Accueil » Culture » Histoire » La malédiction de East-Malartic

La malédiction de East-Malartic

🔮 Lorsque la malédiction frappe à la mine de East-Malartic

Le métier de mineur n’est pas pour les petites natures. Même avec la technologie du 21e siècle, l’extraction de minéraux reste dangereuse. Surtout dans les mines souterraines.

Dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, on est bien au fait de cette réalité. Surtout, on est bien au fait des piètres conditions de travail des mineurs qui gagnaient leur pain au péril de leur vie au 20e siècle.

Dans la ville de Malartic, on se souvient encore de 1947, une année maudite où deux accidents successifs ont enlevé la vie à des travailleurs.  

L’incendie d’East-Malartic

La mine East-Malartic

Le 24 avril 1947, un incendie se déclare sous terre dans les installations de la mine souterraine East-Malartic. Les flammes prennent naissance au dixième niveau qui se trouve à plus de mille pieds sous la surface. Quatre mineurs réussissent à s’extirper de justesse de la mine. Lorsqu’ils atteignent la surface, ils sont complètement épuisés et incommodés par la fumée. Aussitôt, des médecins les prennent en charge. Des sauveteurs ont réussi à remonter un autre mineur mais il est trop tard pour lui. Il décède de l’intoxication par la fumée et de l’asphyxie qu’il a subi.

Onze autres mineurs demeurent prisonniers du trou dans la terre. Des équipes de sauvetage de Val d’Or, de Noranda et même de l’Ontario arrivent en renfort mais elles ne parviennent pas à atteindre les mineurs captifs dont le sort est scellé. Ils périssent dans l’incendie, prisonniers du puit numéro 4. Les propriétaires de la mine ordonnent d’inonder le puit. Les équipes de secours pompent des millions de litres d’eau dans la mine pour finalement venir à bout de l’incendie.

À Malartic, c’est la consternation. Le bilan de douze morts est catastrophique pour la communauté et encore plus pour les familles qui dépendent du modeste revenu du père, durement gagné sous la terre. Aussi, des rumeurs comme quoi les propriétaires de la mine auraient délibérément noyé les 12 mineurs pour sauver leur mine, commencent à circuler. Toutefois, ces théories seront réfutées par l’enquête du coroner qui conclut que les douze mineurs ont succombé au monoxyde de carbone de façon accidentelle. Il ne trouve aucune trace de négligence criminelle. Il soulève toutefois les mesures de sécurité inadéquates et l’incompétence de certains employés.

Le coroner émet de nombreuses recommandations, comme celle de mettre sur pied des véritables équipes de sauvetage minier dans chaque mine.

Le bilan de l’incendie de East-Malartic s’élève à 12 morts dont voici les noms : Jean-Charles Rheault, Héliodore Aubin, Fernand Morel, Robert Poitras, Albert Beaupré, Marcel Chabot, Angela Dontigny, Gérard Dubé, Edgard Lacroix, John Gunn MacDonald, Traïan Lucaci et Prosper Cossette.

À titre de compensation la minière octroie aux veuves des travailleurs disparus, la somme de 45 dollars par mois, bonifié d’un montant de 10 dollars par enfant de moins de 16 ans. Même en 1947, ces sommes étaient nettement insuffisantes et ont condamné les familles endeuillées à la pauvreté.

Un peu plus de deux mois après la tragédie, des premières funérailles sont célébrées en juin. Une autre cérémonie est organisée un mois plus tard, lorsque les corps des dernières victimes sont retrouvés.

Une année maudite

Toujours sous le choc de l’incendie de East-Malartic survenu en avril, la communauté vit un autre drame minier. Le 7 octobre de la même année, un monte-charge de la mine cède et entraîne les quatre mineurs qu’il transporte dans une chute mortelle de 1000 pieds.

Les victimes sont Léonard Armstrong, Léo Culhane, Roméo Tardif et Johan Yerkovich.

Cet autre accident porte à 16, le nombre de mineurs décédés la même année dans la mine East-Malartic.

En 2011, un monument est érigé pour honorer la mémoire des 16 victimes de la mine East-Malartic, décédés lors de cette année sombre de l’histoire minière québécoise.

Voici une chanson de Paul Brunelle qui raconte les événements de 1947 à Malartic.



Apprenez comment 16 mineurs ont perdu la vie dans la même mine, au cours de la même année. Coïncidence ou malédiction?
Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!
Moyenne de 5 sur 1 votes

Photo de profil de François Paquette

François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

On veut votre avis sur ce contenu québécois