Êtes-vous prêts pour la semaine de l’épouvante? On entend le rire des sorcières, on voit des fantômes, on sent le sucre qui ne manquera pas de remplir la maison… mais surtout, les citrouilles font leur apparition dans les recoins les plus surprenants!
Oui, oui, c’est bien l’Halloween qui approche à grands pas! Êtes-vous aussi excités que moi? Avez-vous commencé à consommer des chaïs à la courge épicée? Votre bougie pumpkin spices brule en permanence? Vous avez acheté une infecte tarte à la citrouille? Vos citrouilles sont sur votre perron? Vous êtes prêts!
D’accord, mais… pourquoi la citrouille? C’est vrai au fond, honnêtement, pour la fête de la terreur et des bonbons, c’est un drôle de symbole, non? La citrouille n’est ni effrayante, ni un ingrédient de choix pour confectionner des friandises. Alors, pourquoi la citrouille?
Le Québec irlandais
Pour comprendre d’où vient cette tradition, il faut remonter dans nos origines irlandaises. Vous ne saviez pas que nous en avions? Mais… pourquoi fêterions-nous la Saint-Patrick, alors?
Au début du XIXe siècle, le Québec a accueilli énormément de migrants irlandais qui fuyaient la Grande Famine dans leur pays. Ce triste événement fut le résultat de décisions politiques, ainsi que de l’apparition du mildiou de la pomme de terre, une maladie qui détruisit les champs de patates à une vitesse incroyable.
Privés de nourriture, les Irlandais ont massivement immigré dans plusieurs pays, dont en Amérique. Des petites communautés se sont créées, permettant aux valeurs et aux traditions de perdurer, bien que les Irlandais se soient rapidement mêlés aux Québécois. Il y a d’ailleurs probablement un de vos ancêtres qui est Irlandais sans même que vous le sachiez! Ça doit être ça vos petits reflets roux que vous seul voyez! Et votre goût pour la bière! 😉
La légende à l’origine de la citrouille
C’est bien beau ce petit cours d’histoire, mais les citrouilles?? Eh bien, comme Halloween est le moment idéal pour se laisser bercer de contes et de mythes, laissez-moi vous raconter la légende irlandaise de Jack, le maréchal ferrant…
Il était une fois, dans un village reculé d’Irlande, un homme du nom de Jack, un maréchal ferrant notoire pour sa ruse et ses tours de passe-passe. C’était un personnage aussi malin que malicieux, et son cœur était sombre et cupide, toujours à la recherche de moyens pour s’enrichir davantage.
Un soir d’Halloween, alors que la lune était haute dans le ciel et que l’air était imprégné de magie, Jack fit la rencontre d’un homme en haillons. Un homme, qui n’était nul autre que le Diable lui-même.
Le Malin, voyant en Jack un esprit rusé, décida de le mettre au défi en lui proposant un marché. En échange de son âme, le Diable offrirait à Jack un sac d’or inépuisable. Jack, toujours avide de richesse, accepta l’offre sans hésitation.
Cependant, le maréchal ferrant avait encore quelques tours dans sa manche. Au lieu de céder son âme, il persuada le Diable de se transformer en une pièce d’argent pour payer la boisson qu’ils étaient en train de partager. Dès qu’il se changea en pièce, Jack emprisonna le maître de l’Enfer dans sa bourse.
Pour obtenir sa liberté, le Diable conclut un nouveau pacte, promettant de ne pas réclamer l’âme de Jack. Le maréchal ferrant, fier d’avoir été plus rusé que le Malin, le libéra, et il disparut dans un tourbillon de fumée.
Les années passèrent, et Jack vieillit. Finalement, le moment où il devait quitter ce monde pour l’au-delà arriva. Il se présenta aux portes du paradis, mais Saint-Pierre lui en refusa l’entrée, sa vie de tromperies et d’avidité ne lui permettant pas ce privilège réservé aux bonnes âmes.
Jack se dirigea alors vers les portes de l’enfer, mais le Diable, un rictus aux lèvres et fidèle à sa promesse faite des décennies plus tôt, refusa également de l’accueillir. Ne sachant où aller, Jack se retrouva condamné à errer éternellement dans l’obscurité, piégé entre le monde des vivants et celui des morts.
Concilient, le Diable accorda cependant à Jack un morceau de charbon ardent et éternel provenant des Enfers. Pour le transporter sans se brûler, Jack creusa un navet pour s’en faire une lanterne, et erra entre deux mondes à la seule lueur tremblotante de cette lanterne, cherchant un endroit où se reposer pour l’éternité.
À chaque 31 octobre, la légende veut que Jack se rapproche un peu du monde des vivants en mémoire du jour où il a celé son pacte avec le Diable. En mémoire du sort de Jack, chaque année à cette date, les vivants placent des bougies dans leurs légumes creusés, désormais appelés «Jack-o’-lantern» se protégeant des mauvais esprits, des âmes errantes… et du Diable.
Comme cette légende appartient à la tradition orale, il existe plusieurs variantes qui ont évoluées au fil des siècles. L’idée générale reste cependant la même: un navet a été transformé en lanterne par une âme errante.
Avec l’arrivée en Amérique, le légume de prédilection à creuser est devenu la citrouille puisque c’est beaucoup plus facile à creuser qu’un navet, mais les courges sont également originaires d’ici et donc très faciles à faire pousser en grande quantité. Pensez-y un instant et vous verrez que ça n’aurait pas été logique du tout de choisir l’avocat ou le chou-fleur!!
Une fête aux origines religieuses
J’entends parfois dire que l’Halloween est la meilleure fête, car elle n’a pas d’origine religieuse. Eh bien je suis dans le regret de vous annoncer que… c’est faux! Le 31 octobre est la fête celte de la Samain. Il s’agit de la première des quatre grandes fête religieuse du calendrier gaélique qui célèbre la fin de l’été, et le début de le période sombre. C’est un moment propice à la magie et aux apparitions de l’au-delà. À quand une BD de l’Halloween chez les Gaulois?
Bien que cette fête ait été passablement mise de côté avec la christianisation, on retrouve encore aujourd’hui dans plusieurs cultures une variation de la Samain. L’Halloween, fêtes de la magie et des légendes, est bien connue, mais on fête aussi, notamment au Mexique, le jour des morts, qui, si on y pense un instant, n’est pas si éloigné de la célébration Celte. D’autres fêtes du mystère et/ou des morts sont présentes tout autour de la planète dans une multitude de cultures.
Décorer les citrouilles aujourd’hui
J’en reviens à mes citrouilles. C’est bien beau de savoir d’où vient la tradition, mais qu’en est-il de nos citrouilles maintenant?
Bien que le visage effrayant reste un grand classique, des artistes tous plus talentueux les uns que les autres rivalisent de créativité pour créer des courges magnifiques, ou terrifiantes.
La difficulté de creuser et sculpter ce gros légume coriace a cependant mené à de nouvelles modes: peindre, bricoler ou même simplement agencer différentes courges font des décorations tout aussi jolies et créatives que les «originales» creusées.
Depuis quelques années, on assiste à une diminution des citrouilles creusées au profit de décorations plus durables. Les campagnes anti-gaspillage alimentaire ont fait leur chemin et de plus en plus, on voit des solutions écologiques aux bonnes vieilles citrouilles. Par exemple: les décorer sans les abimer pour pouvoir les cuisiner en novembre, les fausses citrouilles, ou même carrément remplacer par autre chose!
Les festivals de citrouilles commencent même à emboiter le pas à ce mouvement anti-gaspillage. Au Jardin botanique de Montréal, le bal des citrouilles a été remplacé par un autre événement afin d’éviter de gaspiller des centaines de citrouilles à chaque année. Les animateurs en costume sont fascinants dans leurs personnages et sont là pour nous faire rire… et nous en apprendre sur les courges!
En Ontario, un événement nommé Pumpkinferno regroupe 7 000 citrouilles sculptées à la main… Mais je devrais plutôt dire 7 000 fausses citrouilles! Elles ont été réalisées à partir de moules de vraies citrouilles et l’effet est tout aussi saisissant… en plus d’être écologique!
Et vous, comment sont vos citrouilles? Décorées, creusées, artificielles? Je suis curieuse!
Profitez bien de la saison de l’épouvante et surtout, mangez plein de courges!!
L'Halloween ne serait pas la même sans elle. Découvrez pourquoi la citrouille est le symbole même de cette fête !Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!
J’aime bien apprendre sur nos traditions culturelles Merci!