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Les 10 albums québécois les plus influents

Nous faisant danser, accompagnant nos moments les plus joyeux comme les plus tristes, la musique est la trame sonore de nos vies. Bien que les mélomanes écoutent des productions venant d’un peu partout à travers la planète, on apprécie toujours plus les disques qui nous ressemblent et qui dépeignent des réalités proches de la nôtre, et c’est le cas de ces dix albums, comptant parmi les plus influents du Québec.

Leonard Cohen – Songs of Leonard Cohen (1967)

Connu pour ses recueils de poèmes, c’est en 1967 que le montréalais Leonard Cohen enregistre son premier album, qui permettra au monde entier de découvrir sa voix chaude et envoûtante. Avec des chansons comme Suzanne, une ode à Suzanne Verdal, l’épouse du sculpteur Armand Vaillancourt, ou Sisters of Mercy, qui parle de l’hospitalité d’un groupe de femmes accueillantes dont on ignore s’il s’agit de nonnes ou de prostituées, l’album connût un succès modeste aux États-Unis, mais fera fureur en Europe, amorçant une longue et prolifique carrière pour le chanteur-gentleman.

Robert Charlebois et Louise Forestier – Charlebois/Forestier (1968)

Après trois disques assez sages s’inscrivant dans la plus pure tradition de la chanson française, Robert Charlebois découvre le rock psychédélique lors d’un voyage en Californie en 1967. De retour chez lui, l’artiste trouve enfin sa propre voix. Délaissant la guitare acoustique en faveur d’un son beaucoup plus rock et éclaté, il adapte en musique des textes du poète Claude Péloquin, de Gilles Vigneault et de Marcel Sabourin, et s’associe au Quatuor du Jazz Libre du Québec et surtout à Louise Forestier, dont les chœurs complètement éclatés allaient donner le ton à cet album, qui mettra un bon coup de pied au derrière de l’industrie musicale québécoise.

Jean-Pierre Ferland – Jaune (1970)

Inspiré par l’approche décomplexée et audacieuse de L’Osstidcho, Jean-Pierre Ferland engage Michel Robidoux, le guitariste de Robert Charlebois, pour composer avec lui les chansons de ce qui deviendra Jaune, l’un des plus grands classiques de la musique d’ici. Entre les morceaux plus conventionnels, comme Le Petit Roi, Quand on aime on a toujours vingt ans ou Sing sing, composée en un seul jet après que Ferland ait fumé du cannabis pour la première fois, on trouve aussi des pièces plus expérimentales, comme Le chat du café des artistes. Il s’agit en plus de la première production québécoise à contenir des synthétiseurs Moog.

Beau Dommage – Beau Dommage (1974)

Composé de Pierre Bertrand, Marie-Michèle Desrosiers, Réal Desrosiers, Michel Hinton, Pierre Huet, Robert Léger et Michel Rivard, le groupe Beau Dommage fait une entrée fracassante dans le paysage musical québécois (et dans les palmarès), avec leur premier album éponyme paru en 1974. Comprenant des succès intemporels tels La Complainte du phoque en Alaska, Ginette, Harmonie du soir à Châteauguay ou 23 décembre, plus de 400 000 exemplaires de ce disque ont été vendus à travers les années. Pas étonnant que plusieurs pièces de ce premier album tournent encore à la radio de nos jours.

Plume – Le vieux show son sale (1975)

Il ne faut surtout pas s’arrêter à son infâme pochette d’anthologie montrant, entre autres, une femme dont le visage semble dégouliner de sperme. Avec son mélange de blues, de rock, de tango et de joual, Le vieux show son sale, son deuxième album solo, consacre Plume Latraverse en tant qu’artiste irrévérencieux et provocateur, et l’inscrit comme l’une des voix les plus typiquement québécoises. On dénote également la participation de Serge Chapleau sur le disque, connu aujourd’hui comme caricaturiste à La Presse, à l’harmonica et au chant sur des morceaux comme Le lâchage de job ou Stella Daily Breakfast Blues.

Harmonium – L’Heptade (1976)

La vague du rock progressif, qui s’est déclinée à travers le monde dans les années 1970 avec des groupes comme Genesis, Jethro Tull ou Gentle Giant, a aussi fait des adeptes au Québec. Conçu autour du chiffre sept (et comptant sept musiciens), L’Heptade, le dernier album d’Harmonium avant la séparation du groupe, décrit les sept niveaux de conscience de la vie d’un personnage, de la folie à la sagesse. Le disque sort le 15 novembre 1976, la journée même où le Parti québécois prend le pouvoir pour la première fois, deux événements qui marqueront, chacun à leur façon, l’Histoire de la province.

Richard Desjardins – Tu m’aimes-tu? (1990)

Même s’il a été le leader et chanteur de la formation Abbittibbi de 1975 à 1982, c’est avec Tu m’aimes-tu, son second album solo, que Richard Desjardins a enfin été reconnu à sa juste valeur. Bien avant que le socio-financement ne soit répandu (et alors qu’on ne connaissait même pas l’existence de ce mot), le disque fût réalisé grâce au soutien financier de 1000 admirateurs. Chantant l’amour avec un rare brio, Desjardins a montré avec cette œuvre qu’il était possible d’avoir le lyrisme et la poésie d’un Jacques Brel, tout en utilisant une langue bien de chez nous.

Jean Leloup – Le Dôme (1996)

Troisième opus de Jean Leloup après Menteur (1989) et L’amour est sans pitié (1990), il aura fallu quatorze ingénieurs de son, quatre mixeurs, sept studios différents et une quantité phénoménale de musiciens pour réaliser Le Dôme. Contenant des sonorités très éclectiques et une tonne de succès qui se tailleront une place dans les palmarès, dont I Lost My Baby, Le monde est à pleurer ou Johnny Go, il s’agit de l’œuvre la plus acclamée de l’artiste, et l’influence de sa pop intelligente se fait toujours sentir auprès de bon nombre de chanteurs et de musiciens d’aujourd’hui.

Les Colocs – Dehors Novembre (1998)

Suite à leur premier album, Les Colocs ont obtenu la réputation d’être un grand groupe de party. Avec la sortie de Dehors Novembre, ils seront dès lors considérés comme un grand groupe tout court. En incorporant à leurs compositions une touche de klezmer, de reggae et des rythmes sénégalais grâce à la participation des frères Diouf, la formation a prouvé que la musique du monde pouvait parfaitement se marier aux sonorités québécoises, et même l’enrichir. On imagine facilement les nombreux trésors musicaux que le groupe aurait légué à la postérité, n’eût-été de la mort prématurée de Dédé Fortin.

Arcade Fire – Funeral (2004)

Il est rare qu’un premier disque soit aussi abouti que le Funeral d’Arcade Fire, une production qui, cinq albums plus tard, demeure encore la meilleure du groupe. Enregistré en à peine une semaine à l’Hotel2Tango de Montréal, ce classique instantané combinant rythme, harmonies vibrantes et émotions intenses, est un pur plaisir de la première à la dernière note, et a lancé à lui-seul la réputation de Montréal comme incubateur de talents. Il attira même l’attention de nul autre que le grand David Bowie, qui collaborera avec la formation à plusieurs reprises, sur la scène comme en studio.

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