Gouvernement
Les Canadiens ont tendance à faire plutôt confiance au gouvernement, tandis que pour les Américains, le gouvernement est un mal nécessaire dont il faut se méfier. Il faut dire que l’exercice de l’autorité et le taux de criminalité est bien différent d’un pays à l’autre. L’accès presque illimité aux armes à feu aux États-Unis a évidemment une grande incidence sur la violence au sein de la société américaine.
La justice canadienne est surtout axée sur la réhabilitation tandis que la justice américaine est plutôt punitive et répressive. Les États-Unis trônent au sommet du palmarès des pays qui emprisonnent le plus ses citoyens. Plus de 2 145 100 Américains sont détenus dans leur pays. Cela représente 666 détenus par tranche de 100 000 habitants. En comparaison, le Canada compte 118 détenus par 100 000 habitants.
L’aspect historique n’est sans doute pas à négliger pour expliquer cette différence de perception du gouvernement d’un pays à l’autre. En 1775 les États-Unis se sont rebellés contre le roi George III, alors que les Canadiens sont restés loyaux à l’empire britannique au lieu de se lancer dans une guerre insurrectionnelle. Les Américains ont conquis leur souveraineté par les armes, en se rebellant contre le gouvernement britannique en place. Les Canadiens n’ont rien conquis du tout. Les États-Unis sont devenus une république alors que le Canada a fini en monarchie constitutionnelle. Le souverain officiel du Canada est, encore à ce jour, le roi Charles III.
Le sport
Les ligues sportives professionnelles sont très populaires en Amérique du Nord. NHL, NBA, NFL, PGA, MLB, etc. Mais ça ne correspond pas nécessairement aux sports qui sont réellement pratiqués au sein de la population.
Au Canada, le sport le plus suivi est incontestablement le hockey. Mais quels sports sont les plus pratiqués ? Les voici dans l’ordre selon Statistique Canada :
- Golf
- Hockey sur glace
- Natation
- Soccer
- Basket-ball
Aux États-Unis, c’est le football américain qui est le favori des sportifs de salon. Voici les sports les plus pratiqués aux États-Unis :
- Marche
- Natation
- Bowling
- Cyclisme
- Musculation
La nourriture
Au Canada, le lait est vendu dans des contenants de carton, des bouteilles mais aussi en sacs. Au sud de la frontière, du lait en sac serait tout simplement étrange et on ne saurait quoi en faire, puisque les pichets conçus pour contenir ces sacs n’existent pas non-plus !
Le fast-food est assez semblable. La pizza, les burgers, les frites et le poulet frit est présent dans les deux pays. Même la poutine commence à être populaire chez les Yankees… Même s’ils n’ont pas le bon fromage ni la bonne sauce pour en faire de la vraie, ils semblent apprécier la combinaison d’ingrédients similaires !
Ne cherchez pas non plus de chips au ketchup aux États-Unis. Cela n’existe tout simplement pas ! Tout ce que vous récolterez, seront des expressions de surprise, de confusion et peut-être même de dégoût, si vous en demandez !
Diversité culturelle
Les deux pays ont été peuplés par plusieurs groupes ethniques différents et ils continuent de recevoir beaucoup d’immigrants.
Cependant, le vivre-ensemble n’est pas conçu de la même façon des deux côtés de la frontière. La société américaine est décrite comme un melting pot où les cultures différentes s’entre-mêlent pour être assimilée en une seule… En quelque sorte. Au Canada, on parle davantage d’une mosaïque multiculturelle où chaque groupe ethnique est invité à conserver sa culture d’origine dans son pays d’adoption.
Le patriotisme
Les Canadiens sont généralement assez fiers de leur pays mais le manifestent plutôt sobrement et humblement. Même lors de la Fête nationale ou lors d’événements sportifs. On voit des unifoliés sur les bâtiments gouvernementaux et quelques institutions qui ont des intérêts nationaux ou internationaux. Mais il est assez rare de voir un gros drapeau canadien battre au vent devant une maison ordinaire ou une simple quincaillerie par exemple !
Aux États-Unis, on laisse la sobriété et l’humilité aux autres lorsqu’il est question de patriotisme. Le drapeau américain est omniprésent dans les villes et les campagnes. On oblige les enfants à réciter le serment d’allégeance au drapeau dès le plus jeune âge dans les écoles. Dans les films et les émissions de télé, sur les vêtements, dans les paroles des chansons, partout et en tout temps, on rappelle aux Américains qu’ils vivent dans le meilleur pays du monde ! Il n’est donc pas surprenant de voir les Américains tout au long de leur vie, exprimer un patriotisme démesuré qui s’apparente davantage au chauvinisme. De la même façon, il est compréhensible que l’Américain moyen ait peu de considération pour les autres pays du monde… Après tout, pourquoi s’intéresser aux autres pays s’ils sont tous inférieurs ! 😉
L’Éducation
Au Canada on mise beaucoup sur l’éducation. Notamment l’éducation supérieure. Plus de 53% de la population canadienne possède un diplôme d’études supérieures. Au pays de l’oncle Sam, seulement 32% des citoyens poursuivent leurs études au-delà de l’école secondaire. Il faut dire que l’accès à l’université est plus aisée au Canada.
La société canadienne a fait le choix de rendre l’éducation abordable et accessible à la population générale tandis qu’aux États-Unis, l’éducation est une business. L’université est tellement dispendieuse, que seuls les plus fortunés y accèdent. Les Américains qui ont une situation financière plus précaire, doivent souvent travailler à temps plein pendant leurs études et en sortent terriblement endettés.
La politique
Aux États-Unis, la politique est extrêmement polarisée. Une des raisons les plus évidentes est qu’il n’y a que deux choix, deux partis politiques, pour représenter la population. Le Parti républicain et le Parti démocrate. Ces deux options sont diamétralement opposées sur la presque totalité des enjeux. Le Parti républicain, très à droite, rassemble les plus conservateurs, les fervents religieux, les « bonnes vieilles valeurs d’autrefois ». Le capitalisme est au centre de leur philosophie, leurs politiques favorisent nettement les plus riches et offre peu de considération pour les classes sociales inférieures.
Le Parti démocrate, quant à lui, est plus ouvert au changement, à la diversité, à l’équité sociale et à l’environnement. Le capitalisme reste au centre de l’idéologie mais avec un volet plus équitable pour les classes défavorisées. Ce qui se traduit généralement, par des impôts et des taxes plus élevées.
Les Canadiens ont le choix entre cinq partis politiques d’importance pour les représenter au niveau fédéral. Cependant, le pouvoir s’échange entre les deux mêmes partis depuis des générations. Le Parti libéral et le Parti conservateur. Comme son nom l’indique, le Parti libéral est… plus libéral ! Progressiste, axé sur les programmes sociaux pour venir en aide à la population vulnérable. Ils sont aussi plus inclusifs en ce qui a trait à la diversité ethnique, sexuelle, culturelle… Bien sûr, ils sont plus dépensiers que leur vis-à-vis du Parti conservateur qui priorisent l’Économie, dans une idéologie beaucoup plus à droite.
Il faut toutefois spécifier que le spectre idéologique canadien est, dans l’ensemble, beaucoup plus à gauche qu’aux États-Unis. L’extrême droite n’est pas représentée de façon sérieuse au Canada. Notre parti le plus à droite, le parti conservateur est plus à gauche que le parti de gauche aux États-Unis, le Parti démocrate. Par exemple, le droit à l’avortement est toujours en péril aux États-Unis tandis qu’au Canada, seule une poignée de fanatiques religieux tentent de le remettre en question… sans succès !
Langue
Il y a deux langues officielles au Canada. L’anglais et le français. Cela donne l’impression que l’ensemble de la population est bilingue et que les deux langues sont parlées partout au pays. Dans les faits, il y a une province francophone, le Québec, une bilingue, le Nouveau-Brunswick et le reste du pays est essentiellement anglophone. La majorité des francophones ont au moins des notions de base en anglais ou sont carrément bilingues. Les anglo-canadiens sont généralement unilingues hormis les quelques rares communauté dites francophones hors-Québec qui pratiquent le bilinguisme anglo-franco dans la vie de tous les jours. On définit ce fossé culturel entre le Québec et le ROC (Rest of Canada) par l’expression « les deux solitudes ». Les immigrants sont, en revanche, les champions du bilinguisme !
Les États-Unis n’ont pas de langue officielle. Dans certains états du Sud, il y a un nombre significatif d’hispanophones mais dans l’ensemble du pays, l’anglais domine largement.
La religion
Au Canada la religion dominante est le christianisme de l’Église Catholique. Cependant elle est de moins en moins pratiquée et son influence dans la société et au gouvernement est pratiquement nulle.
Au États-Unis, la religion principale est aussi le christianisme mais sous la forme protestante qui se divise dans un nombre presque incalculable de dénominations différentes. Contrairement à la société canadienne qui est essentiellement laïque, la société et la politique américaine est très influencée par la religion, qui est omniprésente.
Dès qu’un athlète ou un artiste remporte un prix, il s’empresse de remercier son Dieu. Les politiciens s’assurent de projeter une image pieuse aux électeurs. Un candidat qui n’exprimerait pas sa dévotion pour Dieu, n’aurait pratiquement aucune chance d’être élu à quelque niveau que ce soit. Au Canada, on aurait tendance à se méfier d’un politicien qui aurait une telle dévotion. On se questionnerait sans doute sur sa santé mentale ! Certains états américains se définissent fièrement par leur fanatisme religieux. On les rassemble sous l’expression de « bible belt ».
Santé
Au Canada, les frais pour les soins de santé sont entièrement couverts par un régime d’assurance public. Les hôpitaux sont gérés par l’État avec l’argent des contribuables. Donc on ne passe pas à la caisse en sortant de l’hôpital. Cependant, les délais d’attente avant de voir un médecin, de subir une chirurgie ou de recevoir un traitement peuvent être très long.
Aux États-Unis, la plupart des travailleurs souscrivent à une assurance maladie via leur employeur ou contractent une assurance privée. Enfin, ceux qui en ont les moyens. Pour les autres, ils doivent se contenter de prier pour ne pas tomber malade ! Au sud de la frontière, les hôpitaux sont des business. Pour être soigné, il faut payer. Soit par le biais d’une assurance (qui ne couvre habituellement pas tout et seulement jusqu’à un certain montant), soit de sa poche. Par exemple, si vous souffrez d’une maladie dont le traitement est long et coûteux, comme un cancer, les compagnies d’assurances paieront les traitements jusqu’à ce qu’une limite fixée à l’avance soit atteinte. Elles cessent alors de payer et vous devenez inassurable. Si vous ne disposez pas d’une fortune personnelle… L’étape du testament est parfois la seule qui reste.
Toutefois, l’attente est bien moins longue qu’au Canada. Autrement dit, le système est bénéfique aux riches et peut aisément ruiner les gens ordinaires. Les patients sont des clients et les bons clients sont ceux qui ont de l’argent. Aux États-Unis, plus des 2/3 des faillites personnelles sont causées par des problèmes de santé.
La santé ne semble pas être une priorité au pays de l’oncle Sam. L’argent et le travail sont au centre de tout. Cela s’observe notamment en comparant les congés de maternité qui sont accordés aux nouveaux parents.
Au Canada, une mère qui met un enfant au monde a droit à un congé de maternité d’une durée de 52 semaines, et touche environ 55% de son salaire. Aux États-Unis… Rien. Certains employeurs accordent quelques jours, mais sans solde. Non seulement un congé payé est hors de question, mais il arrive aussi qu’une grossesse résulte en une perte d’emploi. Avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les États-Unis, qui sont la 1re puissance économique au monde, sont le seul pays qui n’accorde aucun congé de maternité payé dans le monde entier.
Évidemment, ce texte met en évidence les différences entre les États-Unis et le Canada. Mais il y a aussi énormément de similarités qui nous unissent. J’en ferai une liste dans un prochain article !
Les États-Unis et le Canada ont des points communs et une culture semblable à bien des aspects. Mais des différences majeures demeurent.Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!