Douleurs insupportables : Qu’est-ce qui fait le plus mal ?

La douleur est certes une sensation désagréable, voire insupportable dans certains cas. Ce stimulus sert à informer le cerveau qu’une partie du corps ne fonctionne pas correctement, qu’elle est blessée ou altérée. Généralement, plus la situation est urgente, plus le message généré par le nocicepteur dans le système nerveux est intense. En clair, plus c’est grave, plus ça fait mal.

On divise la douleur en deux grandes catégories.

La douleur aigüe

Ce type de douleur est comme un signal d’alarme. Il se passe quelque chose de grave qui requiert une attention immédiate, comme le réflexe qui nous fera lâcher une assiette brûlante par exemple. Des traumatismes comme des brûlures, des fractures, des coupures, un choc violent ou une sensation d’écrasement provoqueront ce type de réponse.

La douleur chronique

La douleur chronique est une douleur généralement constante ou de longue durée. Elle est le plus souvent liée à une maladie, une condition ou un dysfonctionnement du système nerveux. On parle alors de douleur neurogène ou nociplastique.

Cette chronique exclut les douleurs émotionnelles pour se concentrer sur la douleur physique, en s’appuyant sur le fruit des recherches d’une équipe de l’université McGill à Montréal. Les scientifiques ont réussi à mettre au point une échelle fiable de mesure de la douleur, ce qui ne fut pas une mince tâche ! En effet, l’intensité de la douleur est suggestive puisque le niveau de tolérance varie d’une personne à l’autre. Mais en établissant un questionnaire rigoureux qu’ils ont soumis à un échantillonnage varié de patients, ils sont parvenus à déterminer les 10 pires douleurs de l’expérience humaine.

La névralgie du trijumeau

Cette maladie est causée par une lésion ou une compression du nerf trijumeau qui part de l’arrière du crâne pour joindre et innerver le visage. Cette condition est aussi surnommée « la maladie du tic douloureux » à cause des mouvements involontaires du visage lors des crises. On compare ces crises à un violent choc électrique sur la joue, entre la bouche et l’œil. Le caractère imprévisible et soudain de cette douleur intense la rend particulièrement foudroyante.

La migraine

On considère comme étant des migraines, les crises répétées de céphalées (maux de tête) causées par une inflammation de vaisseaux sanguins. Cette inflammation est provoquée par des dysfonctionnements du système nerveux central.  

Loin d’être comparable aux maux de tête « ordinaires », la migraine chronique cause une douleur extrême, localisée dans une moitié du crâne. L’intensité de la douleur est telle, qu’elle peut provoquer des vomissements qui rendent l’expérience encore plus insupportable. Elle peut aussi causer une hypersensibilité à la lumière et au bruit.

La colique néphrétique

On appelle communément cette maladie « calcul rénal ». Les douleurs au bas du dos qu’elle cause, sont provoquées par une obstruction des voies urinaires qui occasionne une pression excessive au niveau des reins. La douleur peut irradier jusque dans le bas-ventre et l’aine. Contrairement aux maux de dos classiques, le patient ne peut pas adopter une position particulière pour soulager son mal. Peu importe comment il s’assoit ou se couche, la douleur sévit toujours de façon aussi intense.

La fibromyalgie

Cette maladie est un vrai casse-tête pour les médecins. Le syndrome polyalgique idiopathique (fibromyalgie), serait dû à une altération du système de détection et du contrôle de la douleur. Mais à ce jour, on n’en comprend pas encore tout à fait la cause. De plus, cette maladie très incapacitante est difficile à détecter puisqu’elle ne cause aucune lésion ou inflammation observable. Pour cette raison, la science a tardé à reconnaître la réalité de cette maladie. Les douleurs qu’elle cause sont diffuses et surtout persistantes. Tout le corps peut être touché.

La polyarthrite rhumatoïde

Forme la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques, la polyarthrite rhumatoïde touche des dizaines de milliers de Québécois. Lorsque le système immunitaire du malade s’attaque à la membrane des articulations, celles-ci enflent et fabriquent des enzymes inflammatoires. Ce phénomène provoque de vives sensations de brûlure et de raideur. Le moindre contact peut raviver considérablement la douleur. On dit que le poids d’un simple vêtement suffit. Ultimement, les épisodes répétés d’inflammation finissent par endommager les tendons, les cartilages et les os qui composent les articulations.

La maladie de Crohn

La maladie de Crohn est aussi une maladie inflammatoire chronique. Elle s’attaque au tube digestif et plus particulièrement, aux intestins. Lors des crises, les malades ressentent des puissantes douleurs abdominales mais aussi des douleurs articulaires, de la fièvre ainsi qu’une forte fatigue. Elle occasionne aussi des diarrhées intenses et des saignements importants dans les selles. Bien que les secrets de cette condition ne soient pas tous élucidés, on attribue généralement la maladie à des causes génétiques et environnementales.

L’amputation d’un doigt

Pourquoi les doigts ? Parce qu’ils sont parcourus d’un nombre important de nerfs qui rendent les doigts assez sensibles pour détecter les textures, la température, la pression, etc. Les doigts constituent la partie du corps la plus innervée du corps. Par conséquent, l’amputation du doigt est ressentie de façon plus intense que n’importe qu’elle autre partie du corps. De plus, même longtemps après le traumatisme, les victimes souffrent fréquemment de douleurs dites « fantômes ».

L’accouchement

Il y a plusieurs facteurs qui rendent l’expérience de donner naissance particulièrement souffrante. Surtout dans le cas d’un premier accouchement. Il y a évidemment l’intensité des contractions et l’étirement du col de l’utérus. Mais il y a aussi la durée du travail qui peut durer de quelques heures à plusieurs jours. Outre la résistance aux intenses douleurs liées à l’accouchement, les femmes qui accouchent doivent déployer une quantité d’énergie phénoménale pour venir à bout de ce marathon afin de donner la vie.

La piqûre de la paraponera

Plus fréquemment appelée bullet ant (fourmi balle de fusil), la paraponera vit dans les forêts tropicales de l’Amazonie. Son nom fait directement référence à l’atroce souffrance que cause sa piqûre. Lorsqu’elle perce la peau de sa victime, cette fourmi injecte un puissant venin neurotoxique. Aussitôt, une sensation de brûlure se fait ressentir autour de la zone affectée. Plutôt que de s’atténuer après quelques minutes, la douleur se répand jusqu’à irradier tout le membre concerné et provoque des spasmes musculaires pendant de longues heures.

Le syndrome douloureux régional complexe.

Le SDRC, est une maladie plutôt rare causée par une altération su système sanguin. Elle a pour effet de nuire à l’irrigation de certaines parties du corps et de causer des douleurs à ces dernières. On observe que ce problème apparaît généralement lorsqu’un nerf important est abîmé, soit après une opération, une fracture ou autre accident. La lésion entraînerait alors un dysfonctionnement qui fait ressentir des douleurs affligeantes à la personne atteinte. Le syndrome cause également une hypersensibilité, des œdèmes et autres inconforts. Les épisodes de douleurs peuvent durer plusieurs mois et à ce jour, il n’existe encore aucun traitement efficace. Selon les chercheurs de l’université McGill, le syndrome douloureux régional complexe est lié aux pires douleurs que peut subir un humain.