En finir avec ‘Pas Pire’ : Comment améliorer votre expression pour briller

Ça fait plus de deux décennies que je poursuis mes ambitions dans ce pays que j’adore. En frayant mon chemin, j’ai fait des erreurs de parcours, la mentalité et la psychologie nécessaire pour atteindre mes objectifs n’étaient pas toujours au rendez-vous. J’ai traîné piteusement, comme le dernier de la classe dans un cours de morale. Je suis humoriste, et pendant longtemps j’ai cru qu’Eddy Murphy allait frapper à la porte de mon trois et demi pour me demander de le rejoindre en tournée. Terminé le Kraft Dinner et les ententes de paiements avec les agences de recouvrement. Mais à l’heure où j’écris ses mots, les choses ont changé, mon appart est plus grand et il m’arrive de manger du tartare la semaine. Aujourd’hui, j’ai plus « de guts » comme disent les adeptes de Call of Duty. Il fut un temps où j’étais loin d’être fier de moi, j’avais le sentiment d’accomplissement d’un figurant dans un film de Spielberg. Alors, j’ai dû faire le choix de changer de perspective pour attirer plus de succès. Il ne s’agit pas de se retrouver dans un manoir à réprimander du personnel qui n’a pas ses papiers ». Les am (i) es, ça fait trois fois que je vous explique comment faire une poutine, vous n’avez pas YouTube ? ». Je fais allusion à un équilibre de vie, entre le travail, la santé et nos relations interpersonnelles. Pour cette raison,  je vais me permettre de remettre en question cette expression de chez nous qui se retrouve souvent au cœur de nos interactions sociales. C’est l’expression « pas pire ». Pour moi ça veut dire aussi ; « Porte pas trop attention à moi. Je suis plus confortable loin du spotlight ». Comme les cornichons dans mon big mac, j’en suis pas fan.

Avant de me lancer des tomates, laissez-moi humblement m’expliquer. « Pas pire » ça veut dire ce que ça veut dire ; moyen, ni bon, ni mauvais. À première vue, elle paraît anodine, mais elle est plus insidieuse que les intérêts sur une carte de crédit. Lorsqu’on communique avec des ami(e)s Facebook ça va. Mais, quand il s’agit d’échanger avec quelqu’un que l’on apprécie pour de vrai. Ça ferme la porte à la discussion, et donc à l’apprentissage. On est jamais plus conscient de son évolution personnelle que lorsqu’on jase avec notre chum qui fait mieux que nous. T’as quelqu’un comme ça dans ton entourage pas vrai?  Une fusée qui sort de Top Gun et qui danse la gigue sur un nuage. Quand tu lui demandes comment ça va et qu’il a le « malheur » de t’aspirer dans son univers, tu remets en questions tes projets, comme Frodo avec la bague. La comparaison dans cette situation, ce n’est pas agréable, car quand tu lui parles de toi, t’as l’impression de montrer ta carte de membre au gym à un Navy Seal. Mais justement, c’est l’inconfort qui fait la force !

Quand quelqu’un qui connaît tous tes secrets prend le temps de te raconter sa vie, écoute. Moi, j’adore apprendre de nouvelles astuces de mon comptable. Sans blague, on peut aussi profiter de l’occasion pour se rendre compte comment s’améliorer, ou tout simplement développer de la gratitude. Ça nous ai déjà tous arrivé de sortir d’une conversation en se disant : « fiou.. ma vie va mieux que la sienne… je me demande si la SAQ est encore ouverte ». Cette découverte peut développer une attitude plus attrayante qui vous aidera à saisir la prochaine entrevue d’embauche, ou la prochaine date Tinder. Deux situations qui se ressemblent étrangement ces jours-ci : « Où te vois-tu dans cinq ans ? » Devant un avocat, à regretter de ne pas avoir « swiper » à gauche.

Il y a un autre côté de la médaille, on peut sortir d’un échange en réalisant qu’on n’en fait pas assez. Au fait qu’on laisse le train nous rouler dessus comme un cowboy trop saoul pour monter dans le wagon. Qu’on devrait faire quelque chose pour avancer, n’importe quoi, quitte à s’inscrire à une conférence de vente pyramidale. Comme je l’ai déjà dit à un joueur du CF Montréal : « il n’y a pas de progrès sans action ». Après presque quatre décennies sur terre, je peux affirmer en toute confiance, que la vie se résume en trois étapes répétitives ; j’échange, j’apprends et je fais. Ou, je n’échange pas du tout, je reste dans mon allée, et j’attends que ça m’arrive. La deuxième option, à éviter, à moins d’être un enfant de la famille royale.

S’il y a une affaire que ChatGPT ne pourra jamais remplacer, c’est les bienfaits d’une conversation transparente avec son prochain.