5 matériaux naturels à la mode à intégrer à votre quotidien

De plus en plus, la conscientisation écologique nous pousse à consommer différemment et à trouver des solutions renouvelables, moins polluantes, ou produisant moins de déchets. C’est à la mode d’être écolo et la planète, peu à peu, ne peut que s’en porter mieux! Mais parfois, les nouveautés écologiques sont… un peu… étranges… Je ne juge pas du tout, mais avouez que ça peut paraître original (voir carrément étrange) de se laver avec un légume et de la terre!!

Plusieurs de ces matériaux écologiques sont assez nouveaux et peu connus, d’où l’idée populaire qui veut que les écolos sont «wierds». Eh bien, c’est aujourd’hui que vous vous mettez à jour sur nos différentes productions, presque toutes québécoises et écologiques! Bonne (re)découverte!

L’asclépiade

Nous transformons maintenant les mauvaises herbes en manteaux d’hiver bien chauds ou en glacières. Oui, oui, les «mauvaises herbes»!

Nourriture de prédilection du monarque, cette plante produit à l’automne des graines équipées de petits parachutes. Ils servent à emporter les graines un peu partout au gré du vent pour propager les asclépiades. On peut maintenant récupérer ces graines, ou plutôt leur «parachute» qui sont des fibres très douces, pour rembourrer les vêtements chauds. C’est doux, isolant, et 100% naturel, en plus d’être local!

Et les papillons là-dedans, me direz-vous? Aucun soucis, les graines sont retirées de leur douce toison immaculée, et replantées pour l’année suivante. De plus la récolte des graines n’est possible qu’à l’automne, moment où les monarques sont déjà partis pour les pays chauds, ou en hibernation pour les autres espèces de papillon.

Le chanvre

Il n’est pas «nouveau», mais le chanvre connait un essor spectaculaire et une diversification de ses usages depuis quelques années. Il peut être utilisé en textile, en construction, en alimentation, en médecine, en biocarburant, et plus encore! Le Saguenay a de plus en plus de champs de chanvre pour fournir les différentes compagnies québécoises qui utilisent cette matière première aux multiples propriétés. C’est une plante polyvalente et pleine de qualités. Le chanvre est:

1. Très riche en protéines, vitamines et bons gras, ce qui en fait une excellente base de collations pour humains… et même pour chiens!
2. Durable et fait des tissus avec une bonne longévité
3. Assez isolant pour être utilisé lors de la construction d’habitations, entre autre sous forme de blocs de bétons de chanvre!
4. Riche en vitamines A, B et E, ainsi qu’en oméga-3 et 6, ce qui en fait une huile cosmétique écologique, nourrissante et très douce pour la peau

Franchement, avec tous ces usages, c’est étonnant que son utilisation ne remonte qu’à quelques années! (En fait, on l’utilisait il y a longtemps, mais au 20ᵉ siècle, sa culture a été prohibée, même s’il s’agit d’une sous-espèce ne produisant pas les fameuses cocottes psychoactives servant à des fins controversées… Oui, oui, le chanvre, c’est du «pot», mais qui ne se fume pas 😉 )

La courge luffa

Quoi? Une courge? Eh oui! La fameuse éponge luffa dont on parle tant depuis quelques années, c’est en fait une tranche… de courge! Celles qu’on achète ne proviennent généralement pas du Québec, MAIS! Vous pouvez (si vous êtes bien équipés) en faire pousser vous-même pour obtenir votre stock d’éponges 100% écologique et compostables. Utiles pour laver la vaisselle, ou sous la douche, sachez que les luffas sont aussi comestibles si elles sont cueillies jeunes. N’essayez pas de manger votre éponge…!

L’argile

Un minéral dans cette liste végétale! Le seul que j’ai trouvé, car les exploitations minières ne sont pas vraiment écologiques… Mais l’argile se trouve assez en surface, on l’extrait donc dans les carrières, et non dans les mines. Renseignez-vous pour avoir un produit local!

L’argile n’est pas nouvelle, mais l’usage qu’on en fait a beaucoup évolué depuis la sortie du film Mon fantôme d’amour… Vous savez… la scène de la poterie!

On connait les masques à l’argile depuis bien longtemps. En cosmétique, son usage reste un grand classique, mais en construction, en produit nettoyant pour la maison, ou même en traitement médicinal, l’argile a la cote en ce moment!

Saviez-vous que des briques d’argiles ont été utilisées pour construire les aqueducs romains et la grande muraille de Chine? On peut donc dire sans trop se tromper que c’est un matériau durable! En plus, elle est isolante, ce qui réduit considérablement l’empreinte écologique du bâtiment, elle est réutilisable, recyclable, et non polluante. Je ne suis pas une experte, mais j’ai lu que même sa transformation est écologique, car l’argile a des besoins en eau inférieure à d’autres minéraux pour être travaillée et traitée.

Les «pains d’argile» sont également un truc très à la mode! C’est un nettoyant qui ne raye pas les surfaces, est non toxique, en plus d’être naturel. On peut l’utiliser pour la vaisselle, la vitrocéramique, les fenêtres, le sol, la salle de bain… De quoi remplacer votre bouteille de Fantastik! Il existe aussi des versions plus douces pour laver la peau ou les cheveux.

D’ailleurs, en naturopathie, on recommande d’ingérer un certain type d’argile pour aider le système gastro-intestinal… Problèmes de gaz ou de transit? Quoi de mieux qu’un bon retour à la terre pour aider le tout de manière naturelle? Mais attention, ne prenez pas votre pain nettoyant pour sucrer votre café! Il risque d’avoir un drôle de goût de fond de cuvette (propre, mais quand même!). Il existe de l’argile de grade alimentaire pour l’utilisation interne, renseignez-vous avant de boire de l’eau de javel… euh… de l’argile!

Le bambou

J’ai hésité à mettre le bambou dans cette liste. On l’utilise de plus en plus dans les textiles, dans les outils en bois (outils de cuisine, brosse à dents, etc.) et en construction, et c’est vrai que c’est un matériau aux multiples bienfaits:

1. Il est très renouvelable puisqu’il atteint sa taille adulte en quelques mois.
2. Il pousse à l’année, sans période de dormance l’hiver.
3. À masse égale, le bambou est 5 fois plus efficace qu’un arbre pour absorber le CO2.
4. C’est un matériau à la fois solide, flexible et léger.
5. Sa culture ne demande pas d’engrais, pas de pesticides, et a de faibles besoins en eau.

MAIS! Le bambou a un côté sombre… Comme tout, vous me direz, rien n’est tout noir ou tout blanc. Mais, son principal défaut à mon avis… c’est qu’il n’est pas local. Et puisque le demande est très grande, ce nouveau matériau à la mode n’est pas toujours cultivé et traité avec le soin qu’il devrait, ce qui entraîne d’autres problèmes écologiques:

1. La monoculture de bambou épuise les sols et rend l’environnement vulnérable aux invasions de ravageurs.
2. C’est une plante passablement envahissante qui a tendance à étendre naturellement son aire de répartition, faisant disparraître petit à petit les forêts adjacentes aux cultures.
3. La coupe s’effectue parfois avant la maturité des spécimens, ou bien trop de fois sur un individu mature, ce qui entraîne un produit de mauvase qualité.
4. Le procédé chimique pour faire des fibres de bambous pour le textile est très polluant, tout comme les différentes colles et autres utilisées dans sa transformation pour la construction.
5. En ajoutant tout cela au coût écologique du transport de l’Asie vers le Québec, ça devient un matériau moyennement intéressant.

Alors pour ou contre le bambou dans cette liste? Personnellement, je préfère les options locales. Le bambou serait sans doute plus à sa place dans le même article, mais en Asie! Mais comme c’est la grande mode en ce moment, j’ai voulu en parler quand même. Qui sait, si les méthodes de cultures deviennent plus responsables, peut-être que le bambou deviendra une bonne option dans le futur… quand on aura des bateaux cargo propulsés au chanvre 😉

Utilisez-vous déjà certains de ces matériaux dans votre quotidien? Je suis curieuse; exprimez-vous!