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Fête nationale du Québec : Les origines et son histoire

Bonne Saint-Jean tout le monde ! ⚜️⚜️⚜️

Bonne St-Jean !

Bien que l’on ait adopté l’appellation « Fête nationale » au Québec, les québécois se souhaitent encore « Bonne St-Jean », le 24 juin de chaque année. Cet ancien nom réfère à la fête chrétienne de la St-Jean Baptiste dédiée au cousin de Jésus qui le reconnu en premier et le baptisa.

St-Jean le Baptiste, baptisant Jésus. Tiré du film Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli – 1977

Comme plusieurs fêtes chrétiennes, la date du 24 juin était d’abord une fête païenne qui soulignait un événement astronomique, en l’occurrence, le solstice d’été. Le rituel païen consistait à allumer un grand feu de joie, pour célébrer la lumière qui illumine le jour le plus long de l’année. Plus tard, l’Église a récupéré cette fête et l’a associé à un personnage du Nouveau Testament.

Feu de joie au coucher du soleil

En 1834, la fête religieuse prit son sens patriotique au Québec, que l’on nommait Bas-Canada à l’époque. Ensembles, Georges-Étienne Cartier, Louis-Victor Sicotte et l’éditeur du journal La Minerve, Ludger Duvernay, fondent une société nommée « Aides-toi et le ciel t’aidera ». Dans leurs rassemblements, on discute de littérature et de politique. Dans ses discours, Ludger Duvernay fait valoir sa volonté de faire revivre la tradition française de célébrer la St-Jean Baptiste. L’idée est d’en faire une fête nationale pour ses compatriotes Canadiens-Français.

Le 24 juin de la même année, Duvernay convie une soixantaine de patriotes à un banquet dans le jardin de l’avocat John McDonnel. Plusieurs personnalités influentes y participent tels que le maire de Montréal, Jacques Viger et le futur premier ministre du Canada-Uni, Louis-Hippolyte Lafontaine.

N.D.L.R. Le Canada-uni était le nom que portait la province britannique du Canada, à partir de 1841 jusqu’à la confédération en 1867.

Le premier banquet de la St-Jean au Québec en 1834

Le succès du Banquet est relaté dans les médias qui encouragent alors leurs lecteurs à se joindre à cette célébration le 24 juin suivant. Les Canadiens-Français qui ne ressentent guère d’appartenance à la culture de leurs conquérants anglais, se rallient à ce mouvement patriotique qui prend ses racines en France.

L’expansion de la St-Jean est cependant freinée lors de la révolte des patriotes de 1837 à 1839. Le climat social est tendu et on prend une pause de manifestations patriotiques durant quelques années. Duvernay s’exile durant cette période.

Dès son retour en 1842, il redémarre son journal, La Minerve, qui fut interdit par les autorités britanniques durant la rébellion. Il fonde aussi en 1843, l’Association St-Jean Baptiste et incite la population canadienne-française à souligner leur fête nationale.

C’est cette année qu’a lieu le premier défilé officiel de la St-Jean à Montréal. C’est le début d’une longue tradition ininterrompue de célébrations de la fête nationale à travers le Québec.

Néanmoins, il a fallu patienter jusqu’en 1925 avant que la Saint-Jean ne soit reconnue comme une fête officielle par la législature du Québec et qu’on en fasse un jour férié.

Une trilogie de St-Jean marquantes

1975

Gilles Vigneault étrennant Gens du Pays lors du spectacle de la St-Jean de 1975

Gilles Vigneault offre son hymne « Gens du Pays » au peuple du Québec lors du spectacle de la Saint-Jean à Montréal. Lors de la même soirée, Ginette Reno rend une interprétation mémorable de la chanson de Jean-Pierre Ferland « Un peu plus haut, un peu plus loin ».

1976

1 fois 5 immortalisé par le photographe Alain Chagnon

Le mythique spectacle de la St-Jean de 1976, d’abord présenté à Québec ensuite à Montréal, rassemble quelques-uns des artistes les plus importants de notre histoire. Robert Charlebois, Gilles Vigneault, Claude Léveillée, Yvon Deschamps et Jean-Pierre Ferland sont rassemblés sur scène sous le nom de « 1 fois 5 »

1977

L’élection du Parti Québécois en 1976 marque le début d’une nouvelle ère patriotique au Québec

Le premier gouvernement souverainiste nouvellement élu de René Lévesque proclame le 24 juin, jour de la Fête nationale du Québec. Cette appellation laïque qui remplace la traditionnelle St-Jean Baptiste, vise à inclure les Québécois qui ne sont pas catholiques. Le 24 juin devient alors la fête de TOUS les Québécois.

La Fête nationale de nos jours

Les fameuses St-Jean sur les Plaines

Les spectacles à grand déploiement ont toujours lieu dans la métropole et la capitale du Québec. Les artistes les plus respectés s’y produisent et on y prononce des discours patriotiques. La fête dure en général toute la nuit !

Rajoutez à cela plus de 700 fêtes organisées et plus de 1000 spectacles associés à la Fête nationale.

Une bande de jeunes adultes en train de fausser du Paul Piché

Il faut aussi prendre en compte les innombrables soirées dans les arrière-cours et les milliers de feux de joie autour desquels, des millions de fêtards ben saouls faussent des tounes de Paul Piché, accompagnés par des guitares désaccordées !

Et c’est comme ça qu’on aime ça !

Bonne St-Jean et… Diveladi, dadivelada !



Quelles sont les origines de la Fête nationale du Québec ? Pourquoi on se souhaite bonne St-Jean entre-nous ? Les réponses ici.
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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