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La vérité sur 5 animaux effrayants d’Halloween

Les 5 animaux effrayants d'Halloween : découvrez leurs mystères ! 🕷️🦉

C’est l’Halloween!! Avez-vous préparé vos costumes? Vos décorations? Êtes-vous plutôt du genre fantaisiste ou effrayant? Peu importe la thématique que vous choisissez, il y aura, j’en suis certaine, au moins un animal dans vos décorations!

Comment je le sais? Hey, je suis une biologiste, avec des penchants pour l’histoire, qui a fait des animations avec des animaux pendant plus de 10 ans. Faire peur avec une chauve-souris, parler des mythes sur les mygales (les «tarentules»), et m’extasier devant un énorme crapaud… C’est mon quotidien! Et vous êtes chanceux: j’avais envie de partager un peu de la magie animalière d’Halloween avec vous.

Je vous présente cinq animaux d’Halloween à craindre, ou non! Au programme: des funfact, des légendes, des fausses croyances, et une touche de sorcellerie. Accompagnez donc votre lecture d’une bonne tisane de sorcière, et ne vous privez surtout pas de mettre votre chat noir sur vous au passage: ça vous mettra dans l’ambiance de la fête de l’épouvante!

Hibou

C’est vrai que leur chant lugubre et leurs grands yeux mordorés agrémentent bien les histoires de fantômes. Prédateur nocturne, associé à une certaine intelligence, le hibou est l’animal de compagnie par excellence des sorcières… Pourtant, c’est un animal doux, pratiquement inoffensif… et pas vraiment intelligent non plus!

Le hibou a été un symbole pour plusieurs cultures; Dans la mythologique grecque comme pour nos Premières Nations au Québec, cet animal peut représenter bien des choses, mais toutes se rapportent plus ou moins à la nuit, aux ténèbres, à la solitude et la mort.

Pas étonnant qu’on les ait naturellement associés à la magie noire, même si à l’origine, il ne s’agissait pas nécessairement d’un mauvais présage, mais plutôt d’un esprit ou d’un symbole comme un autre, servant à interpréter les signes des Dieux et du destin.

Funfact: En français, on a tendance à associer le terme «hibou» à un mâle, et «chouette» à une femelle. Dans les faits, ce sont deux animaux différents qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre! Il existe donc des hiboux mâles et des hiboux femelles. On peut les distinguer de la chouette grâce à leurs aigrettes. Ce sont les petites plumes qui donnent l’impression qu’ils ont des oreilles et qui servent à détecter la force et la direction du vent. Les chouettes, qui peuvent aussi être mâles ou femelles, ont quant à elles un disque facial très rond qui ressemble à un 8 de côté.

Il existe également des effraies. C’est un autre membre de la même famille, qu’on voit peu au Québec. Elles ne sont présentes que dans l’extrême sud de la province, et ce, très rarement, contrairement aux hiboux et chouettes qui résident chez nous parfois toute l’année. On les distingue des chouettes avec leur disque facial qui n’est pas rond, mais plutôt en forme de cœur.

Ce qui est fascinant avec ces effraies, c’est à quel point ils sont «halloweenesques»! Leur cri est absolument terrifiant. Il est très loin du «ouh ouh» classique. En fait, ça ressemble réellement à un cri, un hurlement, parfait pour terrifier les voisins. En plus, il arrive qu’une bactérie qui brille dans le noir élise domicile dans ses plumes, lui donnant un air fantomatique.

Chant (ou plutôt cri!) de l’effraie des clochers:

Par Eric Zawatski
Par Natacha Francisca

Imaginez-vous au Moyen Âge, avec une simple bougie comme éclairage et seulement les enseignements de vos parents comme connaissances. Vous entendez hurler en pleine nuit! Ça vient de votre grange! C’est un animal qui vole, avec des grands yeux noirs, et en plus, ça brille dans le noir! AHHHHH!!!

Et ça pouvait arriver n’importe quand en plus, pas seulement le 31 octobre!

Pauvres fermiers… Ils pouvaient bien clouer des effraies mortes sur la porte de leurs voisins pour leur lancer des sorts! Même si ce n’était qu’un pauvre oiseau ordinaire qui couvait ses œufs dans les granges et les clochers d’église… Pauvres effraies, finalement!

Oh et si vous vous demandez où se classe notre emblème aviaire du Québec, le harfang des neiges, sachez qu’il a des mini aigrettes. Cependant, son plumage nordique est si épais qu’elles ne sont pas visibles. Mais bon, ce n’est pas la seule particularité de ce hibou qui chasse le jour! À croire qu’il n’a pas reçu le mémo non plus que les déguisements, ce n’est que le 31 octobre!

Chauve-souris

On reste dans les animaux volants avec notre prochain invité terrifiant. Qui n’a jamais entendu parler des mythes sur les chauves-souris? Elles se prennent dans les cheveux; elles ont toutes la rage; elles boivent du sang… Tout ça est… faux! Ou presque…

La crainte collective des chauves-souris ne date pas d’hier. En effet, dès l’Antiquité, cet animal volant était un mauvais présage. Pourquoi? Encore une fois, il semble que comme c’est un animal nocturne, l’imaginaire se soit emballé.

Contrairement aux hiboux qui, au moins, peuvent être mignons et énigmatiques, les chauves-souris sont rapides, pratiquement invisibles au repos, et franchement, si certaines sont mignonnes, d’autres sont franchement laides! Elles ont donc été classées comme animaux terrifiants à éviter, sans nuances et sans possibilité de rédemption… c’est bien triste!

Funfact: Il existe plusieurs types de chauves-souris qui ont des régimes alimentaires différents. Au Québec, nos 8 espèces sont toutes insectivores (et mangent l’équivalent de 600 moustiques chaque par nuit!!), mais ailleurs dans le monde, on trouve toutes sortes de chauves-souris qui mangent des fruits, du nectar, des petits animaux, et, oui, quelques-unes au Brésil se régalent de sang! Est-ce que c’est dangereux? Non, pas du tout; elles «s’attaquent» au bétail dans les fermes et ne prennent que quelques gouttes de sang… comme un gros moustique, mais mignon!

Autre funfact (j’adore les chauves-souris!): ce n’est pas une souris. C’est bel et bien un mammifère, donc elle a du poil, et c’est le seul qui puisse voler. Ce qui est absolument fascinant, c’est que ses ailes… sont ses mains! Elle vole très bien, est très rapide et capable d’acrobaties spectaculaires pour capturer les insectes, mais! Elle ne peut pas décoller à partir du sol. Elle doit absolument grimper à un arbre ou une paroi à l’aide de la griffe de son pouce, puis se laisser tomber dans le vide pour prendre son envol!

Admirez ses bras et ses cinq doigts! On voit même la griffe du pouce!

Rat

Mon rongeur par excellence! Oui, oui, je sais… j’ai l’air d’adorer tous les animaux de cette liste… Je suis peut-être une sorcière au fond?

Pourquoi j’aime autant le rat? Parce que c’est un animal affectueux et très intelligent. Lâchez-moi avec les hamsters, surmontez votre dégoût pour sa queue, et offrez un rat à votre enfant. C’est le meilleur ami qu’il aura et ça ne vit que 2 ans alors… c’est un engagement bien moins important qu’un lapin!

Bref, pourquoi déteste-t-on les rats? La question se pose, surtout quand on sait que c’est un animal qui est très présent dans la vie des Hommes, et ce, depuis la Préhistoire. S’il est craint et associé aux catastrophes pour les Occidentaux, il symboliserait l’intelligence et l’ambition pour les Orientaux.

Il faut dire que la Peste noire a touché très fortement l’Europe au Moyen Âge et que c’est sur le dos des rats que les puces responsables de la terrible maladie voyageaient. N’ayant pas accès au Blogue du Québec pour avoir cette information, ce sont les rats qui ont été naturellement pointés du doigt. Outre cette tragédie, qui a tué la moitié de la population européenne, les rats sont aussi des destructeurs de récoltes, en plus de se multiplier très rapidement. Pas étonnant que les gens en aient peur!

Aujourd’hui, quand on a besoin d’un animal sale et laid pour mettre dans un film, on pense immédiatement au rat. Maison abandonnée, égout, sorcellerie, etc., le rat fait son effet. Ce n’est donc pas un mystère si on continue d’en avoir peur, même aujourd’hui! Personnellement, pour avoir été maman de plusieurs ratounets, je suis plutôt du genre à faire «Onnnnn» plutôt que «AHHHHH» quand je vois un rat à la télévision. Apprenez à les connaître, bon!

Petite histoire: Une fois, alors que j’étais animatrice avec des animaux, j’ai sorti un rat dans une fête d’enfant. La maman a fait «Onnnn, une petite souris! Qu’elle est mignonne!». J’ai corrigé en disant que Minigo était en fait une petite ratte. «Une quoi?» qu’elle me demande. «Un rat femelle.» Je vous jure, je n’ai pas entendu ma propre voix dire le mot «femelle» à cause du cri que la mère a poussé.

Résultat: les enfants ont eu peur, n’ont pas voulu toucher ma pauvre petite Minigo qui voulait des papouilles, et la maman a enseigné une peur complètement absurde à une dizaine d’enfants qui, à leur tour, continueront à transmettre cette peur.

Morale de l’histoire: que ça s’appelle rat, souris, ou Jean-Guy, prenez donc le temps d’écouter, d’apprendre et surtout, SURTOUT, apprenez à gérer vos réactions devant vos enfants si vous voulez qu’ils soient curieux et ouverts au monde! Bon, soyez quand même prudent avec Jean-Guy hein, c’est le plus louche des trois…

Funfact: Souvent, j’entends dire que la queue est dégueue. On va donc mettre les choses au clair: la queue n’est pas poilue comme celle des chiens, car elle sert à réguler la température du rat.

Elle est couverte d’écailles dermiques faites de kératine… hein? Elle n’est pas lisse comme de la peau, elle est un peu comme les écailles des poissons: de toutes petites plaques dures la recouvrent et ces petites écailles sont faites du même matériau que vos ongles: la kératine. Quand on la touche, elle est douce dans un sens, mais un peu rugueuse, comme du papier sablé dans l’autre sens: c’est littéralement comme des touts petits ongles.

Alors comment il régule sa température avec sa queue? Si le rat a froid, ces petites écailles sont très serrées pour laisser sortir le minimum de chaleur, alors qu’au contraire, s’il a chaud, elles se dilatent légèrement. Il arrive même qu’il plonge sa queue dans l’eau pour se rafraîchir: c’est l’équivalent de sauter dans une piscine pour lui!

La queue sert aussi à assurer son équilibre, comme chez la plupart des animaux avec une queue. C’est le secret de ses escalades et sauts impressionnants.

Oh et en passant, le rat est un animal très propre: il se lave plusieurs fois par jour et utilise même une litière! Ses ongles sont probablement plus propres que ceux de beaucoup de gens, et sa queue, plus efficace que votre thermopompe.

Araignée

Bon, c’est le moment d’aborder un animal VRAIMENT effrayant: l’araignée. J’ai en horreur ces petites bêtes, et pour cause! Elles ont beaucoup trop de pattes à mon goût. Quand l’une d’elles surgit d’un coin sombre, je hurle ARAIGNÉE ARAIGNÉE ARAIGNÉE très fort, jusqu’à ce que mon conjoint arrive tel un preux chevalier pour terrasser la bête.

Eh oui, je suis une biologiste qui a la phobie des araignées! Vous parlez d’un cordonnier mal chaussé!

Très présentes presque partout dans le monde, elles ont mené à énormément de mythes et croyances qui, contrairement à ce qu’on peut croire, ne sont pas tous négatifs! En fait, en Afrique, plusieurs cultures voient les araignées et leurs toiles tantôt comme créatrices de l’univers, tantôt comme symbole de l’élévation ou encore de divination. La peur qu’elles évoquent n’est pas historique, ce qui en a fait un animal à l’image assez positive, aussi étrange que cela puisse paraître.

Pourquoi est-ce donc aujourd’hui un animal effrayant? J’ai deux réponses pour vous: la génétique, et Hollywood.

Commençons par la génétique. Certaines personnes ont une peur réelle et incontrôlable des araignées. C’est mon cas. J’ai beau savoir que «les p’tites bébites mangent pas les grosses», c’est plus fort que moi! Je vois une image d’araignée et j’ai une réaction physique, comme si on me vidait un seau d’eau glacée dans la colonne vertébrale. J’ai des frissons de dégoût, des sueurs froides et des palpitations. Des réactions que je ne contrôle pas du tout: j’ai le gène de la peur des araignées (arachnophobie), et ça m’a prit beaucoup de volonté pour vous mettre des images.

Pourquoi cette crainte existe? L’hypothèse est que certaines araignées aient été dangereuses pour nos ancêtres très lointains. Le gène a donc fait son apparition et a permis d’augmenter leur taux de survie! En effet, ceux qui n’ont pas peur sont plus à risque de s’approcher et de se faire mordre, non? Voilà donc d’où vient ce gène qui, je vous l’accorde, ne sert pas à grand chose au Québec avec nos petites araignées inoffensives!

Deuxième raison: Hollywood! En toute honnêteté, une araignée, c’est laid. Trop de pattes, trop d’yeux, du poil… ark. Juste d’y penser j’ai des frissons. Bref, quoi de mieux pour effrayer le public qu’une chose laide, potentiellement dangereuse dans notre imaginaire, et très différente de tout ce qu’on connait? Si en plus elle est géante, bien venimeuse et s’attaque au porteur de l’anneau ou à de jeunes sorciers, c’est encore mieux. BAM! Cauchemars assurés pour la jeune moi qui a vu Harry Potter au cinéma il y a si longtemps!

Funfact: Les araignées n’en ont rien à faire de nous. Si on ne les dérange pas, elles ne nous voient ni comme une proie, ni comme un danger. En fait, la plupart des espèces ne peuvent pas nous mordre car leurs chélicères (leurs «dents») ne sont pas assez grosses pour percer notre peau. Ensuite, celles qui le peuvent ont généralement un venin trop faible pour nuire gravement à un humain. Si une morsure tourne vraiment mal, c’est à cause d’une infection ou d’une réaction allergique, mais le venin en soit n’est pas «dangereux» pour l’humain. Les poils urticants de certaines espèces sont plus à craindre car le contact avec la peau peut entraîner des brûlures et démangeaisons durant parfois plusieurs jours!

Toutes les araignées ont du venin, même les plus minuscules. C’est leur moyen de défense, mais surtout, leur moyen de se nourrir. N’ayant pas une bouche permettant de mâcher leur nourriture, les araignées ont une façon bien singulière de manger. Elles mordent leur proie et attendent que le venin fasse son effet. Celui-ci va liquéfier l’intérieur de l’insecte. Une fois bien «fondu» par en dedans, l’araignée ramasse le cadavre et va «boire» à même la carcasse le jus à l’intérieur de sa proie.

Alors, qui est partant pour un bon smoothie de mouche?

Crapaud

Le dernier de notre top 5 des animaux d’Halloween, et non le moindre! Crapauds et grenouilles sont depuis longtemps associées à de mauvais présages. Dans la Bible, on les mentionne même dans les plaies d’Égypte et dans l’Apocalypse!

Associé à la mort, la magie, au diable et aux sorcières, cet animal était un présage des plus néfastes. Avouons qu’avec son apparence luisante et pustuleuse, en plus du fait qu’on les trouve dans les endroits humides comme les marécages et les cimetières… il y a de quoi se raconter des histoires!

Funfact: les crapauds ne donnent pas de verrues. Leurs bosses sont en fait un poison qui a pour but de dégoûter les prédateurs qui les croquent.

Les grenouilles ne sont pas pleines de bave. Elle sécrète parfois un mucus qui les gardent humides car leur peau poreuse se dessécherait à l’air libre.

Un mauvais goût et de la vaseline… c’est pas mal moins effrayant que «verrues et bave», hein? Si vous êtes une apprentie sorcière, bonne chance pour trouver la «bave de crapaud» que contiennent les meilleures recettes! Vous avez plus de chance avec des ailes de chauves-souris ou des pattes d’araignées 😉

Joyeux Halloween à tous!



La fête d'Halloween est pleine de mystères, et les animaux effrayants qui la peuplent le sont tout autant.
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Audrey Martel

Audrey Martel est une biologiste diplômée de l'Université de Montréal. Elle se passionne pour les plantes et champignons comestibles, le comportement animal, les liens entre les espèces dans les écosystèmes, et la sensibilisation à la protection de la nature.

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