise en Service social, diplôme qui lui permit de contribuer au développement de plusieurs corporations communautaires pour les jeunes, les femmes et plus récemment les déficients intellectuels. Depuis 2001, il travaille à l’UQAM a titre de chercheur en politique social.

Salut Jean, d’abord, si l’on se fie à votre feuille de route, on constate rapidement que l’action politique ne vous fait pas peur. Cependant vous aviez, jusqu’à présent, choisi d’agir en parallèle avec le politique québécois. En quelques lignes ; présentez-nous les grandes lignes du Parti ; ce qui vous a convaincu de sauter la clôture et prendre la voie publique ?

Réponse :
Je me définis essentiellement comme un péquiste déçu. René Lévesque portait un projet d’indépendance du Québec social-démocrate, c’est-à-dire un projet de pays dans lequel il y a une recherche d’égalité, il y a un sentiment d’appartenance à un collectif, il y a le sentiment d’un « vivre ensemble ». Or, depuis déjà plusieurs années, je ne me reconnais dans le PQ. C’est devenu un parti qui ne remet pas fondamentalement en question les choses, et la recherche d’une plus grande égalité n’est plus à l’ordre du jour. À Québec solidaire, la recherche d’une plus grande égalité est notre raison d’être. Le Québec a connu une croissance continue depuis le début des années ’90, mais cette croissance ne profite pas à tout le monde. Il y a eu création de richesses, mais cette richesse est de plus en plus concentrées dans les mains des mêmes. À Québec solidaire, nous voulons réduire ces écarts de richesse et travailler pour éliminer la pauvreté. Nous voulons accroître l’égalité entre les hommes et les femmes. Enfin, la protection de l’environnement est également au coeur de notre programme.

Jusqu’à maintenant, quelles sont vos impressions quant a la couverture médiatique de la campagne ? Êtes-vous satisfait du traitement que l’on réserve a Québec Solidaire?

Réponse
Au palier local, dans Nicolet-Yamaska, Québec Solidaire est traité sur le même pied d’égalité que les autres partis par les médias, ce qui est une très bonne nouvelle. Au palier régional, le Nouvelliste nous couvre bien, mais il y a eu des « oublis » impardonnables à la radio de Radio-Canada : on n’a annoncé que trois candidats dans Nicolet-Yamaska au déclenchement des élections ; on n’a parlé que de trois candidats dans le reportage suite au débat avec les chambres de commerce.

Au palier national, c’est lamentable, et Québec Solidaire a beaucoup de difficulté à se faire entendre, à diffuser ses idées. Alors qu’au moins 600 000 personnes voteront pour Québec Solidaire ou le Parti Vert, la décision du consortium des télédiffuseurs de refuser ces deux partis pour le débat télévisé est un accroc sérieux à la démocratie : comment sortir des vieux partis et renouveler le discours politique si l’on ne permet pas aux nouveaux partis de se faire entendre ?

Récemment a Tout le monde en parle ; votre chef Amir Khadir a ouvert un débat sur le prix des médicaments et comment le Québec pourrait y gagné. Quant est-il vraiment?

Réponse
À l’instar de ce qui s’est fait en Nouvelle-Zélande, Québec Solidaire propose de créer une société d’État (comme la SAQ, par exemple) qui regrouperait les achats de médicaments au Québec. Le fait d’avoir un seul acheteur permet d’augmenter le pouvoir de négociation auprès des compagnies pharmaceutiques. En Nouvelle-Zélande, le prix des médicaments a baissé de 70 %. Cela signifie deux choses : les compagnies pharmaceutiques faisaient beaucoup d’argent ; cet argent économisé peut être investi dans le système de santé. Au Québec, on évalue que nous pourrions faire baisser le prix des médicaments de 35 %, ce qui permettrait d’économiser 1 milliard annuellement.

Il faut noter que les dépenses pour les médicaments à la Régie de l’Assurance-médicament du Québec sont passés de 1,3 milliard à 3 milliards entre 1998 et 2006, et représentent 15 % du budget de la santé. Le Québec est la province canadienne qui paie le plus cher ses médicaments.

Pour plusieurs, le Parti que vous représentez se veut une invitation au citoyen a contribuer a la création d’un projet social québécois, chose perdu avec un PQ aux idées coulées dans le béton. Cependant, vous n’êtes pas sans savoir qu’en créant un nouveau parti du OUI comme Québec Solidaire, vous risquez de diluer le vote ? Comment les membres de Québec Solidaire espèrent-ils travailler au projet référendaire de l’extérieur ?

Réponse
Il n’y a aucune raison pour que l’idée d’indépendance appartienne à un seul parti politique. Comme je l’ai mentionné à votre première question, une bonne partie de la gauche québécoise dont je suis se sentait pris en otage par le Parti québécois sur la question nationale. À Québec Solidaire, nous croyons que non seulement l’idée d’indépendance ne doit pas appartenir à un seul parti politique, mais qu’il est même souhaitable qu’elle n’appartienne pas à un seul parti politique.

À Québec Solidaire, nous allons bien sûr travailler avec le Parti Québécois pour réaliser la souveraineté du Québec. Mais nous devrons négocier avec lui sur la façon de la faire. À Québec Solidaire, nous proposons une démarche participative à travers tout le Québec afin que la population participe aux discussions. L’indépendance du Québec, on ne peut l’entrer dans la gorge de la population. On fera l’indépendance du Québec AVEC la population, où on ne la fera pas.

Merci d’avoir pris le temps d’informer nos lecteurs et bonne fin de campagne.

– Vincent Belisle en compagnie de Jean Proulx, candidat du Québec Solidaire dans Nicolet-Yamaska (en 2007)


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16 réflexions au sujet de “Entrevue avec un candidat Solidaire (2007)”

  1. Bonne chance à Jean et au Québec Solidaire et merci à Belisle d’avoir utilisé ses contacts au QS pour nous renseigner sur ce parti.

    Je suis entièrement d’accord sur la question de la démocratie et du débat des chefs. Je trouve ça plutot décevant de voir que notre société priorise les mêmes grandes gueules sans donner la chance à l’opinion citoyenne.

    Bonne chance encore même si vous êtes dans un chateau fort péquiste.

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  2. C’est très intéressant. Dommage que notre système politique ne permette pas vraiment de voter pour des partis émergeants. Si on avait la proportionnelle, avec 5-7% QS aurait entre 1 et 2 députés…

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  3. Chu d’accord avec toi Matt que QS et aurait dû êtres au débat des chefs mais si QS est là, les communistes, et le partie de la démocratie chrétienne ont le droit d’êtres là non? Ca ferait un débat à 12! Un peu interminable!

    Je suis surtout très en accord avec Louis: Repésentation proportionnelle

    Sharze

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  4. Je sais pas trop comment il pourrait arranger ça pour que ça marche… Chaque parti qui a au moins 50%+1 de candidats dans chacun des comtés? Bref, que c’est mathématiquement possible de gagner une majorité?

    Ou sinon, vu qu’on s’entend toute pour dire que les verts Solidaires mérite d’être là mais pas le PDC, on pourrait pas utiliser la règle du gros bon sens de la saine démocratie quand on invite les chefs?

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  5. Assurément mon premier article qui ne sucite pas la contreverse! Ça doit etre la preuve de la solidité et du bon sens des Solidaires. 🙂

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  6. Voila la contre-verse qui arrive 😉
    Non franchement, je peut pas être contre le fondement de Québec Solidaire, mais j’en est grandement contre les moyens employés pour parvenir à leur fins. Vous parlez ici d’un partie politique qui veut augmenter le nombre de semaine de vacances (alors qu’on travaille déjà peu, SURTOUT dans la fonction publique), augmenter le salaire minimum (effet à court terme dévastateur, à moyen terme incertain), augmentation des prestations d’aide-sociale, donner l’assurance-maladie à tout les immigrants non-citoyens, lever de l’interdiction de faire faillite pour dettes d’études (jme rends au doctorat et je fais faillite après avec plaisir, merci QS) Bref, une série de mesures irréalisables, avec un cadre financier qui ne tient pas la route. Je vais dire comme un de mes professeurs à l’université, on devrait les élirent y seraient mal pris en tabarnak !

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  7. Jean Proulx aurait probablement été élu dans Nicolet-Yamaska sous la bannière PQ.

    À place, ça va être Donald Martel, c’est tout.
    Cependant, si il s’Avait présenté dans la course contre Martel et monsieur Setttouche, il aurait probablement été élu.

    Dans les idées du QS, il y en a trop qui ne me convienne pas.

    Pour encourager Vincent, j’vais probablement voter pour son oncle car je sais bien que peut importe ce que je fais, c’est PQ qui va passé.
    Mon vote n’est pas si important que ça en fin de compte.

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  8. Jte vois aller Mini-Wheat puis tu m’as l’air d’un gars qui se promène, sifflotant par ci par là, tout en ignorant la présence du super adéquiste Éric Dorion.

    Non mais blague à part, faudrais juste pas prendre la chance de dilluer le vote trop pis faire passer un Libéral su’une fesse..

    Pas de chance à prendre..

    PQ dans NicYam!

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  9. Ce partie d’extrême-gauche est composé de portes-paroles tout aussi farfelus qu’imbéciles qui devraient plutôt faire carrière dans l’humour tant leurs idéologies arriérées sont risibles.

    D’ailleurs, le docteur Amir Khadir, qui a probablement obtenu son diplôme dans une boîte de Cracker Jack si l’on se fie à son jugement et sa faible capacité à raisonner, adhère aux théories fantaisistes voulant que les États-Unis aient eux-mêmes planifié les attaques du 11 septembre.

    Québec solidaire, avec ses positions communistes et antiaméricaines, est rééllement déconnecté des réalités de notre monde moderne et ne semble rien avoir appris des leçons du passé.

    Tel que je l’ai écrit sur http://hotwestcoast.com/blog/?p=77

    Au fait, pourquoi on me censure sur ce blog? Est-ce le lien vers LA SOURCE qui vous dérange ou bien est-ce le fait que je ne partage pas votre opinion?

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  10. Max, c’est une idéologie, elle n’est pas nécessairement populaire mais elle a sa place au sein de notre démocratie..

    «Québec solidaire, avec ses positions communistes et antiaméricaines, est rééllement déconnecté des réalités de notre monde moderne et ne semble rien avoir appris des leçons du passé.»

    Oui, peut-être, mais encore là qu’en est-il vraiment de l’américanisme? C’est un long processus de débat qui tire vers la droite actuellement parce que la classe moyenne tiendra pas le coup au déclin démographique.

    Mais à l’aube d’une grande crise écologique et conscient du fossé irréconciliable entre la classe ouvrière et le patronat, est-ce que c’est si ridicule que ça de prôner la solidarité au lieu de l’individualisme.. Je salue la place du QS au sein du débat sur l’avenur du Québec.

    Même si je suis sceptique quant aux réalismes de leurs solutions. Surtout à cause de notre situation géographique Astérixienne au pays du plus fort la poche.

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  11. Ah oui pis Max, on te censure pas c’est que a chaque fois qu’il y a un lien dans un commentaire ça s’en va directement dans la queue de modération et comme c’est Belisle qui est owner de l’article, bien y surveille ça moins que moi, p-e même pas pantoute 😛 J’ai vu que tu avais des commentaires en faisant ma tournée quotidienne de modération de spammeur.

    =) Desolé

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  12. Il n’y a pas de doute, je ne partage pas du tout les idéologie socialistes de QS. Néanmoins, je tiens à saluer la présence du candidat Proulx sur QCBlogue.

    Il est inadmissible que QS n’ait pas eu droit à la même visibilité que les autres partis. Il est très intéressants qu’ils tentent de se démarquer en perçant le milieu des blogues. J’ai d’ailleurs été étonné de constater que le Web ait si peu été utilisé par les différents partis, lors de la présente campagne.

    Glogabalement, les gros partis peuvent facilement rejoindre un large public. Par contre, les candidats ont moins de moyens de rejoindre les gens de leurs contés. N’aurait-ce pas été là une façon efficace de mieux cibler les campagnes locales?

    – Jos –

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