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Mère Teresa : Une sainte ou une imposture ? Analyse des faits

Mère Teresa : Sainte ou imposture? Le débat se poursuit ⚖️

À travers le monde, Mère Teresa est l’incarnation de la bonté, de l’altruisme et du don de soi. On lui a même décerné le Prix Nobel de la Paix en 1979. Le pape Jean-Paul II l’a béatifiée en 2003 et le pape François l’a canonisée en 2016. 

Qu’est-ce qui pourrait bien entacher la mémoire de Sainte Teresa de Calcutta ?

La vérité.

Et cette vérité est loin de dépeindre le même personnage que les médias, les politiciens et l’Église nous ont présenté au cours des quatre dernières décennies. On nous la montre comme une personne qui se sacrifie pour les autres, sans jamais penser à elle. Une religieuse dévouée qui allège les souffrances des miséreux, des malades et des mourants.

Elle fait le tour du monde comme une vedette ou une sommité. Dans chaque ville ou pays qu’elle visite, on la traite avec les honneurs réservés aux plus grands dignitaires. Partout on lui témoigne un respect et une admiration sans bornes.

Mais est-ce que toutes ces considérations et tous ces honneurs sont mérités ? Est-ce qu’on nous a caché le côté sombre de Mère Teresa pour nous vendre une image fabriquée ?

Selon plusieurs critiques qui ont enquêté sur sa « carrière » de religieuse, c’est bel et bien le cas.

Le regretté écrivain, journaliste et chroniqueur Christopher Hitchens, a rendu public le fruit de ses recherches dans le livre « The Missionary Position: Mother Teresa in Theory and Practice » en 1995.

Christopher Hitchens

Hitchens décrit Agnes Gonxha (le vrai nom de Mère Teresa) de cette façon :

 « une fanatique, une fondamentaliste et une imposture, notamment pour son opposition implacable à l’avortement, à la contraception et au divorce, mais aussi pour l’indigence sanitaire de ses asiles, ses conceptions théologiques rétrogrades assimilant la souffrance à une occasion de rédemption, son opposition à l’éducation et à la formation de ses religieuses et son autoritarisme à l’égard de son ordre, enfin sa fréquentation peu regardante de dictateurs sans scrupules et de financiers douteux »

Des recherches menées par le professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal, Serge Larivée et ses collègues Carole Sénéchal et Geneviève Chénard, sont arrivés à des conclusions qui déboulonnent aussi le mythe de la soi-disant bienfaitrice. Au départ, le but des chercheurs était de s’intéresser au phénomène de l’altruisme, ce qui les a amenés à s’intéresser à la religieuse. Ils ont vite déchanté à mesure qu’ils découvraient la vraie nature de Mère Teresa.

Valeurs rétrogrades

À plusieurs reprises, Mère Teresa affiche son fondamentalisme religieux. Elle s’oppose farouchement à l’avortement, mais aussi à la contraception et au divorce.

Les politiques inspirées par ce type de valeurs, retirent aux femmes tout contrôle sur leur vie en les empêchant de quitter leur mari ou en les obligeant à porter à terme les grossesses non-désirées. En interdisant la contraception, on enlève complètement aux femmes le contrôle de leur système reproductif. Dans un pays du tiers-monde, cela résulte en une multiplication de la misère et ça favorise la propagation d’infection transmises sexuellement et par le sang (ITSS).

Cela ne semblait pas poser de problème à Mère Teresa… du moment que l’on se conforme aux dogmes catholiques sexistes auxquels elle souscrivait de façon fanatique.

L’insalubrité des mouroirs

Mère Teresa est reconnue pour ses œuvres auprès des malades et des mourants. Elle fonde des mouroirs où elle reçoit des patients en fin de vie, pour les accompagner vers la mort. Dans d’innombrables reportages on nous montre des images d’une Mère Teresa pleine de compassion, tenant la main d’enfants mourants, priant pour eux, posant sa main sur leur tête.

Ce qu’on ne nous montre pas, ce sont les conditions de vie – ou de mort – des pensionnaires des mouroirs de Mère Teresa à Calcutta.

Tout de même, des médecins scandalisés ont critiqué les conditions horribles dans lesquelles les malades vivent leurs derniers moments. Dans les mouroirs de Sainte Teresa, les patients ne reçoivent aucun soin. Pas le moindre analgésique pour soulager la douleur. Les rares médicaments qui sont administrés, sont souvent périmés.

Quant aux conditions d’hygiène, elles sont scandaleuses. Mère Teresa n’accorde tellement pas d’importance à la salubrité, que les seringues sont utilisées plus d’une fois.

Elle entasse ses patients dans ses mouroirs sans distinction. Les patients curables avec les mourants, les contagieux avec les non-infectés. On rapporte également que les enfants sont souvent attachés à leur lit et qu’on leur interdit toute visite.

L’empathie et la compassion de Mère Teresa ne semblent exister qu’à la télé et dans les articles complaisants qui ont fait le tour du monde.

Hypocrisie

Mère Teresa profitant du confort d’un lit de mort propre et douillet

Mère Teresa a elle-même eu beaucoup de problèmes de santé tout au long de sa vie. Contrairement à ses patients, elle n’a pas été privée de soins ou de médicaments. Elle allait plutôt se faire soigner dans des hôpitaux privés où elle se payait les meilleurs médecins, les meilleurs traitements et les meilleurs médicaments. Pendant ce temps, ses patients – dont beaucoup d’enfants – mourraient dans les pires souffrances et les conditions sanitaires les plus abjectes.

Le culte de la souffrance

Des conditions indignes pour « mourir dans la dignité »

Mère Teresa suivait ainsi la doctrine catholique selon laquelle, le croyant doit offrir sa souffrance en sacrifice à Dieu pour se rapprocher du Christ, qui aurait souffert sur la croix. C’est pour cette raison que dans sa « Maison des agonisants » elle refusait à ses patients le moindre analgésique qui aurait pu soulager un peu la douleur. Cela aurait amoindri l’offrande pour son Dieu. Elle laissait volontairement les gens souffrir, par pur fanatisme religieux.

Dans une interview, elle dit à un patient en phase terminale de cancer : « Tu souffres comme le Christ sur la croix. Alors, Jésus doit être en train t’embrasser ». Le mourant réplique : « S’il vous plaît, alors, dites-lui d’arrêter ». Imperméable à l’ironie du malade, elle dit à la caméra : « il y a quelque chose de très beau à voir les pauvres accepter leur sort, le subir comme la passion du Christ. Le monde gagne beaucoup à leur souffrance ».

Le culte malsain que Mère Teresa voue à la souffrance semble ne s’appliquer qu’aux pauvres. Quand c’est elle qui souffre… Hop ! À l’hôpital privé pour riches !

Des relations douteuses

Mère Teresa fraternisant avec Michèle Duvalier l’épouse du dictateur haïtien

Durant ses « tournées » Mère Teresa s’entend bien avec les pires dictateurs de son époque. Elle s’en fait des amis, des alliés. Dans leurs pays totalitaires, elle fonde des établissements religieux, ce qui accroit l’influence de l’Église qui aime bien avoir une emprise sur les peuples vulnérables. Pour les financer, elle accepte les dons qui lui sont accordés par des tyrans, comme le dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier qui lui décerne la légion d’honneur 1981.

N.D.L.R. La fortune de Duvalier était directement volée aux pauvres de son pays.

Elle entretient d’excellentes relations avec d’autres dictateurs comme celui des Philippines Ferdinand Marcos et elle est bien reçue au sein du régime de Fidel Castro à Cuba.

Mère Teresa avec son co-religionnaire, l’escroc Charles Keating

Elle va tenter de prêter main forte à l’escroc américain Charles Keating, en demandant la clémence du juge lors de son procès pour fraude financière en 1992. Elle lui devait bien cela, cet intégriste catholique lui avait donné beaucoup d’argent dans le passé !

Sainteté et relations publiques

Le pape Jean-Paul II et Mère Teresa partagent la scène

Afin de pouvoir la déclarer « bienheureuse », l’Église catholique devait reconnaître la réalisation d’un miracle à Mère Teresa et d’un deuxième pour en faire une Sainte. Le premier est la « guérison » de Monika Besra, une indienne qui déclarait être atteinte d’une tumeur à l’estomac. La supposée guérison aurait été constaté le 5 septembre 1998, soit le jour du premier anniversaire de la mort de Mère Teresa.

Les médecins qui ont soignée Mme Besra, ont déclaré qu’il s’agissait en fait d’un kyste tuberculeux qui s’est résorbé grâce à un traitement médicamenteux et non une tumeur.

Jean-Paul II a tout de même décidé de reconnaître le miracle et comme il avait fait accélérer le processus de béatification précédemment, le rituel a pu avoir lieu le 19 octobre 2003.

Pour la canonisation (élever une personne au rang de sainteté) on avait besoin d’un deuxième miracle. Cet opportun deuxième « miracle » de Mère Teresa lui est aussi attribué après sa mort, en 2008. Il s’agit d’un Brésilien qui prétend avoir été guéri d’un abcès au cerveau, après avoir appliqué des reliques de la défunte religieuse sur sa tête.

Le pape François décide que cette histoire farfelue confirme le deuxième miracle dont l’Église a besoin, pour enfin faire une sainte de sa plus grande star.

Le pape François canonise Mère Teresa

La cérémonie de canonisation de Mère Teresa a lieu le 4 septembre 2016 sur la place St-Pierre à Rome. On célèbre cet événement de façon simultanée lors de manifestations de croyants en Macédoine, en Albanie, en Italie, en Inde ainsi qu’en France. Un vrai festival international catholique !

Prabir Ghosh, le secrétaire général de l’Association indienne de pensée rationaliste et scientifique, déclare que « les miracles attribués à Mère Teresa pour sa canonisation sont complètement fictifs […] Les Missionnaires de la charité ont truqué les faits. »

Pourquoi ces miracles fabriqués et cette canonisation douteuse ? Selon les critiques de Mère Teresa, c’est une question de timing et d’image publique.

Cette image qui transpire la compassion fait partie d’une campagne de publicité de l’Église

Il est pertinent de souligner que l’Église catholique traversait alors une crise sans précédent. Un peu partout dans le monde, les scandales de prêtres pédophiles protégés par le Vatican éclataient les uns après les autres. Plus que jamais, l’image du clergé était ternie. L’Église avait besoin de réhabiliter son image publique et de raviver la foi de ses ouailles.

Disons simplement que des miracles inédits et une canonisation, ça tombait plutôt bien pour créer la diversion idéale et se sortir de la crise médiatique dans laquelle l’Église était empêtrée !

N.D.L.R. Si les deux miracles sont authentiques, l’auteur de ces lignes aimerait bien comprendre pourquoi Sainte Teresa de Calcutta a décidé de guérir deux personnes après sa mort alors qu’elle laissait crever les malades par centaines lors de son vivant !

Les symboles sont parfois plus importants que les faits

De nos jours, Mère Teresa fait toujours l’objet d’un culte, malgré les révélations. Beaucoup de gens ignorent les faits, d’autres les rejettent en laissant leur foi déterminer de ce qu’ils « choisissent » de croire. Mais les faits sont les faits et aucune croyance ne saurait les altérer.



Même si l'Église en a faite une sainte, Mère Teresa n'est pas celle que vous croyez. Découvrez sa vraie nature, derrière l'image fabriquée.
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

5 réflexions au sujet de “Mère Teresa : Une sainte ou une imposture ? Analyse des faits”

  1. Le Chef Cuisto m’a souvent impressionné par ces multiples trucs, à propos de… TOUT!
    Cette fois-ci, sa publication « Mère Teresa : sainte ou imposture? » m’a laissé sans mots!
    Cet article devrait être lu par tous les individus, peu importe leur statut « théologique »!
    BRAVO, CHEF CUISTO, vous faites du bon boulot!!!

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  2. merci pour votre analyse qui va à l’encontre de tout ce que l’on m’a bourré dans le crâne dans les cours de catéchèse, homélie et autres discussions avec les religieux ça déboulonne un mythe et ça tombe à point avec mon fort détachement envers la religion catholique entamée il y a qq années maintenant.

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  3. Merci de m’avoir fait découvrir un autre côté à ce personnage historique. Je me demande par contre si les conditions de ses mouroirs (surtout l’absence de médicaments et d’hygiène) sont attribuables à sa mauvais volonté (ou son intégrisme), ou plutôt au mauvais financement ? Souvent les œuvres humanitaires sont bien mal financées

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