Jésus-Christ, personnage historique ou fictif ?

L’histoire de Jésus que l’on connaît le plus, est celle du Jésus dit « biblique ». C’est-à-dire qu’elle repose sur le récit du Nouveau Testament. L’autre Jésus, le Jésus « historique » est bien plus nébuleux. Lorsque l’on tente de trouver des preuves historiques de son existence ailleurs que dans des ouvrages chrétiens, on en ressort bredouille. La plupart des récits à propos de Jésus sont l’œuvre de chrétiens et ne datent pas de l’époque où il aurait vécu.

Aucun auteur ou historien païen de l’époque de la supposée existence du Christ ne mentionne Jésus dans ses ouvrages. Pourtant, un homme qui est suivi par des foules, qui fait des scandales sur la place publique, qui défie les autorités et qui accompli des miracles ne devrait pas passer inaperçu !

Apocalypse zombie dans la bible

Selon l’évangile de Matthieu, au moment de la mort de Jésus sur la croix, les morts se sont levés de leur tombe pour déambuler dans les rues de Jérusalem alors qu’au même moment, il y avait un tremblement de terre.

« Jésus, criant de nouveau d’une voix forte, rendit l’esprit. Et voici que le voile du sanctuaire se déchira en deux du haut en bas; la terre trembla, les rochers se fendirent; les tombeaux s’ouvrirent, les corps de nombreux saints défunts ressuscitèrent : sortis des tombeaux, après sa résurrection, ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre de gens. À la vue du tremblement de terre et de ce qui arrivait, le centurion et ceux qui avec lui gardaient Jésus furent saisis d’une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu. » (Matthieu 27,50-54) »

Spécial hein ?

Si ces événements extraordinaires s’étaient vraiment passés, il est raisonnable de croire que les historiens de l’époque l’auraient rapporté dans leurs écrits. Après tout, une invasion de zombies ça n’arrive pas tous les jours !

Pourtant, la bible est le seul ouvrage qui rapporte ces événements. Qui plus est, cette dernière non-plus n’a pas été rédigée à l’époque de Jésus.

Qui a écrit les Évangiles ?

La réponse officielle est Mathieu, Marc, Jean et Luc.

La vraie réponse c’est qu’on l’ignore totalement !

Les Saints Évangiles du Nouveau Testament ont été écrits durant une période qui s’étend entre 65 ans et 100 ans après la supposée existence de Jésus. La bible a ainsi été rédigée par des auteurs inconnus, à partir d’histoires orales transmises de bouche à oreille de générations en générations. Ceux qui ont joué au jeu du téléphone (téléphone arabe), savent qu’il suffit qu’une simple phrase passe par trois quatre personnes pour être déformée… Imaginez des centaines, voire des milliers de personnes qui se transmettent un récit aussi long qu’un… qu’un évangile !!! C’est peut-être pour cette raison que les quatre évangiles se contredisent à de nombreuses reprises, alors qu’ils devraient raconter la même histoire !

De plus, certains évangiles attribués à d’autres apôtres ne sont pas inclus dans la bible. Pourquoi ? Parce qu’ils ne correspondaient pas assez au personnage de Jésus que l’Église avait décidé de dépeindre dans la bible et comportaient trop d’informations qui ne concordaient pas avec le récit accepté par le clergé de l’époque.

La bible c’est quoi en fait ?

La bible est une collection de livres choisis par une sorte de comité. Certains livres furent inclus et d’autres rejetés. Par exemple l’évangile de Pierre qui offre une description différente de la résurrection de Jésus a été écarté et déclaré apocryphe au VI^e siècle.

Le choix définitif des livres du Nouveau Testament qui sert de base au christianisme moderne, a été fixé par l’Église en l’an 363, lors du concile de Laodicée. À l’époque, le Nouveau Testament ne comprenait pas encore l’Apocalypse de Saint-Jean qui fut ajouté plus tard.

En résumé, les seuls textes qui décrivent la vie de Jésus viennent de récits écrits par des auteurs chrétiens anonymes qui n’ont pas connu Jésus ni même vécu à son époque. Puisqu’il est impossible valider l’authenticité des récits qu’elle contient avec des sources contemporaines, on ne peut considérer la bible comme un livre d’Histoire crédible.

Depuis quelques décennies, certains chercheurs chrétiens modernes ont affirmé avoir découvert des traces du Jésus « historique ». Cependant chacune de leurs versions d’un Jésus historique diffèrent tellement l’une de l’autre, qu’il est impossible de les concilier. Certains décrivent un Jésus juif orthodoxe charismatique, pour d’autres il était un pharisien libéral, un rabbin conservateur ou encore, un zélote révolutionnaire.

Sans surprise, aucun d’entre eux n’est en mesure de fournir de preuve probante pour étayer leur théorie. Ils trouvent des récits, mais rien ne démontre qu’ils se rapportent à Jésus comme tel.

En fait, on peut trouver des récits de plusieurs personnages religieux au cours de l’Antiquité. Des messies, des prophètes, des thaumaturges (gens qui font des miracles) et autres prédicateurs. Apparemment, il y eu une période où les miracles était banals et où les messies couraient les rues !

Un compétiteur de Jésus ?

Prenons l’histoire d’Apollonios de Tyane qui aurait vécu à la même époque que Jésus. Il serait né une quinzaine d’années après le messie chrétien dans la région de la Turquie actuelle. Comme ce dernier, il se réclamait d’origine divine. Il aurait accompli de nombreux miracles, notamment des guérisons. Il serait même venu à bout d’épidémies grâce à son pouvoir divin. Il aurait exorcisé une femme possédée par le fantôme d’un satyre (créature mythologique grecque). Il se serait miraculeusement évadé d’une prison en passant à travers les murs… Il aurait été persécuté par l’empereur romain Domitien en raison de ses croyances religieuses et traduit devant un tribunal de Rome.

Est-ce que Jésus et Apollonius sont une seule et même personne ? Est-ce que l’histoire de l’un est plagiée ou inspirée de celle de l’autre ? Étaient-ils des compétiteurs ? Des charlatans ? Des messies ? Des personnages de fiction ?

Si les deux histoires sont également incroyables et également non-prouvées, pourquoi l’histoire de Jésus est la plus connue de nos jours ?

Parce que le christianisme a eu plus de succès populaire.

L’essor du christianisme

Au départ, le christianisme n’était qu’une petite secte juive. La secte a pris de l’expansion, accumulant de plus en plus de croyants. Les premiers convertis étaient d’autres juifs à qui on annonçait que le messie, dont l’avènement est prédit dans la Torah, s’était incarné en la personne de Jésus. Ensuite, des membres d’autres communautés se sont convertis, notamment des Romains.

Au début du IV^e siècle, l’empereur romain Constantin qui avait remarqué l’essor du christianisme dans son empire, décide de se convertir lui-même. En l’an 313, il procède à la « légalisation » du christianisme par un édit qui promeut la tolérance et qui demande que cesse la persécution des chrétiens, encore minoritaires à l’époque.

Avec les années, Constantin favorise de plus en plus le christianisme. Il se rapproche de l’Église qui se retrouve de plus en plus près du pouvoir. À partir de l’an 337, l’Église est impliquée dans le domaine judiciaire, fiscal, social et politique.

Ce favoritisme de la part de l’empire le plus vaste et puissant de l’époque a su faire émerger le christianisme et le faire passer d’une secte juive marginale à la religion la plus influente du monde.

Cette domination religieuse sur l’Europe s’est perpétuée avec les siècles. Plus tard, les missionnaires et les explorateurs ont propagé le christianisme en Asie, en Afrique, en Amérique, en Océanie, en convertissant de gré ou de force le plus de population possible sur leur passage.

Si vous êtes un chrétien aujourd’hui, vous le devez sans doute à une décision politique de l’Empereur Constantin au quatrième siècle !

Quelques faits en rafale !

On ne trouve aucune trace de Jésus dans les archives romaines.

Le village de Nazareth où vivait Jésus n’existait probablement pas sous ce nom à l’époque de Jésus.

Les potences romaines n’avaient pas une forme de crucifix mais de T majuscule.

Contrairement à ce qui est raconté dans le mythe de la Nativité, il n’y a pas eu de massacre d’enfants sous Hérode 1^er. D’ailleurs, ce roi est mort en l’an 4, AVANT Jésus-Christ.

Dans la bible, Jésus rebaptise l’apôtre Simon, du nom de Simon-Pierre en lui disant : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église »… Un jeu de mot qui ne fonctionne qu’en français, une langue qui n’existait même pas à cette époque !

Le christianisme est censé être une religion monothéiste (qui vénèrent un dieu unique). Pourtant, les chrétiens vénèrent la Sainte Trinité composée de Dieu, Jésus et l’Esprit-Saint. Ils croient à Satan, aux démons, aux anges et aux Saints. Finalement, le christianisme comporte autant de personnages que les religions polythéistes (qui vénèrent plusieurs divinités) ! 😉

La puissance de la foi

Devant si peu de preuves, et toutes ces contradictions, comment expliquer que le christianisme rassemble autant d’adeptes ? La réponse est la foi. C’est la grande force de toute religion. La foi permet de croire au surnaturel sans prendre en compte les preuves ou plutôt l’absence de preuves. Dépendantes de cette dernière, les religions valorisent la foi par-dessus tout et la récompensent. À tout le moins, elles promettent des récompenses, le plus souvent posthumes.

Est-ce que la foi est une bonne chose ?

Voici un débat dans lequel l’auteur de ce texte n’entrera pas… Pas aujourd’hui du moins !

Le fardeau de la preuve

Cela dit, l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence. Même s’il semble plus probable que le mythe de Jésus soit le produit du christianisme au lieu d’en être la cause, il n’est pas raisonnable d’affirmer avec certitude la non-existence de qui ou de quoi que ce soit.

Cependant, le fardeau de la preuve repose sur les épaules de celui qui cherche à convaincre quiconque de l’existence de quelque chose et pas l’inverse ! 😉