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Nuremberg – Le procès des monstres nazis

🕊️ De l'horreur à la justice : L'histoire du procès de Nuremberg

Le Procès de Nuremberg, qui s’est tenu du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946, fut le premier procès international de l’histoire. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés se sont réunis pour juger les principaux responsables du régime nazi pour leurs crimes contre l’humanité. Ce procès historique a établi de nouveaux précédents en matière de justice internationale, mais il a également suscité des débats et des controverses qui persistent encore aujourd’hui.

Au rang supérieur, les quatre juges du procès des médecins nazis (Nuremberg, décembre 1946 – août 1947). De gauche à droite : Harold L. Sebring, Walter B. Beals, Johnson T. Crawford, et Victor C. Swearington

Les principaux accusés

Le Procès de Nuremberg a vu comparaître 24 dirigeants nazis de premier plan, accusés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de crimes contre la paix. Parmi les accusés les plus notoires, figuraient des personnalités telles que Hermann Göring, chef de l’armée de l’air allemande et proche collaborateur d’Hitler, Rudolf Hess, ancien bras droit d’Hitler, et Joachim von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères.

D’autres accusés de haut rang comprenaient Wilhelm Keitel, chef de l’État-major de la Wehrmacht, Julius Streicher, éditeur du journal antisémite « Der Stürmer », et Albert Speer, architecte d’Hitler et ministre de l’Armement et de la Production de guerre. Avec leurs complices, ces hommes étaient responsables de la mise en œuvre des politiques nazies qui ont conduit à la persécution, à l’extermination et à la souffrance de millions de personnes.

Au premier rang, de gauche à droite : Hermann Goering, Rudolf Hess, Joachim von Ribbentrop, Wilhelm Keitel, Ernst Kaltenbrunner, Alfred Rosenberg, Hans Frank, Wilhelm Frick, Julius Streicher, Walther Funk et Hjalmar Schacht. Au deuxième rang, de gauche à droite : Karl Dönitz, Erich Raeder, Baldur von Schirach, Fritz Sauckel, Alfred Jodl, Franz von Papen, Arthur Seyss-Inquart, Albert Speer, Konstantin von Neurath et Hans Fritzsche

Les principaux chefs d’accusation retenus contre les accusés étaient les suivants :

Le Palais de Justice et la prison de Nuremberg

1. Crimes contre la paix et complot : Pour avoir planifié, initié et mené des guerres d’agression en violation du droit international et des traités internationaux.

2. Crimes de guerre : Pour avoir commis des actes de violence et de brutalité envers des prisonniers de guerre, des civils et des populations occupées, mais aussi pour les déportations, les pillages de biens et la dévastation et destruction de villes et villages sans motifs.

3. Crimes contre l’humanité : Pour avoir perpétré des actes de génocide, de persécution, d’extermination et de réduction en esclavage et tout actes inhumains commis envers des groupes ethniques, religieux et politiques.

Création d’un nouveau chef d’accusation

Benjamin Ferencz était le procureur en chef du coté des États-Unis

L’un des aspects les plus marquants du Procès de Nuremberg a été l’introduction du concept juridique de « crime contre l’humanité ». Cette notion reconnaissait que certains actes, tels que les meurtres de masse, les déportations forcées et les traitements inhumains, constituaient des crimes non seulement contre les lois nationales, mais aussi contre la conscience de l’humanité tout entière.

L’incorporation de ce chef d’accusation dans le procès de Nuremberg a établi un précédent important dans le droit international et a jeté les bases de la création de tribunaux internationaux chargés de juger les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité dans le monde entier.

Les sentences des coupables

À l’issue du procès, douze des accusés ont été condamnés à mort par pendaison, trois ont été acquittés et les autres ont été condamnés à des peines d’emprisonnement, allant de quelques années à la réclusion à perpétuité. Parmi les condamnés à mort figuraient Hermann Göring, Joachim von Ribbentrop, et Julius Streicher, tandis que Rudolf Hess a été condamné à la prison à perpétuité.

Ces sentences ont marqué un tournant historique dans la poursuite de la justice internationale et ont envoyé un message clair selon lequel les dirigeants politiques et militaires ne pouvaient pas se dérober à leur responsabilité pour des crimes aussi graves que ceux commis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Insatisfaction et controverses

Malgré les verdicts rendus par le Tribunal de Nuremberg, certaines voix se sont élevées pour critiquer le procès et ses résultats. L’acquittement de certains accusés pour des raisons politiques ont fait naître un grand sentiment d’injustice chez les victimes et d’autres observateurs.

Des gens manifestent contre les acquittements du procès de Nuremberg

D’autres ont souligné que de nombreux crimes commis par les Alliés, tels que les bombardements stratégiques et les déplacements de population, n’avaient pas été jugés. L’utilisation de la bombe atomique par les Américains à Hiroshima et Nagasaki ne sera jamais jugée.

De plus, le fait que certains criminels de guerre nazis aient échappé à la justice, soit en se suicidant avant leur capture, soit en fuyant à l’étranger, a alimenté le sentiment d’injustice chez de nombreuses victimes et survivants de l’Holocauste. Herman Goering est parvenu à se suicider dans sa cellule avant son exécution grâce à une capsule de cyanure qui lui aurait été remise par un complice.

Douze des accusés écopent de la peine de mort par pendaison. La sentence est appliquée dans l’ancien gymnase du palais de justice par un bourreau professionnel américain.

Le Procès de Nuremberg demeure un événement pivot dans l’histoire de la justice internationale. Il a établi des normes juridiques importantes et a permis de traduire en justice certains des responsables des atrocités commises pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, il a également suscité des débats et des controverses qui mettent en lumière les défis complexes de la poursuite de la justice dans un contexte international. Malgré ses imperfections, le Procès de Nuremberg reste un rappel poignant de la nécessité de tenir les criminels de guerre responsables de leurs actes et de prévenir les atrocités futures.



Le procès le plus célèbre de l'histoire a jeté les bases de la justice internationale. Il rappelle aux tyrans, que personne n'est à l'abri des conséquences de ses actes.
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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