Les 10 meilleurs canulars de tous les temps

L’humain est un petit farceur, qui aime bien jouer des tours à son prochain. Comme son but est d’exagérer subtilement la réalité afin d’être pris au sérieux par une population crédule, le canular est probablement l’une des formes d’humour les plus pernicieuses qui soit. Qu’ils aient été commis dans le cadre d’un poisson d’avril ou de n’importe quel autre jour de l’année, voici 10 canulars patriculièrement réussis qui ont marqués les mémoires.

Big Ben numérique

En 1980, la BBC World Service annonce que, afin de vivre avec son temps, les quatre cadrans ornant Big Ben, l’horloge du Parlement britannique devenue l’un des symboles les plus célèbres de Londres, seraient bientôt remplacés par un affichage numérique. L’animateur affirme en plus que les célèbres aiguilles seront décernées aux quatre premières personnes qui appelleront la station. Cette nouvelle provoque une avalanche de réactions de la part des auditeurs, dont la majorité se disent furieux de ce changement, et un marin, qui s’est immédiatement manifesté pour réclamer son prix. Tout ce beau monde aurait dû prendre note de la date à laquelle cette annonce fût faite, puisqu’il s’agissait d’un poisson d’avril.

Le Dreadnought

Ce n’est pas d’hier que les gens font des canulars. Se faisant passer pour un membre de la famille royale d’Abyssinie, Horace de Vere Cole, un jeune intellectuel britannique, demande à la Royal Navy en 1910 si elle peut le recevoir avec quelques amis à bord de son navire amiral, le HMS Dreadnought. La marine accepte. Le jour de la visite, Horace et cinq de ses amis se sont noirci le visage, portent des turbans et de fausses moustaches, parlent une langue imaginaire et distribuent de fausses médailles militaires. La supercherie ne sera découverte que lorsque les six farceurs envoient les photos à la presse. La Navy demande alors qu’ils soient poursuivis, mais comme ils n’avaient enfreint aucune loi, ils ne seront jamais inquiétés par la justice.

Le Whopper pour gauchers

Dans un communiqué de presse qui fera rapidement le tour de la planète, Burger King dévoile en 1998 qu’elle prépare une grande offensive dans la guerre des fast-foods avec le lancement du tout nouveau Whopper pour gauchers. Selon la chaîne de restauration, le nouveau burger contient exactement les mêmes ingrédients que l’original, mais les condiments ont subi une rotation à 180 degrés, ce qui permet de déplacer légèrement vers la gauche son centre de gravité. Résultat : les gauchers risquent moins de s’en mettre partout. Les personnes enthousiastes auraient dû lire le communiqué jusqu’à la fin avant de s’emballer, puisqu’on y annonçait que ce burger révolutionnaire serait disponible à partir du 1er avril.

Le faux iceberg

Le 1er avril 1978, les habitants de Sydney, en Australie, ont pu observer, bouche bée, un objet stupéfiant qu’ils ne croyaient jamais voir sous leur climat : un iceberg flottant dans le port. Un entrepreneur spécialisé dans l’électronique du nom de Dick Smith prétendait l’avoir lui-même remorqué depuis l’Antarctique. Il affirmait que la marine australienne lui avait même offert son aide pour l’amarrer, mais rien n’expliquait que la chaleur ambiante ne l’ait pas fait fondre. Lorsqu’il s’est mis à pleuvoir, tout le monde a compris qu’il s’agissait en réalité d’un poisson d’avril, et que l’iceberg était en fait une péniche couverte de bâches de plastique blanc, de crème de rasage et de mousse extinctrice.

L’effet gravitationnel jovien-plutonien

Agacé face à l’hystérie généralisée entourant les alignements planétaires et leur influence hypothétique sur la Terre, le très sérieux et réputé astronome Patrick Moore explique « l’effet gravitationnel jovien-plutonien » lors d’une entrevue à la BBC en 1976. Il affirme que, en raison d’un alignement de Pluton et de Jupiter ne survenant qu’à tous les 170 ans, la gravité sur notre planète sera grandement affectée et que si les auditeurs sautaient en l’air à ce moment précis, ils flotteraient. Bien que cette entrevue ait été diffusée un 1er avril, plusieurs personnes ont prêté foi aux propos de l’astronome, et la BBC fut inondée d’appels d’auditeurs affirmant avoir défié la gravité, certains déclarant même qu’ils avaient volé dans leur appartement.

The Shed at Dulwich

Afin de s’amuser à manipuler les algorithmes, le journaliste Oobah Butler met sur pied un restaurant bidon en 2017, le Shed at Dulwich. Il crée un site Web avec des photos légèrement floues de plats faits avec des ingrédients que personne ne voudrait avaler (peinture, rondelles de javellisant, crème à raser, etc.), et demande à ses amis de publier des critiques positives sur le site TripAdvisor. Tous les clients qui tentent de réserver une table se font dire que l’endroit est complet pour les six prochains mois, et le restaurant devient rapidement le mieux coté à Londres. Butler ouvre The Shed pour un seul soir dans la cour de son jardin et, bien qu’il leur ait servi de la soupe en conserve, certains convives ont demandé à revenir.

La séparation de la Belgique

Le 13 décembre 2006, les programmes réguliers de la chaîne de télévision publique belge, la RTBF, sont interrompus pour une émission spéciale à 20h21. Le présentateur vedette du journal télévisé annonce alors que la Flandre vient de déclarer unilatéralement son indépendance du reste de la Belgique. Plus de 90 % des téléspectateurs ont avoué qu’ils étaient tombés dans le panneau jusqu’à l’apparition, au bout d’une demi-heure, d’un message indiquant : « Ceci est une fiction. ». Certains Belges iront jusqu’à manifester spontanément dans la rue pour défendre l’unité de la Belgique. Les producteurs de l’émission ont avoué qu’ils voulaient susciter le débat, en on peut dire qu’ils ont réussi avec ce magistral canular.

Les faux carnets d’Hitler

En 1979, le journaliste Gerd Heinemann convainc son journal, le Stern, de débourser la somme de 4 millions de dollars pour acquérir les journaux intimes d’Adolf Hitler. Leur propriétaire, un certain Fritz Stiefel, prétend les avoir retrouvés dans l’épave d’un avion s’étant écrasé alors qu’il transportait les effets personnels du Führer en 1945. Stern, puis Newsweek, le Sunday Times de Londres et Paris Match en reproduisent de larges extraits. Rapidement, les experts s’aperçoivent qu’il s’agit de faux, et qu’ils ont été forgés par Konrad Kujau, un collectionneur de souvenirs nazis et un faussaire notoire. Même si Kajau sera condamné à cinq ans de prison pour sa supercherie, la plus grande partie de l’argent n’a jamais été récupérée.

Des retombées radioactives de Tchernobyl au Québec

Ancien journaliste, Roger Tétreault connaît bien le penchant des médias pour le sensationnalisme. C’est ce qui lui a permis de devenir le roi québécois du canular. En 1968, il signe un article dévoilant l’existence de camps d’entraînements du FLQ dans les Laurentides. Il accompagne le texte de photos provenant de camps terroristes d’Amérique du Sud, mais personne ne remarque les palmiers sur les clichés. En 1986, il signe son coup le plus fumant. Prétendant être un expert des questions nucléaires, il se fait inviter au Téléjournal sous le nom d’Yvon Rocher, et explique que les citoyens nord-américains doivent s’attendre à des séquelles radioactives, notamment au niveau de l’épiderme et de la glande thyroïde, même s’il ne connaissait absolument rien sur le sujet.

La Guerre des mondes

La diffusion de l’adaptation de La Guerre des mondes, le célèbre roman de science-fiction de H.G. Wells, commence le 30 octobre 1938 à 20 heures à la radio, et s’ouvre sur la météo et un concert en direct, soudainement interrompu par un bulletin spécial selon lequel des extraterrestres dotés de tentacules et armés de rayons thermiques venaient de débarquer sur Terre. La panique s’installe alors dans la population. Les gens se ruent massivement sur les autoroutes, prennent les armes, et certains sont traités à l’hôpital pour des chocs nerveux. Officiellement, Orson Wells n’a jamais eu l’intention de monter l’un des plus grands canulars de l’histoire, mais les réseaux de radio ont convenu d’être plus prudents à l’avenir.