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Vrai ou faux ? Cinq affirmations populaires à propos de la mer et des océans.

Quels sont les faits et les fictions à propos de la mer et des océans ?

1- L’océan est bleu parce qu’il réfléchit la couleur du ciel : Faux

Ciel et mer

La croyance selon laquelle la couleur bleue de la mer serait attribuable au ciel, qui se reflète à sa surface, est très répandue. La logique est simple. L’eau est transparente mais sa surface réfléchit la lumière à la façon d’un miroir. Et il y a quoi en face du miroir ? Le ciel bleu !

En fait ce n’est pas complètement faux… Mais c’est faux à au moins 98% ! En effet, un maigre 2% de la couleur de la mer est attribuable au reflet du ciel… qui n’est même pas toujours bleu !

La couleur de la mer, ou d’autres plans d’eau de grande envergure, est due au phénomène d’absorption de la lumière par les molécules d’eau.

La lumière émise par le soleil, se décompose en plusieurs longueurs d’ondes, qui correspondent au spectre de l’ensemble des couleurs visibles. La couleur des ondes les plus longues comme le jaune, l’orange et le rouge, est absorbée par les molécules d’eau. Le bleu, dont l’onde est plus courte, est renvoyé à la surface et dispersé vers l’œil de l’observateur.

Mais pour qu’un tel phénomène se manifeste, l’eau doit avoir une certaine profondeur, car la capacité d’absorption des molécules d’eau est tout de même assez faible. La lumière doit traverser une immense quantité de ces molécules pour se décomposer.

Mer turquoise

Mer turquoise

La mer peut aussi apparaître de couleur turquoise, le long des côtes. Plus spécialement là où les plages sont composées d’un sable très clair et où la profondeur de l’eau est propice pour entamer la décomposition de la lumière, sans toutefois absorber la totalité des couleurs chaudes. Ainsi, les couleurs jaune, orange et rouge qui n’ont pas été absorbées, se mélangent au bleu, donnant à l’eau une magnifique teinte turquoise.

L’eau doit aussi être assez claire, car les sédiments organiques et inorganiques, ont aussi une influence sur la couleur de l’eau. Une étendue d’eau riche en algues, peut apparaître verte, brune ou même noire, comme certains lacs de nos forêts québécoises. Certains plans d’eau ont une couleur blanchâtre comme la rivière Blanche en Outaouais dont la couleur et l’opacité sont attribuables à son fond argileux dont les particules restent en suspension dans l’eau jusqu’à la surface.

Chose certaine, si le ciel et l’eau étaient toujours la même couleur, on aurait droit à des drôles teintes de ciel… Qui voudrait d’un ciel brun ?

2 – L’eau de mer désinfecte les plaies : Faux

Petit bobo

Lorsqu’un enfant se coupe avec un coquillage, ou se fait un quelconque bobo en jouant sur la plage, certains parents lui diront : vas dans la mer, ça va se désinfecter !

Même si le conseil provient d’une bonne intention, il vaut mieux nettoyer la plaie avec de l’eau douce.

La croyance vient sans doute de la propriété antiseptique que l’on attribue au sel dont l’eau de mer est saturée.

Même s’il peut être avisé de se gargariser avec de l’eau salée, cela ne signifie pas que le sel vous débarrassera des virus ou des bactéries. L’idée de ce remède de grand-mère, est de favoriser l’évacuation des sécrétions et aider à hydrater la gorge, sans toutefois la désinfecter. Le remède est efficace, mais il ne faut pas dépasser une cuillérée à thé de sel par litre d’eau. Passé cette limite, l’effet s’inverse et la solution asséchera davantage la gorge.

L’eau de mer comporte une proportion de sel qui dépasse de beaucoup ce seuil. De plus, l’eau de mer est très loin d’être stérile, comme l’est la solution saline dont on se sert dans les hôpitaux, pour assainir et assécher certaines plaies. De plus, l’eau de mer fourmille de micro-organismes comme des bactéries, des virus et des parasites, sans compter les divers polluants.

En lavant une plaie dans la mer, vous invitez une panoplie de bactéries à venir faire joujou dans votre organisme et tester votre système immunitaire !

L’eau douce et le savon représentent une bien meilleure option !

3 – Les marées sont causées par la lune : Partiellement vrai

Clair de Lune sur mer

Il est vrai de dire que la Lune influence les marées. Cependant, l’attraction de notre satellite naturel n’est pas la seule cause des marées. D’autres principes physiques interviennent pour produire ce phénomène régulier, mesurable et prévisible.

La variation de la hauteur du niveau de la mer par rapport à la côte, est causée par une combinaison des forces gravitationnelles de la Lune, mais aussi du Soleil. Entrent également en jeu les forces d’inertie, imputables à la fois à la rotation de la Terre sur son axe, ainsi qu’à la révolution de notre planète autour du Soleil.

L’addition de tous ces facteurs révèle un phénomène bien plus complexe qu’il n’y paraît. On vous pardonnera certainement de simplifier un peu lors de conversations mondaines en attribuant les marées à Lune sans aller plus loin !

Reste que le marnage (les marées) est un phénomène qui impose un certain rythme à la nature. Il régule notamment les périodes d’alimentation de la faune. La marée basse, expose la nourriture qui repose au fond de l’eau sur les plages la rendant accessible aux animaux terrestres et aux oiseaux, avant de la recouvrir d’une marée montante qui elle, profite aux créatures marines.

Les marées permettent à des marins d’échouer volontairement leur bateau sur le fond à marée basse pour les sécuriser, avant de repartir en mer avec la marée haute.

Ce phénomène qui se déroule tout en lenteur, peut tout de même se révéler assez spectaculaire, quand l’écart entre la marée haute et la marée basse est démesuré.

Pour observer les plus grandes marées du monde, vous n’avez guère besoin d’acquérir un passeport. La Baie de Fundy au Nouveau-Brunswick détient le record mondial de marnage.

Marée basse à la Baie de Fundy

À la tête de la Baie, vous verrez le paysage se transformer drastiquement en quelques heures seulement. L’eau peut monter de plus de 16 mètres, ce qui équivaut à la hauteur d’un immeuble de quatre étages !

4 – L’animal marin le plus dangereux pour l’humain est le grand requin blanc : Faux

Grand requin blanc

Le requin est un prédateur implacable et il n’est certes pas sécuritaire de partager son environnement ou pire, de lui disputer !

Mais sa réputation de tueur sanguinaire acharné, est grandement exagérée. Le stéréotype du requin mangeur d’hommes fut popularisé par d’innombrables œuvres cinématographiques, la plus célèbre étant le classique de Steven Spielberg datant de 1975, Jaws.

Les attaques de requin sont rares et le plus souvent accidentelles ou motivées par la curiosité. L’animal confond le plus souvent la silhouette d’un surfeur ou d’un véliplanchiste avec ses proies habituelles, comme les phoques par exemple. Lorsqu’il réalise son erreur, il relâche sa victime. Mais vu la taille et la puissance de ce poisson, dont la gueule est pourvue de plusieurs rangées de dents acérées, les blessures occasionnées sont souvent très graves. Bref, il vaut mieux éviter de se trouver sur son territoire.

Il existe tout de même des animaux bien plus dangereux que le requin.

Cuboméduse ou méduse-boîte

Citons ici la cuboméduse ou méduse-boîte d’Australie, mieux connue sous le nom de guêpe de mer. Cette créature porte aussi les surnoms de piqueur marin, main qui tue ou main de la mort.

Les méduses sont courantes et d’innombrables baigneurs ont pu ressentir la sensation de brûlure de la peau, lorsqu’elle entre en contact avec ces animaux présents dans toutes les mers du monde.

Mais la cuboméduse est bien différente des jellyfish ou « soleils de mer » que l’on rencontre dans le golfe du St-Laurent sur nos plages de la Gaspésie ou des Îles-de-la-Madeleine ! Bien que désagréable, la piqûre de nos méduses est plutôt bénigne.

On ne peut en dire autant de sa dangereuse cousine australienne. Même si la cuboméduse n’attaque pas intentionnellement les gens, les contacts accidentels avec les humains peuvent avoir des conséquences très graves, souvent mortelles.

Cette méduse, qui atteint la taille d’un melon d’eau, traîne derrière elle plus de 60 tentacules -difficilement visibles pour un baigneur- qui peuvent atteindre 4 mètres de long.

Le plus effrayant c’est qu’un simple contact avec une méduse suffit pour que ses cellules urticantes injectent leur venin à travers la peau, par le biais de multiples piqûres microscopiques. Contrairement aux méduses communes, les cellules piqueuses de la main de la mort ne se trouvent pas uniquement sur les tentacules, mais sur tout son corps, ce qui la rend encore plus dangereuse. En plus d’être extrêmement douloureuse, la piqûre de cette créature peut vous tuer en quelques minutes à cause de la violence de son poison qui fait d’elle, un des animaux les plus venimeux sur Terre.

À elle seule, la cuboméduse d’Australie tue plus d’êtres humains que tous les autres organismes vivants dans nos océans réunis.

Mais elle est quand même jolie…

5 – Le Triangle des Bermudes est le théâtre de disparitions inexpliquées : Faux

Le fameux, mais pas si mystérieux, Triangle des Bermudes

Le Triangle des Bermudes est une zone triangulaire de l’océan Atlantique comprise entre Miami, Porto Rico et les Bermudes. L’endroit est reconnu pour les nombreux naufrages et écrasements d’avions qui s’y sont produits.  La légende populaire raconte qu’il s’agit d’un secteur très dangereux, que les pilotes et les navigateurs préfèrent éviter.

Il existe une pléthore de théories et autant d’histoires à propos du Triangle des Bermudes.

Certaines parlent de structures au fond de la mer qui auraient été bâties par des civilisations anciennes disparues. Des plongeurs professionnels intéressés par la théorie y sont même allés, mais n’ont rien trouvé de tel.

Certains parlent d’une perturbation magnétique qui dérègle les compas (boussoles), en se basant sur un mythe voulant que Christophe Colomb aurait relaté ce phénomène dans ses écrits. Mais cette histoire se révèle infondée.

 Ensuite, il y a les histoires d’extra-terrestres, d’avions qui atterrissent après avoir traversé le Triangle avec le pilote mort aux commandes, et même de voyages dans le temps !

Crédibles ou non, ces histoires sont toutes passionnantes ! Assez pour que les plus passionnés du Triangle des Bermudes choisissent d’y croire, sans tenir compte de leur véracité.

Parmi les plus farfelues, il y a celle du navire SS. Cotopaxi qui fut porté disparu dans le Triangle des Bermudes en 1925 et qui aurait été retrouvé intact, au milieu du désert de Gobie en Asie… 90 ans plus tard ! Photo à l’appui !  Le hic, c’est que la photo vient du film hollywoodien de 1977, Rencontres du Troisième Type ! Le Cotopaxi a bel et bien sombré mais il ne fut pas retrouvé dans un désert à l’autre bout du monde !

Scène du film Close Encounters of the Third Kind

Ce genre de récits a circulé abondamment et les médias, pour profiter de cette manne, les ont relayées, venant alimenter la psychose triangulaire !

Les recherches sérieuses sur la zone n’ont rien dénoté d’inexplicable et encore moins surnaturel. Cependant, l’endroit est tout de même connu pour ses conditions de navigation assez difficiles. Elle est notamment le théâtre de tempêtes spontanées capables de générer des vagues géantes appelées vagues scélérates. Mais si c’est la mer qui est difficile à naviguer, pourquoi autant de pannes et d’écrasements d’avions ?

Cette question que l’on se pose, n’est pas la bonne.

La vraie question est la suivante : Est-ce qu’il y a vraiment plus de pannes et d’écrasements d’avions dans le Triangle des Bermudes ?

Oui. Mais attention.

La raison pour laquelle il y a plus d’incidents impliquant des avions dans le Triangle des Bermudes qu’au large de Terre-Neuve ou ailleurs au-dessus de l’océan Atlantique, c’est parce qu’il y a beaucoup d’avions ! Il est tout simplement plus logique qu’il y ait plus d’incident d’avions, là où ils circulent ! Les zones de l’océan qui ne sont pas fréquentées par des avions ne recensent aucun accident d’avion… Mais personne ne trouve ça étrange hein ? 😉

Trafic aérien du Triangle de Bermudes

D’ailleurs, les compagnies d’assurance -une industrie qui dépend de sa capacité à évaluer les risques, faut-il le rappeler- a évalué que cette zone géographique n’était pas concrètement plus dangereuse qu’une autre zone de l’océan.

Un peu décevant hein ? Mais, tout de même rassurant !

Gros-Cap, aux Iles-de-la-Madeleine

Évidemment, la mer a encore bien d’autres secrets à livrer et les mystères qui l’entourent continueront de soulever les passions et de susciter des mythes, qui défient l’imagination.



On se penche sur 5 choses que vous croyez savoir à propos de la mer et des océans ! 🌊🐳🐟
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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