Qui est le Bonhomme Sept Heures ?
Le Bonhomme Sept Heures est un personnage fictif de la culture québécoise, souvent décrit comme un être maléfique parcourant les rues la nuit venue. Personne n’est certain de sa véritable apparence, mais il est généralement représenté comme un vieil homme au regard peu bienveillant, vêtu de plusieurs longs manteaux usés ou d’une cape. Selon les régions du Québec, il peut être décrit comme grand et maigre, avec un nez tordu, ou bien comme un homme barbu aux cheveux sales. Une chose est sûre : on ne veut pas croiser son chemin !
L’histoire du Bonhomme Sept Heures est souvent utilisée pour effrayer les jeunes enfants et les inciter à être plus sages. Selon la légende, cet homme sinistre sort de sa cachette après 19 heures pour enlever les enfants qui tardent à rentrer chez eux. Armé de sa canne, il les attrape et les cache dans son sac ! Ces enfants ne sont jamais retrouvés… On raconte également que son sac contient du sable qu’il lance aux yeux des jeunes pour mieux les capturer.
D’où vient le bonhomme Sept Heures ?
Bien que ce personnage soit connu dans la culture québécoise, il est difficile de déterminer exactement son origine. Les étymologistes, les auteurs et les Québécois eux-mêmes ne semblent pas s’entendre sur la réelle provenance du Bonhomme Sept Heures. La légende se passe de génération en génération et les versions changent selon celui qui la raconte…
Le ramancheur d’os
Un « ramancheur », ou bone setter en anglais, est un practicien manipulant les articulations pour soulager des douleurs. Souvent, les personnes traitées émettaient des cris pendant les séances de traitement, ce qui pouvait faire peur aux enfants de la maison. Les parents utilisaient alors la présence des bone setter pour menacer leurs enfants désobéissants. De là découlent deux hypothèses :
- D’abord, le terme « bone setter » aurait évolué en « Bonhomme Sept Heures » au fil du temps, par un usage abusif du langage. Cependant, cette interprétation est contestée par les étymologistes, qui la jugent peu plausible.
- Une autre explication avance que les « ramancheurs » intervenaient souvent tard le soir, après la journée de travail. Les enfants, terrifiés par les cris de leurs parents pendant les soins, se hâtaient d’aller au lit et restaient couchés jusqu’au petit matin, de peur de se subir le même traitement que leurs parents.
Les parents souhaitant voir leurs enfants au lit à une heure moins tardive les menaçaient de l’arrivée du bone setter !
Le respect des morts
D’autres versions suggèrent que le Bonhomme Sept Heures pénétrait dans les foyers, le soir de la Toussaint, pour observer les vivants. Invisibles aux yeux des mortels, les esprits des défunts qui l’accompagnaient et lui-même scrutaient chaque famille pour choisir leurs victimes. Ils emportaient généralement avec eux ceux qui ne respectaient pas la fête des morts et son importance.
Celui qui allume la lumière
Une dernière explication de l’appellation « Bonhomme Sept Heures » viendrait d’une déformation de l’anglais. Cette fois, le nom du personnage maléfique viendrait de bomb setter, l’individu chargé d’éteindre les lampadaires de la rue à la tombée de la nuit. Puisque cet homme se promenait la nuit, les parents utilisaient cette menace pour inciter les enfants à rentrer à la maison plus tôt. Certains prétendent également que les lampadaires étaient éteints à 19 heures, d’où l’appellation du Bonhomme Sept Heures.
Adaptation de la légende
Entre autres, le film d’animation « Les Cinq Légendes », intitulé « Le réveil des gardiens au Québec », présente le Bonhomme Sept Heures comme opposant du personnage principal, Jack Frost. La plupart des personnages emblématiques de notre enfance, tels que le Père Noël ou le lapin de Pâques, font partie de ce film sorti en 2012. Grâce à des animations de qualité et une histoire attachante, ce film offre une excellente occasion de replonger dans nos souvenirs d’enfance et d’en apprendre davantage sur ces figures légendaires, y compris le Bonhomme Sept Heures.
Plus spécifiquement au Québec, l’éminent auteur Patrick Senécal a publié en 2012 un roman jeunesse d’épouvante mettant en scène un personnage rappelant le Bonhomme Sept Heures. Dans « Sept pour Setteur », le Père Noël, le lapin de Pâques et la fée des dents se transforment en personnages maléfiques travaillant pour un sinistre individu nommé Monsieur Setteur. Les protagonistes, Rom et Nat, tentent de percer ce mystère captivant, offrant une histoire qui réunit les personnages de notre enfance de manière saisissante.
Ailleurs dans le monde
Croque-mitaine
Le croque-mitaine est l’appellation plus générique désignant le Bonhomme Sept Heures. Ce personnage maléfique vise à terroriser les enfants pour les rendre plus obéissants, au même titre que le Bonhomme Sept Heures. En fait, il rassemble les figures de différentes cultures créées dans le but de susciter la peur chez les enfants. Dans certaines régions de France, le Croquemitaine est ainsi nommé, tandis que dans d’autres, il est appelé Babau. Dans le reste du monde, il existe d’autres appellations telles que « El Coco » en Espagne ou le célèbre « Boogeyman » aux États-Unis.
Père Fouettard
Certains considèrent que le Père Fouettard est également une forme de croque-mitaine ou de Bonhomme Sept Heures, notamment à Genève en Suisse. Cette figure est également très connue dans le reste de l’Europe, en particulier en Europe centrale et occidentale. Le Père Fouettard accompagnerait Saint-Nicolas (ou le Père Noël) lors de sa distribution de cadeaux. Attention cependant ! Le Père Fouettard est là pour punir les enfants désobéissants en leur distribuant du charbon et des coups de fouet. Avec son long manteau et son sac pour emmener les enfants, son allure peut nous évoquer celle du Bonhomme Sept Heures.
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Grand intérêt pour cette légende, bien documentée
Merci beaucoup pour votre retour positif sur l’article ! Je suis ravie qu’il vous ait plu 🙂 C’est une légende que j’apprécie beaucoup aussi, l’explorer davantage a été très passionnant !