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10 erreurs de vocabulaire courantes au Québec

🔍 On parie que vous faites aussi ces erreurs de vocabulaire au Québec!

Misère

Gens qui vivent dans la misère de la pauvreté

Exemple : J’ai de la misère à trouver un stationnement.

Au Québec, on emploie le mot misère pour exprimer le fait d’avoir de la difficulté à accomplir quelque chose. Or, le mot misère désigne plutôt un état digne de pitié, comme celui de la pauvreté extrême. On s’en sert aussi au sens figuré, lorsque l’on fait référence à une souffrance généralisée. Ex. La misère de la population d’un pays en guerre.

Les francophones hors Québec vont probablement vous comprendre si vous employez le mot comme on le fait ici. Cependant, il se peut qu’ils vous trouvent un peu dramatique pour une histoire de stationnement !

Patère/portemanteau

Un portemanteau

Au Québec, on confond souvent, voire toujours ces deux objets. Ils ont certes une fonction similaire, mais leur design respectif est très différent. Une patère est un support fixé à un mur en forme de disque, de boule ou d’un crochet. Elle sert à suspendre des vêtements, mais aussi soutenir des rideaux, des tentures et autres éléments décoratifs.

Lorsque l’on veut désigner un accessoire qui ne sert qu’aux vêtements, surtout s’il est mobile et sur pied, on doit plutôt utiliser le terme portemanteau.

Venimeux/vénéneux

Un serpent venimeux

Bien que subtile, il existe bel et bien une différence entre les mots « vénéneux » et « venimeux ».

On qualifie de vénéneux, les organismes qui causent un empoisonnement mais aussi certaines substances. Par exemple, on peut qualifier certains champignons de vénéneux, mais aussi un élément chimique comme l’arsenic.

On emploie le terme venimeux lorsqu’on parle d’un animal ou d’un organe produisant du venin. C’est le cas des glandes venimeuses du serpent ou une araignée venimeuse.

Cédule/céduler

Cet anglicisme courant au Québec est une déformation du mot anglais schedule. On l’emploie généralement pour désigner un horaire.

Ex. La cédule des spectacles ou encore, ma cédule de travail pour la semaine, qui devrait plutôt être remplacé par « horaire».

On l’utilise également à l’infinitif, comme dans « céduler un rendez-vous » au lieu de « prendre rendez-vous » ou « céduler une date » plutôt que « mettre au calendrier ».

Peinturer

Une personne en train de peinturer le mur

Bien que le terme existe bel et bien, nous en élargissons le sens au Québec. Dès que l’on utilise un pinceau, on peinture. Cependant, cet usage manque de précision puisqu’il ne permet pas de différencier le travail d’un artiste peintre de celui qui applique une couche de « primer » sur un mur !

Le terme peinturer désigne l’action d’appliquer de la peinture, pour protéger un objet ou en recouvrir la couleur originale. On peut aussi utiliser le terme « barbouiller ».

Lorsque l’on parle d’un travail plus précis et appliqué comme tracer des chiffres, des mots ou réaliser un tableau, on doit employer le terme « peindre ».

Cette artiste est en train de peindre un tableau

Monet et Van Gogh peignent, le gars qui met une couche sur sa clôture peinture !

N.D.L.R. Il existe aussi le terme « peinturlurer », qui se traduirait dans la culture québécoise comme « botcher en peinturant » ou « peinturer à peu près » !

Une femme en train de peinturlurer

Canceller

On ne sait pas de quoi il s’agit… mais c’est cancellé !

Ce mot est si bien implanté dans la culture québécoise qu’on finit par oublier qu’il n’est pas français du tout ! Il s’agit évidemment de l’emprunt du verbe « to cancel » que nous conjuguons à tous les temps ! « Cancelle la commande d’ailes de poulet » ou « Mon rendez-vous a été cancellé » ! Pourtant, le mot français, nous le connaissons et il n’est pas plus difficile à prononcer ! Au lieu de dire « canceller », dites simplement « annuler » !

Embarquer

On peut embarquer deux passagers dans cette barque

Ce mot de tous les jours n’est pas seulement mal employé par les Québécois. Il est aussi mal compris !

Le terme « embarquer » signifie faire monter quelqu’un ou quelque chose à bord d’une barque (évidemment), un navire, un train, une voiture, etc.

Mais où est l’erreur ?

L’erreur se produit lorsque l’on s’inclut soi-même dans l’action décrite. On peut embarquer des choses et des gens, mais on ne peut pas s’embarquer soi-même ! Le chauffeur de taxi embarque des clients, mais il ne s’embarque pas lui-même. Il monte dans son taxi.

Pas tout à fait clair ? Cela le devient davantage lorsqu’on apprend que le synonyme d’embarquer est « charger » et son antonyme est « décharger ».

Char

Un beau vieux char

Au Québec, une voiture c’est un char. On sait que ce terme n’est pas le bon, mais en connait-on vraiment le sens ? Dans le cas du mot « char », on trouve plusieurs définitions qui s’y rapportent. Cependant, aucune d’entre elles ne fait référence à une Chevrolet décapotable ou un Toyota Rav4…

Il arrive cependant que l’on fasse usage du mot de façon appropriée, lors des défilés de Noël ou du Carnaval de Québec. Les chars allégoriques sont bel et bien des chars !

Autrement, lorsqu’on parle de chars, on désigne le plus souvent des véhicules de combat automoteurs, blindés et armés d’un puissant canon. Mais ici, on utilise généralement l’anglicisme tank pour les désigner !

Un char d’assaut en pleine action

Le mot « char » s’applique également aux voitures à deux roues tirées par des chevaux, comme ceux qui faisaient la course dans les cirques de la Rome Antique.

Être choqué

Un Québécois choqué

L’expression « être choqué » revêt un sens bien distinct au Québec par rapport au reste de la francophonie. Dans la plupart des cultures francophones, une personne choquée est en proie à un choc nerveux, physique ou émotionnel.

Une victime en état de choc

Quand un québécois est choqué, il est inutile de lui recouvrir les épaules d’une couverture et de lui faire boire un verre d’eau en vérifiant ses signes vitaux ! Il est simplement en colère ! Gardez vos distances ou offrez-lui de la bière ou du sirop d’érable !

Liqueur

De la bonne « liqueur brune »

Liqueur brune ou liqueur blanche ? Au Québec, la réponse appropriée à cette question se réduit à deux choix : Coke ou 7up ! En effet, nous appelons « liqueur » les boissons gazeuses sucrées et non-alcoolisées qui caractérisent si bien la culture nord-américaine. Un bon trio au fast-food du coin se résume ainsi : un hamburger, une portion de frites et une liqueur !

Un burger, ça vient avec une liqueur

Mais une boisson gazeuse n’est pas une liqueur !

Le terme liqueur désigne une boisson alcoolisée produite à base de produits sucrés comme du caramel, du miel ou des fruits. L’absence d’alcool exclut de la catégorie les colas de ce monde ! En France, il serait mal vu de servir de la liqueur à des enfants, tandis qu’au Québec, ça ne pose aucun problème !

Une liqueur de luxe


Êtes-vous coupable de faire ces erreurs de vocabulaire typiquement québécoises? Voici 10 mots utilisés couramment de la mauvaise façon!
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François Paquette

Animateur de radio, podcaster et blogueur.

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