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La chance de vivre au Québec : la perspective d’un immigrant épanoui

Immigrer au Québec : le bonheur d'une nouvelle vie

La perspective d’un immigrant bien arrivé

Il est dimanche matin, enfin midi, parce que je suis un artiste. Je viens de terminer une omelette succulente dans un restaurant déjeuner de la Capitale-Nationale. Le genre de plat que tu manges à la Maison-Blanche, juste avant de renseigner le président sur les conjonctures économiques qui font monter le prix du latté que je sirote avec enthousiasme. Entre deux gorgées, je pense aux films d’action que je vais regarder pour entamer ma journée, quand tout d’un coup mon attention est détournée vers la table derrière moi, sur laquelle j’aperçois une famille atypique. Deux parents plus blancs que mon CV en 2007 sont en train de survoler le menu avec un enfant noir. Bien sûr, je me doute bien qu’il ne s’agit pas d’un enlèvement, mais bel et bien de deux adultes qui passent un moment convivial avec leur enfant adopté. Le regard discret, je ne peux m’empêcher de souligner la positivité que projette cette image. L’amour certainement, mais surtout la chance ! Comme un étudiant qui attend son retour d’impôt, j’y pense tout le temps. Je vous pose sincèrement la question ; y a-t-il une possibilité de construire une vie décente, voire atteindre le sommet de son potentiel sans une bonne étoile ? Soyons honnêtes, en général, les enfants qui se font adopter viennent rarement d’une lignée qui joue au polo devant Buckingham Palace. Lorsqu’il s’agit d’une adoption à l’international, ce sont souvent des endroits dans le monde qui donnent du fil à retordre à Rambo. Vous savez de quoi je parle ; vous êtes touriste dans un pays où le dollar est beaucoup plus fort que la monnaie locale. Vous vous sentez comme Elon Musk au marché aux puces. Mais la réalité, c’est que vous êtes entouré de locaux qui cherchent constamment leur prochain repas. L’un d’entre eux vous approche pour essayer de vous vendre un collier de plage tout en profitant de votre manque d’acclimatation pour soutirer l’iPhone de votre sacoche achetée sur Amazon. « Désolé mon touriste, j’aurais aimé être une bonne personne, mais je n’ai pas eu la chance d’étudier dans une école mal ventilée. »

Je m’excuse Patrice Bélanger. Ça, c’est le vrai “Survivor”.

Bien que ce soit une opportunité louable, changer d’environnement pour favoriser un développement sain nécessite un processus dans lequel l’enfant n’a aucun contrôle. Si on est âgé de huit mois, comment fait-on pour convaincre un organisme d’adoption et une famille d’accueil de nous donner l’opportunité de découvrir les pistes cyclables en hiver ? C’est pas comme un chômeur qui peut se faire encadrer par un ex-employé des ressources humaines dans une agence de placement. « Oublie pas de sourire quand tu parles de tes points faibles »… » dis-leur que tu as un bon esprit d’équipe quand tu es dans le jus. » Il y a bien des affaires qu’on peut contrôler dans la vie, mais comme vous l’avez déjà constaté à Noël, on ne choisit pas sa famille. Par contre, j’ai choisi de faire ruminer mon imagination quant à l’avenir du bambin qui engloutit des glucides qui baignaient dans du faux sirop d’érable. Aimera-t-il faire du ski ? Deviendra-t-il ingénieur ou plombier ? Tiens, j’aurais bien besoin d’un médecin de famille. En tout cas, contrairement à moi, j’espère qu’il ne perdra pas son temps à écouter des pseudos influenceurs sur TikTok qui te disent comment devenir millionnaire du sous-sol de leurs parents. Mais je suis content, car il sera exposé à une panoplie d’opportunités sans précédent. Comme l’opportunité de pouvoir poursuivre des projets à la hauteur de ses ambitions, de devenir un employé exemplaire, ou de se lancer dans l’entrepreneuriat pour se retrouver à remplir un formulaire de faillite vêtu d’un costume à 1000 piastres.

Le choix de commencer, d’échouer et de se relever comme toute personne qui trace son propre destin. Parce qu’on est au Québec.

Bonne chance petit !

Bruno Ly, Humoriste et philosophe à temps partiel. 



Découvrez le témoignage touchant d'un immigrant qui partage sa gratitude pour la vie au Québec.
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Bruno Ly

Humoriste et philosophe à temps partiel.

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