De quelle couleur est la mer? Bleue? Détrompez-vous: il y a un réel arc-en-ciel dans l’eau, il faut seulement savoir bien regarder! Vous ne me croyez pas? Je vous présente ici 5 espèces vivant dans notre St-Laurent (surtout dans l’estuaire et le golfe) qui raviront vos yeux!
Le bleu de l’immensité
Mais juste avant, je me dois de vous mettre en garde: l’eau n’est pas bleue. Elle est transparente, ou légèrement verdâtre dans les coins les plus vivants. Si sa surface nous paraît bleue, c’est une simple illusion d’optique. C’est une histoire d’ondes lumineuses qui traverse ou non l’atmosphère ou la surface de l’eau…
Pour faire simple, disons simplement que les étendues d’eau sont comme de grands miroirs qui reflètent le ciel bleu. C’est pourquoi, par temps gris, l’eau n’est plus bleue, mais grise.
Maintenant que ce dossier est réglé, passons à notre VRAI top 5 des couleurs les plus éblouissantes du fond de notre cher Saint-Laurent.
Le rose vibrant de la coralline
Connaissez-vous la coralline? Je ne parle évidemment pas d’une personne (ni même d’un certain film un peu troublant), mais bien de l’algue qui tapisse le fond marin du Saint-Laurent: la coralline. Il existe près de 700 espèces de cette algue partout dans le monde, et certaines sont d’une importance capitale puisqu’elles participent à la formation des coraux.
Bien que le Québec ne soit pas reconnu pour une quelconque barrière de corail, notre fond marin n’en est pas moins de couleur… rose!
Nos espèces locales sont dites «encroutante» et oui, c’est le vrai terme technique! De quelques millimètres d’épaisseur, cette couche de calcaire rose forme des talles dures à la surface des roches et parfois même des coquilles d’animaux.
Le vert majestueux des oursins
Juste cette information a de quoi choquer le Québécois qui voyage chaque année dans le sud pour admirer la faune aquatique: il y a des oursins au Québec, et en plus, ils sont d’un beau vert! À quoi ça sert de faire un voyage de plongée si on peut voir ça à Tadoussac? Ah oui, c’est vrai… l’eau est à 4°C ici…
Les berges de l’estuaire du Saint-Laurent sont très riches en oursins (et en étoiles de mer, leur proche cousin) puisque l’eau y est très riche en nourriture: tous les niveaux de la chaîne alimentaire sont comblés dans l’estuaire, du phytoplancton à la baleine… et même l’humain!
Saviez-vous que l’oursin se mange? En fait, on mange leurs gonades. Leurs quoi? Leur testicules, ou ovaires, selon leur sexe! Je sais, je sais, c’est surprenant! C’est un plat de prestige, comme les huîtres. Quand je demande à ceux qui l’ont essayé ce que ça goûte, on me répond à peu près n’importe quoi entre «la mer» et «le cantaloup»…! Avez-vous déjà essayé? Dites-moi ce que ça goûte pour vous dans les commentaires.
Le jaune chatoyant des anémones
Plusieurs espèces d’anémones dansent au gré des courants dans le Saint-Laurent: l’anémone plumeuse, l’anémone à points blancs, l’anémone rouge du Nord, etc. Malgré leurs noms faisant référence à du blanc ou du rouge, elles sont bien plus souvent d’une jolie teinte jaune, pêche ou orangée. Certains coins du Saint-Laurent ont de magnifiques regroupements d’anémones qui ressemblent à des champs de fleurs.
La reproduction chez les anémones est tout à fait… troublante! Parfois, mâles et femelles relâchent sperme et ovules et ceux-ci se rencontrent par hasard au gré des courants. À d’autres moments, un bout du pied de l’anémone se détache et une nouvelle anémone, clone de la première, se forme à partir de ce petit résidu. Il arrive même qu’une minianémone se développe directement sur un pied et finisse par se détacher quand elle est assez grande… Tous les moyens sont bons pour créer la vie!
C’est un animal (et non une plante!) bien étrange… Je vous ai dit qu’elle n’a qu’un seul orifice pour se nourrir, et pour évacuer les déchets? La prochaine fois que quelqu’un «dit de la marde», vous pouvez officiellement le traiter d’anémone!
Mentionnons aussi les tout petits dards qui «brulent» et paralysent leurs proies, tout comme leur proche cousin: la méduse. Comme quoi même un animal qui ne se déplace pas et est joli comme une fleur peut être redoutable!
Le rouge saisissant du psolus écarlate
Du quoi? On ne le connait pas vraiment, mais c’est un animal cousin du concombre de mer. Je vous ai encore plus perdus en parlant de concombre? Hihi!
Sa couleur est absolument surprenante: il porte bien son nom de psolus écarlate. D’ailleurs, toutes les lettres du mot «psolus» se prononcent. Un bon truc mnémotechnique? Ça rime avec «anus», orifice par lequel il respire. On espère pour lui que ça ne sent pas trop fort!… Désolée, c’était une blague facile!
Outre ce trait coloré, un autre élément rend le psolus (et plus généralement les concombres de mer) fascinant et c’est sa façon élégante de se nourrir. Chacun des tentacules à l’aspect moussu qui entourent sa bouche sert tour à tour de filet. Il capture dans ceux-ci des microorganismes qu’il amène ensuite à l’intérieur de sa bouche en y entrant complètement son tentacule. On aime bien comparer ce gracieux mode d’alimentation à quelqu’un se léchant les doigts… mais ne le faites pas, vous risquez d’être pas mal moins élégant que le psolus dans votre prochain souper de famille!
Le blanc immaculé des balanes
J’adore les balanes! Ça ressemble à une roche blanche qui s’est collée à une surface. Quand on prend le temps d’observer de plus près, on voit que ça ressemble à un petit volcan de calcaire. Avec comme une porte à son sommet. Mais une porte qui est toujours fermée… Du moins, jusqu’à ce que la marée monte et que la balane se retrouve immergée. À ce moment, la porte s’ouvre et une petite main avec de longs doigts semble en sortir pour attraper quelque chose et le ramener à l’intérieur du petit volcan: c’est l’heure du lunch pour le minuscule crustacé qu’est la balane!
Quel étrange petit animal: une crevette collée par la tête, le corps entièrement dans son fourreau de calcaire, seules quelques pattes modifiées appelées cirres (l’espèce de petite main) sortent par l’ouverture pour capturer le plancton. Une vie palpitante, n’est-ce pas!
Ce que j’adore de ces petits animaux, c’est qu’on les retrouve partout: sur les rochers des berges, les quais, les coques de bateaux, et même sur d’autres animaux comme des tortues ou des baleines! Ce n’est évidemment pas l’idéal dans ces derniers cas, mais ça apporte une jolie touche éclatante dans tous les paysages d’eau salée!
Découvrez le spectre des couleurs les plus éclatantes qui se cachent dans les profondeurs mystérieuses du Saint-Laurent.Partager cette trouvaille!Partager!Envoyer par courrielEnvoyer!
WoW ! Quel article intéressant.
Merci Sylvie 🙂