Accueil » Politique et enjeux » Politique québécoise » 7 partis politiques québécois disparus

7 partis politiques québécois disparus

🕰️ Les fantômes de la politique québécoise: 7 partis politiques qui sont disparus

Depuis les débuts de la démocratie au Québec à la fin 18e siècle, les partis politiques se sont succédés. Certains ont perduré dans le temps tandis que d’autres n’ont pas duré. Certains ont exercé le pouvoir, d’autres n’ont jamais fait élire le moindre député. Certains ont marqué l’Histoire du Québec tandis que d’autres ont sombré dans l’oubli.

Voici les partis disparus les plus intéressants.

Récemment disparu :

Le Parti 51

Au début de cette année (janvier 2024) Hans Mercier, le chef du Parti 51 a annoncé la dissolution officielle de sa formation politique. Le parti fondé en 1989 avait déjà été dissout une première fois en 1991, avant de renaître de ses cendres en 2016. Selon Mercier, « le soutien populaire et financier est insuffisant ».

Il faut spécifier que le programme du Parti 51 repose sur une politique centrale. Elle consiste à séparer le Québec du Canada pour en faire le 51e État américain. L’idée de quitter le Canada n’est pas nouvelle dans la politique québécoise. Mais convaincre les Québécois de faire partie des États-Unis est une tâche qui s’avéra impossible !

Le seul candidat, Hans Mercier lui-même, n’a su convaincre que 0,8 % des électeurs.

Des partis qui font des petits !

Vous verrez au cours de cette chronique, que beaucoup de parti sont issus de partis antérieurs. Souvent parce que les membres d’un vieux parti, en désaccord avec leur chef, se mutinent et créent leur propre parti. Avec plus de 157 ans d’existence, le Parti libéral est le champion de la longévité. Il est sans doute celui qui a subi le plus de schismes qui ont donné naissance à d’autres partis.

L’Action Démocratique du Québec

Ce fut le cas de l’Action Démocratique du Québec qui fut fondée par une faction nationaliste du Parti libéral.  Son jeune chef Mario Dumont se range étonnamment dans le camp du OUI au référendum sur la souveraineté du Québec en 1995. Mais en-dehors de cette alliance, l’ADQ défend les politiques les plus conservatrices de l’échiquier des années 90. Leur idéologie, l’autonomisme, vise principalement à rapatrier des pouvoirs du gouvernement fédéral au provincial au lieu de promouvoir l’indépendance du Québec.

Son âge d’or survient en 2007 lorsque l’ADQ forme l’opposition officielle en faisant élire 41 députés.

En 2012, l’ADQ qui n’a plus que 4 députés à l’Assemblée nationale, fusionne avec le parti nouvellement créé par François Legault, la Coallition Avenir Québec.

L’Action libérale nationale

Un autre parti formé d’anciens libéraux a marqué l’histoire du Québec. L’ALN s’est formé à la suite du départ de Paul Gouin et quelques autres du Parti libéral pour fonder une formation plus progressiste et moins corrompue que la vieille formation libérale au pouvoir depuis 39 ans. En 1936, l’alliance entre le Parti conservateur de Maurice Duplessis et l’Action libérale nationale fait tomber le gouvernement libéral. Cependant, Maurice Duplessis réussi à convertir 20 des 25 députés de l’ALN à son nouveau parti l’Union nationale et s’approprie l’essentiel du programme électoral du parti de Paul Gouin. Ce qui reste de l’Action libérale nationale se fait démolir aux élections de 1936 par l’Union nationale partiellement composée de ses anciens membres.

Aux élections de 1939, l’Action libérale nationale ne récolte qu’un maigre 4,5% du vote. C’est la fin de l’ALN et un retour éphémère du Parti libéral du Québec au pouvoir.

Le Parti conservateur du Québec

Anciennement nommé le Parti bleu, le Parti conservateur du Québec est le plus ancien de cette liste. Il fut fondé en 1850 par des supporteurs de Louis-Hyppolite Lafontaine. Près du clergé et défenseur des valeurs ancestrales, il lutte contre le progressisme de ses adversaires.

Le Parti conservateur est le premier à exercer le pouvoir dans la démocratie naissante de la Belle Province. Son chef, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau a l’honneur d’être le premier premier ministre du Québec. Le Parti conservateur domine les premières décennies de la politique québécoise en se maintenant au pouvoir 25 années sur les 30 premières de son existence. Huit des dix premiers premier ministres étaient des conservateurs. Le parti commence à décliner lors de sa défaite à l’élection de 1897. Avec l’effondrement des conservateurs fédéraux l’année précédente, le conservatisme vit une crise au Québec et au Canada.

Les rennes du Parti conservateur seront repris par Maurice Duplessis en 1933 qui dissoudra le vieux parti bleu pour fonder l’Union nationale qui déterminera l’avenir politique québécois des décennies à venir.

En 1939, certains tenterons de faire survire le Parti conservateur en présentant trois candidats mais ils ne récoltent que 0,2 % des voix. Le parti est enterré.

En 2009, un nouveau parti est fondé sous le nom de Parti conservateur du Québec. Le parti reste cependant marginal sur l’échiquier québécois. En 2022, le nouveau chef Éric Duhaime parvient à dynamiser le parti en critiquant la gestion de la pandémie de COVID- 19 et en flirtant avec la portion de la population que l’on pourrait qualifier de complotistes. Le PCQ parvient à récolter 12,9 % des voix avec plus de 531 000 votes mais ne fait élire aucun député. Toujours privé de siéger à l’Assemblée nationale, le Parti conservateur n’exerce qu’une très faible influence sur le destin politique du Québec.

L’Union nationale

L’Union nationale qui est née la fusion du Parti Conservateur avec l’Action libérale nationale par les manœuvres habiles de Maurice Duplessis est un des partis les plus marquant.

Ayant mis à jour les malversations et la corruption du Parti libéral d’Alexandre Taschereau, Maurice Duplessis entre au pouvoir en 1936. Après un mandat assez désastreux, il est battu par son rival Adélard Godbout à la tête d’un Parti libéral revampé. Toutefois, Duplessis prend sa revanche en 1944 et l’Union nationale reprend le pouvoir pour de bon.

Le régime de l’Union nationale, mené par la main de fer de Maurice Duplessis sera surnommé la grande Noirceur. L’orientation du parti est scindée en deux grands pans. On adopte une idéologie libérale pour l’économie et conservatrice pour ce qui est de la morale et des progrès sociaux. En faveur du clergé, contre les syndicats. En faveur du rapatriement des pouvoir de taxations provinciaux, contre le droit de vote des femmes.

Le régime autoritaire de l’Union nationale se maintient au pouvoir jusqu’à la mort du chef Maurice Duplessis en 1959. Notamment grâce aux généreux dons des grandes compagnies à la caisse électorale du parti en échanges de contrats gouvernementaux et un système élaboré de fraude électorale.

*Le nom Union nationale a été de nouveau enregistré à Élections Québec en 2020 par Jonathan Blanchette, un complotiste populaire sur les réseaux sociaux, mais rien ne semble indiquer qu’il s’agisse d’un mouvement sérieux.

Le Ralliement créditiste du Québec

Le parti porté à bout de bras par le charismatique Camil Samson voit le jour en 1970. Son idéologie conservatrice, voire populiste gravite autour d’une volonté d’opérer une importante réforme monétaire basée sur les fondements du crédit social. Il ne faut cependant pas confondre le mouvement du crédit social canadien du 20e siècle à l’actuel crédit social exercé en Chine. Le système défendu par les créditistes canadiens et québécois est présenté comme une alternative du capitalisme qui vise la redistribution de la richesse au consommateur pour dynamiser l’économie.

Dès sa première année, le ralliement créditiste parvient à faire élire 12 députés. Dès 1972, des querelles internes mènent au départ du chef Camil Samson. Après quelques années de déboires, on ramène Samson à la chefferie en 1975.

À l’élection de 1976, Camil Samson est le seul créditiste élu à l’Assemblée nationale. Le parti disparaît lorsque Samson le quitte en fondant un nouveau parti, le Démocrate, qui n’ira nulle part.

Le Parti de la honte : le Parti national chrétien

Créé en 1934, le Parti national chrétien est la version québécoise du Parti nazi. Son emblème est sans équivoque : Des feuilles d’érable et un castor autour d’une croix gammée, en référence à l’idéologie d’Adolph Hitler. Ce parti ultra-nationaliste, antisémite et férocement opposé au communisme est l’œuvre d’Adrien Arcand qui s’auto-proclame « Führer canadien ».

Ce dernier est un admirateur fanatique d’Hitler et souhaite faire du Québec, une société à l’image de l’Allemagne nazie. Le parti est déclaré illégal lorsqu’éclate la Deuxième Guerre Mondiale et Arcand est interné au Nouveau-Brunswick. Après la guerre en 1945, le « Führer canadien » revient au Québec, toujours animé d’une idéologie fasciste et défendant des politiques autoritaires et haineuses. Mais plus personne ne l’écoute. Son idéologie, sa haine et son parti sont relégués à la seule place qui convient, la poubelle de l’histoire.

Pour en savoir plus sur le mouvement nazi au québec, suivez ce lien :



Certains partis ont marqué l’Histoire du Québec tandis que d’autres ont sombré dans l’oubli. Voici les partis disparus les plus intéressants.
Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!
Moyenne de 5 sur 2 votes

Photo de profil de François Paquette

François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

On veut votre avis sur ce contenu québécois